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La pensée est-elle irréductible au calcul ?

Publié le 30/08/2014

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Calculer (n') est (qu') une modalité du penser. Si le premier recélait en lui la richesse du second, il y a longtemps que les ordinateurs réfléchi­raient à notre place, ou, si l'on préfère, il ne serait pas nécessaire qu'une pensée commence par les programmer. Ce qui fait la richesse de la pen­sée, c'est précisément son « flou « : sa liberté et son rapport, à sans cesse reconstruire, au réel.

« Par ailleurs, l'histoire de la philosophie comme exercice de la pensée semble nous enseigner l'impossibilité, pour la pensée, d'aboutir à une solution définitive (d'où l'accusation traditionnelle : les philosophes se contredisent ou sont au moins en permanent désaccord entre eux -ce depuis l'opposition initiale entre Platon et Aristote).

Pire : certains philosophes (notamment Kant) considèrent que les errances de la pensée (tout particulièrement en métaphysique, c'est-à-dire dans le domaine qui en constitue peut-être le sommet) doivent trouver un terme : il convient alors de donner à la pensée une rigueur dont elle a été privée (ainsi, pour « sauver » la métaphysique, on l'établit sur des « pos­ tulats » - ceux de la raison pratique -dont le nom même indique la proximité des systèmes hypothético-déductifs ).

[Il -Avantages du calcul] Il a pour lui l'existence d'une contrainte logique, définie par la raison elle-même, qui s'oblige à suivre les règles qu'elle détermine pour son propre fonctionnement.

Il commence ainsi par définir : - les règles auxquelles il obéit ; - les symboles qu'il utilise.

Ainsi, le calcul, même simple, dispose d'un «vocabulaire>> et d'une « syntaxe >> évidemment plus stricts, moins polysémiques ou ambivalents que ceux de la langue ordinaire, dont le penser est toujours amené à se servir (même s'il l'enrichit par sa propre mise au point de concepts parti­ culiers ou techniques).

Un énoncé de calcul, du style «a + b = 3 x>>, ne présente aucune ambiguïté, contrairement à une phrase ordinaire qui, en raison des homonymes, des métaphores ou des connotations singulières, peut se prêter à des interprétations différentes.

Étant ainsi défini a priori (au sens kantien), le calcul rompt avec l'in­ tuition, et avec toute acception intuitive des mots.

Il ne vaut donc que par sa forme, et la raison s'y trouve pleinement« chez elle>>.

D'où la tentation de ramener l'exercice de la pensée à un calcul, pour qu'elle gagne définitivement en rigueur et en efficacité.

Tentation d'ailleurs fréquente, de Descartes ou Leibniz aux travaux de la philoso­ phie analytique anglo-saxonne (qui ne se prive pas, par exemple, de consi­ dérer que les énoncés métaphysiques sont en général dénués de sens).

[Ill -La pensée irréductible au calcul] La rigueur du calcul est telle qu'il est en fait tautologique (et le modèle classique de la déduction rigoureuse l'est également : un syllo­ gisme n'apporte rien de nouveau à la connaissance).. »

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