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Secret & Droit

Publié le 09/08/2014

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Appréciations d'ensemble et remarques

Travail très satisfaisant, tant sur le plan de la réflexion que sur celui de la rédaction elle-même, qui est élégante et aisée.

 

« Peut-on revendiquer le droit au secret? « Une telle ques­tion doit susciter immédiatement d'autres questions qui sont premières quant à la compréhension de ses termes : qu'est-ce, en fait, que ce « droit au secret « dont on deman­de s'il peut être revendiqué? Dans l'énoncé de ce sujet, la question peut-on est elle-même une question de droit : « peut-on « (légitimement) — ou « a-t-on le droit « de —revendiquer le droit secret? Nous sommes donc au coeur d'une problématique juridique, éthique (peut-on morale­ment, etc.?), et, en dernière analyse, politique pratique.

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« mystification, de mythification, véritable chantage par­ fois, le secret instaure une relation de pouvoir.

Et cette 30 relation -n'est-ce-pas le fait de toutes les relations de pouvoir? -est inégalitaire.

La coquette se targue d'une connaissance que l'autre n'a pas.

Celui qui ne sait pas devient plus ou moins la chose de l'autre.

Relation de pouvoir, relation inégalitaire, le secret 35 est-il légitime? Peut-on parler d'un droit au secret? Laissons pour cela de côté la relation amoureuse qui est le lieu de toutes les illusions comme de la grandeur.

De plus, on ne saurait y fonder un droit car il s'agit là de deux registres différents : celui de l'affectivité et 40 celui du droit.

Cependant l'exemple-limite de la rela­ tion amoureuse montre clairement que dans toute rela­ tion régie par le secret se mêlent deux ordres incompa­ tibles.

De plus, que penser d'un droit qui ne serait pas régi par une convention commune mais qui dépendrait 45 du seul caprice? Un exemple permet de réfuter autrement cette légiti­ mité du secret : celui du mandarin, homme docte et sage, qui, gardant secret son savoir, gagne un prestige au milieu des autres et acquiert un pouvoir effectif.

On so pourrait dire que son savoir légitime sa supériorité.

Or, c'est une relation traversée de part en part par l'illégi­ time : en effet, l'acte par lequel le mandarin se déclare supérieur est l'acte par lequel il maintient les autres dans leur infériorité, dans leur ignorance.

Dans le 55 domaine des relations interpersonnelles on ne peut parler d'un droit au secret.

On voit bien qu'une des données fondamentales de toute ébauche de réflexion sur le secret est justement ce qui fait l'objet du secret, à savoir : la connaissance, 60 celle que l'autre n'a pas.

C'est là le pivot de la ré­ flexion.

Ce problème de la connaissance n'amène-t-il pas à nuancer les conclusions précédentes? En tout cas il est au cœur d'une réflexion actuelle sur le secret : le secret professionnel.

Il s'agit bien ici d'un secret 65 légitimé.

Quel est-il, ce secret? Pour le médecin, il s'agit par exemple de taire la gravité de son mal à un. »

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