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Qu'est ce qu'un original?

Publié le 24/03/2019

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Qu'est ce qu'un original ? Intro : Voltaire a dit « Il y a peu d'hommes vraiment originaux ; presque tous se gouvernent, pensent et sentent par l'influence de la coutume et de l'éducation ». A cela, on peut se demander ce qu'est réellement un original. Un original est ce qui émane directement de son auteur ou de sa source, ce n'est pas une copie, une reproduction ni une traduction. Un original est aussi ce qui se distingue du commun, qui sort de l'ordinaire. Un original est unique en son genre, qui ne paraît s'inspirer rien d’antérieur. On parle aussi d'original pour désigner un écrit constatant un acte juridique et revêtu de la signature original des parties. On constate que notre monde est fondé sur l'imitation et la copie. Par exemple, nos sociétés sont influencées par les sociétés du passé. L'homme est influencé par son éducation, ses normes et ses valeurs. Comme William Inge avait dit, « avoir une idée originale, c'est se souvenir de quelque chose qu'on a entendu quelque part et avoir oublié où ». On peut donc se demander : Peut-on vraiment parler d'originalité dans un monde fondé sur l'imitation et la copie? Annonce plan I) Notre monde est fait d'imitation, on peut donc considérer qu'un original n'existe pas A) Nos sociétés actuelles ne sont pas originales puisqu'elles sont des héritages des sociétés grecques et latines. Par exemple, on constate que la langue latine est le fondement des langues modernes d'Europe. Aujourd'hui, nos vies urbaines, les institutions politiques, l'économie ou la philosophie sont des influences des sociétés antérieurs. Il est donc difficile de parler d'originalité quand on voit les nombreuses ressemblances avec les sociétés du passé.

« chaque homme est unique, ne peut pas avoir de copie, alors chaque homme est original puisqu'il se distingue de tout autre. B) L'homme est un créateur de l'original.

En effet, c'est un homo faber, il semblerait qu'il soit le seul capable de produire et de posséder des techniques.

La technique humaine est invention, l'animal lui n'invente rien, il fait en fonction de ce que la nature lui donne : l'instinct.

Or, il y a véritablement technique lorsqu’il y a médiation du but à atteindre, c'est-à-dire lorsqu'on artificialise ce que la nature ne peut fournir elle-même.

Alors qu'un animal est dans ce qu'on peut appeler "instrumentation" (par exemple, quand un castor construit un barrage, c’est instinctif, il répond à une nécessité naturelle), l'humain seul est dans la "technique", dans le report du but à atteindre pour être plus performant.

Henri Bergson évoque le terme d'homo faber dans son ouvrage philosophique L'évolution créatrice et définit l’homme comme celui qui invente des outils pour améliorer les conditions et les résultats de son travail.

L'humain est donc sans arrêt à créer des choses originales, puisqu'il invente sans cesse. C) Cependant, on peut penser qu'en essayant d'être tous originaux, nous perdons toute forme d'originalité.

En effet, chaque homme veut être original, différent et se distinguer des autres.

Tout le monde est à la recherche d'une quête identitaire, et veut d'une certaine façon être unique et le fait de tous vouloir être original, cela provoque une perte d'originalité. III) Mais on peut se demander si est-ce être soi que d’être original ? A) Tout d'abord, on peut dire qu'être soi c'est être original.

En effet, p our être soi-même, il faut être un sujet indépendant et irréductible.

Le «moi» ne peut s’affirmer qu’en se différenciant des autres.

C’est cette différenciation qui permet d’accéder à la conscience de soi.

Ê tre soi-même signifie principalement que nous nous sommes constitués une personnalité, à laquelle nous devons rester fidèles, si nous désirons demeurer authentique.

Pour Nietzsche, l’individu authentique, qui s’incarne dans la figure du surhomme, est précisément l’individu différent des autres, celui qui n’est pas guidé par l’instinct grégaire que suivent la plupart des autres hommes.

Le surhomme se distingue de tous les autres, se détache du troupeau, n'adopte pas les conventions morales auxquelles ils sont attachés.

Être soi-même, c’est ne pas pouvoir être remplacé par un autre, c’est être unique, original et non interchangeable.

Être original c'est donc être soi. B) Cependant, êt re soi-même c’est aussi être un homme semblable à tous les autres hommes.

En effet, être conscient de soi c’est, bien évidemment, être conscient de soi comme homme.

Pour être conscient de soi comme homme, il faut avoir été reconnu comme tel par un autre homme.

Donc, pour être soi-même, il faut d’abord être comme l’autre, et ce n’est qu’ensuite que l’on peut s’en différencier.

Lorsque je m’interroge sur mon être propre, je m’aperçois que je me réduis facilement à n’être que l’élément d’une catégorie, d'appartenir à un groupe et se définir comme ayant, avec les autres et comme eux, les qualités de ce même groupe.

Pour être soi-même il faut alors être comme les autres.

L’expérience prouve que la plupart des personnes ne se sentent exister que lorsqu’elles sont reconnues par les autres.

Et , pour être reconnu, il faut être comme tout le monde.

Je ne peux être moi-même, c’est à dire me considérer comme un homme, que si, par delà les différences, je me sens identique aux autres.

Comme le fait remarquer Max Scheller dans Nature et formes de la sympathie : «L’homme vit tout d’abord et principalement dans les autres, non en lui-même; il vit plus dans la communauté que dans son propre individu». On peut donc dire qu'être soi-même, c'est être différent et original, mais cela ne suffit pas.

Être soi- même, c’est aussi être un homme semblable à tous les autres hommes.

Autrui est, à la fois, le même et l’autre.

Il y a donc deux façons de méconnaître l’homme: nier que l’autre soit différent ou nier qu’il soit semblable.. »

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