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Qui est autrui ?

Publié le 29/01/2016

Extrait du document

Si autrui nous est nécessaire, si sa présence nous est vitale - parce que sans lui nous ne serions pas au monde, nous ne serions pas humains, nous serions contraints de tout faire - si son visage attire notre regard et notre sympathie, si sa présence nous manque comme Vendredi à Robinson Crusoé, autrui attire aussi notre haine, il nous répugne et nous dégoûte souvent sans que nous sachions pourquoi. L'amour et la haine sont inexplicables. Le désir de tuer l'autre, de nier son visage, s'exprime par cet interdit révélé: << Tu ne tueras point >>, alors que les hommes ne cessent effectivement de se détruire.

« De nombreux obstacles s'opposent à la reconnaissance d'autrui.

Toutes les dif­ fé rences accidentelles ont servi de prétexte à rejeter l'autre : la couleur de la peau, les vêtements, la langue, les manières de table, les coutumes, les croyances, les rites, l'habitat, les techniques et les arts ...

Si autrui nous est nécessaire, si sa présence nous est vitale -parce que sans lui nous ne serions pas au monde, nous ne serions pas humains, nous serions contraints de tout faire -si son visage attire notre regard et notre sympathie, si sa présence nous manque comme Vendredi à Robinson Crusoé, autrui attire aussi notre haine, il nous répugne et nous dégoûte souvent sans que nous sachions pourquoi.

L'amour et la haine sont inexplicables.

Le désir de tuer l'autre, de nier son visage, s'exprime par cet interdit révélé: , alors que les hommes ne cessent effectivement de se détruire.

Nous reconnaissons autrui à son visage, à son regard, à son sourire, à son com­ portement, et au fait qu'il parle.

Naturellement haineux, nous sommes aussi natu­ rellement amicaux.

Amour et haine cohabitent en nous.

TI n'y a pas de connaissance directe de l'autre, mais une reconnaissance par ana­ logie, par ressemblance, c'est pourquoi les manières et les politesses sont si déter­ minantes, permettant la reconnaissance.

Une passion commune provoque la rencontre authentique ; mais la mérencontre (rencontre manquée) est aussi fré­ quente ; c'est pourquoi là où manque l'amitié, il nous faut affirmer le devoir d'ai­ mer l'autre et de lui rendre justice.

Pour reconna ître l'autre homme, il faut tâcher -ce qui exige une œuvre longue, lente, patiente, parcourue d'erreurs et de préjugés -de se mettre à sa place ; or l'accès à la conscience d'autrui nous est impossible, seule la multiplication des paroles, des entretiens (mais n'oublions pas les obstacles de la mauvaise foi et des mensonges) animés par la bienveillance ou l'amitié ouvre l'accès à la com­ préhension approchée.. »

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