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Quelle action avons-nous sur nos émotions ?

Publié le 04/09/2015

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B. Démarches positives. — Il ne suffit pas de parer au mal, il faut encore lui porter des coups. Il reste à agir sur l’émotivité. Action bien connue de l’éducateur. Il va développer chez son élève les activités épicritiques, qui, par le fait même, mettent en veilleuse la sensibilité protopathique selon un jeu d’antagonismes déjà signalé. Il portera donc son sujet aux jeux d’adresse, de précision, aux bricolages utiles, qui exigent des gestes parfaitement adaptés aux objets, aux outils. Il créera des habitudes d'analyse, d’observation, qui étendront les connaissances sans pour cela déflorer la saveur de l’émotivité, l’enrichissement d’une sensibilité vive.

 

Avançons d’un pas. Au moment même où l’individu réagit à une cause émotivante quelconque, si elle n’a pas alors atteint ce seuil où la représentation déclenche une crise caractérisée, il peut lui être encore permis de s’absorber dans une activité motrice volontaire. Par le fait, il se sau-ve, car, tant que dure un état de sensibilité épicritique, le système antagoniste ne peut entrer en jeu. C’est ainsi que X... se tira d’affaire honorablement au cours d’un bombardement. Il se trouvait bloqué dans un train le long des docks de Bordeaux. Position peu enviable, certes. Quelques voyageurs tremblaient déjà. Une jeune fille, sa voisine, claquait des dents, pâlissait sérieusement. Elle ne pouvait parler : une crise de peur caractérisée. Peu à peu, gagné par l’ambiance, il sentit ses doigts s’agiter nerveusement. Il eut l’idée alors de sortir une feuille, son paquet de tabac, et, minutieusement, il s’efforçait de rouler une cigarette. Absorbé dans son travail, il s’interdisait la peur.

 

Nous pouvons encore progresser d’un pas dans la lutte contre l’émotion. Alors que la crise n’a pas encore fait explosion dans le champ de la conscience, il ne faut pas craindre de faire face directement au mal. Inutile de fixer l’attention ailleurs. L’émotion n’en subsiste pas moins et exerce ses ravages aveuglément. Par contre, il y a tout à gagner en l’intellectualisant, en la passant au crible du jugement critique, en dépistant les fauteurs de troubles. Analyser l’émotion naissante, c’est souvent la dompter.

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L’action exercée sur l’émotivité pourrait à la rigueur nous paraître suffisamment efficace pour freiner ou inhiber l’émotion. Nous ne le pensons« pas cependant, et nous espérons l’avoir assez montré. Nous pouvons, comme nous venons de le dire, arriver par l’amélioration du stade « état « à espacer les crises, à les rendre de plus en plus rares, de moins en moins probables. Mais l’émotion proprement dite se déclenchant entraîne inexorablement ses processus physiologiques et psychiques. C’est ainsi seulement que l’on peut expliquer devant un danger grave la défection de certains hommes de valeur et habituellemnt courageux, comme certains

« f ES É~!OTIONS ET LES PASSIONS 163 ti on, d'autre part, les centres des muscles et des viscères par lesquels l'émotion s'exprime dans tout le oOI·ps.

Ce sont d'abord des perturbations viscérales provoquant la tachycardie, l'arythmie, la syncope, les vaso-constriction~ et dilatations.

Personne n'ignore la rougeur qui empourpre le visage du colérique, oomme parfois aussi sa pâleur.

La peur produit souvent une respiration haletante ou à peine perceptible, suivant le tempérament du sujet.

Il faut y ajouter ensuite des perturbations sen.silives, qui laissent la victime épuisée, courbaturée.

II ne faut pas oublier enfin les modifications des ·sécrétions externes-, lacrymales, urinaires.

par exemple, ou internes, comme les sécrétions endro­ criniennes et surrénales.

Ces retentissements organiques expliquen l 1 'es-pèce d 'empo:sonnement qui accompagne l'émotion.

Le dégagement de toxiques produit des troubles du métabolisme et parfois la confusion mentale.

Toutes ces manifestations externe:o ou internes-rcssorti:. »

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