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Science et rationalisme

Publié le 30/08/2014

Extrait du document

Affirmer que le progrès scientifique devrait faire disparaître les croyances irrationnelles, c'est méconnaître à la fois ce qui rend ce progrès possible et ce qui fonde les croyances. L'ignorance de la réalité du travail scienti­fique peut d'ailleurs provoquer des croyances irrationnelles à propos de la science elle-même, susceptible d'être mal interprétée (exemple historique du scientisme, survalorisation du « savant «, mythologies diverses à pro­pos du « bonheur « que devrait apporter la science, etc.)

« c.

La croyance implique la suppression de tout esprit critique (alors que la science procède par esprit critique), pour mieux répondre à l'inquiétude diffuse des esprits et combler leur besoin d'explications «simples».

Ces dernières supposent d'ailleurs que l'on renonce éventuellement à com­ prendre le contenu de la croyance (on affirme par exemple que Dieu a créé le monde, mais on ajoute qu'il nous est impossible, à nous esprits finis, de comprendre comment : le croyant admet des « mystères » ).

[Ill -Hétérogénéité des domaines] a.

La croyance inclut des valeurs, soit explicitement (la religion déter­ mine des normes morales), soit implicitement (la superstition suppose des relations entre les phénomènes et l'individu : tout fait signe et présente une signification).

b.

Or, l'être humain a besoin de valeurs et de significations.

Le progrès scientifique ne peut les fournir.

c.

D'où le maintien d'une irrationalité extérieure au progrès scientifique, qui prolonge les croyances traditionnelles ou même en suscite de nou­ velles.

[Conclusion] Affirmer que le progrès scientifique devrait faire disparaître les croyances irrationnelles, c'est méconnaître à la fois ce qui rend ce progrès possible et ce qui fonde les croyances.

L'ignorance de la réalité du travail scienti­ fique peut d'ailleurs provoquer des croyances irrationnelles à propos de la science elle-même, susceptible d'être mal interprétée (exemple historique du scientisme, survalorisation du « savant », mythologies diverses à pro­ pos du «bonheur» que devrait apporter la science, etc.) .......

-- Autres sujets Dissertations - La raison humaine est-elle, par nature, conduite à supposer dans le monde plus d'ordre qu'elle n'en trouve? (L, 1993).

- La morale a-t-elle un rôle à jouer dans les sciences? (S, 1996).

Commentaire de document Quels que soient les immenses services rendus à l'industrie par les théories scientifiques, quoique [ ...

] la puissance soit nécessairement proportionnée à la connaissance, nous ne devons pas oublier que les sciences ont, avant tout, une destination plus directe et plus élevée, celle de satisfaire au besoin fondamental qu'éprouve notre intelli-. »

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