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Qu est-ce qu une science positive ? (Scientisme et positivisme)

Publié le 04/09/2015

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A. Le positif fondé sur l’expérience. — Si la science positive n’est pas un simple décalque de l’expérience et suppose des constructions mentales qui dépassent le donné expérimental, il n’en est pas moins vrai que la science moderne se fonde sur l’expérience : sa base de départ est inductive et non déductive; on n’a plus l’idée de déterminer les propriétés des choses en se fondant sur les attributs de Dieu, ni même sur des raisons de convenance rationnelle; on les observe et on expérimente sur elles.

 

On pourrait objecter que si ces remarques se vérifient pour les sciences de la nature comme la physique ou la biologie, il n'en est pas de même dans les sciences mathématiques qui sont déductives. Mais il est facile de montrer, jusque dans ces sciences, cette positivité qui consiste à constater ce qui est : comme le physicien, le mathématicien constate les propriétés, sinon des choses, du moins des notions.

 

B. Le positif identifié au certain. — « Positif «, par opposition à « imaginatif ou à a conjectural «, est synonyme de réel. Tandis que les connaissances des anciens se mêlaient de mythes et de traditions confuses, la science moderne ne retient que ce qui est reconnu comme vrai ou réel. Sans doute, l’historien ne rejette pas les traditions et il s’inspire aussi des mythes; mais il les reçoit comme mythes et comme traditions, non comme l’expression rigoureuse des faits. De même, là où la certitude absolue ne peut être atteinte, le savant se contente de la probabilité; mais il n’admet que la probabilité réelle et, de plus, il ne la confond pas avec la certitude.

« SUJETS t~ÉNÉUAUX 181 Aussi conservèrent-elles pendant longtemp& l'esprit e~ même la méthode de la pensée philosophique.

Mais, de nos jours, elles ont à peu près conquis leur indépendance et on peut les distinguer de la philosophie par leur caractère positif.

~laiE~ que faut-il entendre par le terme de « science positive " ~ Cet adjectif, dont l'usage est si répandu depuis Auguste Co~nE, est pris dans des acceptions a;Ssez diverses.

C'est pourquoi nous commencerons par écarter des conceptions erronées de la E~cience positive.

::\'ous serons ainsi amenés, par éliminations, puis par précisions successive-s, à la juste notion de la positivité scientifique.

1.

- Co:-~cEPTIONS A RE.TETER.

A.

Le positif ramené à 'l'utile.

- On qualifie parfois de « positif" celui qui ne se laisse déterminer que par la conE~idération d'intérêts et mêmes d'intérêts matériels qui affectent no·s sens ou du moins sont appréciables en unités monétaires.

Cette sorte de positivisme ou de positivité s'oppose aux différenteEI formes de l'idéalisme moral, qui consiste à chercher le bien, le beau et le vrai pour eux-mêmes.

Le positiviste de cette sorte est un type particulier d 'utilitari;Ste.

La science n'est :pas positive de cette manière.

Sans doute, elle a des rapports étroits avec ses applications pratiques : d'abord, la plupart des découverteEI ;Scientifiques conditionnent des réalisations industrielles qui améliorent nos conditions de vie; bien plus.

ce sont des problèmes d'ordre pratique qui 80uvent Sünt à ,J'origine des découvertes qui font avancer la science théorique.

~éanmoins, le '.lavant en tant que tel cherche à com­ prendre et à expliquer la nature et non à l'utiliser; la science a atteint son but propre quand elle a donné l'explication des faits, et c'est à la technique qu'il appartient de procéder aux applicationEI pratiques des don­ nées de la science.

B.

Le positif ramené à l'expérimental.

- Dans une acception plus scien­ tifique, le mot « po~itif" désigne ce qui sc présente comme une donnée de fait, comme une donnée de l'expérience.

Dans ce sens, « positif " s 'oppo.se à « rationnel "· Est rationnel ce qui est admis comme conclusion d'un rai­ sonnement; poE~itif, ce qui est 11dmis comme s'imposant à l'expérience sen­ sible.

Ou, enc·ore, le raisonnement se fondant •sur de.s principes a priori, la connaissance positive est celle qui, résultant de la seule expérience, est tout entière a posteriori.

Aucune science ne saurait être positive dans ce senE~ et :se fonder sur l'expérience ;Seule.

Sans doute, l'expérience est nécessaire à l'établissement de la science, et les mathématiques elles-mêmes n'auraient jamais été cons­ tituées ~i J'homme n'avait pas vu des objets réalisant d'une façon plus ou moins parfa'te des figures géométriques et présentant une multiplicité à partir de laquelle •se forment le.s idées des nombres; bien plus, même une fois constituées, les mathématiques ne peuvent pas, ainsi que le montre l'échec des essais d'axiomatisation totale, se passer de toute donnée intui­ tive.

:ais l 'intu:tion sensible ne suffit pa;S à constituer la connaissance scien­ tifique : la science suppose de plus: la perception de rapports plutôt cons­ truits par 1 'esprit que donnés par les &ens; c'est bien en tout cas un travail constructif de l'esprit qui conditionne la formation des théories exp li-. »

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