Philosophie et popularité

« La philosophie ne doit pas être populaire •U·U• La philosophie, lorsqu'elle se popularise, devient affaire de mode, soulève des polémiques, et ne peut, en fin de compte, que retomber dans le néant.

Il faut donc confier la chose philosophique à des spécialistes.

On n'écoute plus les vrais philosophes L a demande phi loso­ phique est aujourd'hui très forte: de tous côtés , on réclame de la philo­ sophie.

Cependant , cons- •la demande de philoso­ phie n'a probablement jamais été aussi forte, mais c'est de moins en moins aux producteurs spéciali­ sés de philosophie •en groS' que l'on s'adresse pour la satisfaire ...

Jacques Bouveresse, La Demande philosophique tate Bou ve r esse, on fait appel à des personnali­ tés médiatiques au lieu de s'adresser à des pen ­ seurs dignes de ce nom.

La philosophie tend alors à s e popul aris er, à su ivre la m od e e t à deve nir affaire d 'élo­ que nce plut ôt que d e r ais on .

La philosophie est affaire de spécialistes B ou ve r esse défend une conception rela­ tivement austère de la philosophie .

Cette disci­ pline doit, selon lui, être affaire de spécialistes.

Pe rso nne n'a c c u se le ma th ém aticien d e ne pas être compri s p ar le s no n- sp écia liste s.

Pourquoi, al ors , le phi- losophe devrait- il être compris de tous? Si elle veut progresser, la phi­ losophie , dit Bou v eresse, doit être «abstruse, aride et abstraite ».

Il faut être modeste L e philosophe ne doit pas chercher à par­ ler de tout.

Pour Bou v e ­ re ss e, le philosophe n'a , en fait, guère de vé rit és à énoncer.

To u t ce qu 'i l peut proposer, c 'est une clarification .

Le philosophe est donc semblab le à un opticien: il nous permet de voir mieux, mais il ne nous dit pas ce que nous allons voir .

La philosophie , si elle ve ut connaîtr e quelque succ ès, doit se garder d'être médiatique .

La populariser rev iendrait à la vider de ce qu 'elle a de plus sérieux e t en ferait une affaire de mode .. »