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La société repose-t-elle sur la production ?

Publié le 18/02/2016

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Le but de Baudrillard, lorsqu'il écrit Le Miroir de la production, est d’élaborer une critique de concepts marxistes fondamentaux tels que ceux de production ou de matérialisme historique. Alors que Marx avait cru mettre à nu le fonctionnement de l'économie politique, Baudrillard montre combien les notions sur lesquelles le philosophe allemand fonde son analyse

et qu'il avait supposées inhérentes à la nature de l'homme ne sont en fait que des notions déterminées par leur contexte historique. La production, en particulier, n'est pas un mouvement fondamental de l'être humain, mais lin présupposé métaphysique. Il reste qu'au-delà de son entreprise de déconstruction, Baudrillard ne propose aucune solution de rechange.

« L'individu n'est pas voué à la production ·~[·]:• La notion de production est une présupposition métaphysique.

Elle est créée par l' individu, qui ressent le besoin de se donner une raison d'être: il s'imagine comme sujet productiviste.

Les théories dissimulent une métaphysique J acques Derrida applique son principe de déconstruction aux idéologies et met à j our ccli s'agit [la production] d'une gigantesque élabo· ration secondaire qui hal· lucine en termes rationnels cette prédestination de l'homme à la transforma· tion objective du monde (ou à la "production" de soi· même).• Jean Baudrillard, Le Miroir de la production les présuppositions méta­ ph ys iques que ce ll es-ci dissimu lent pour rester via b les.

S'i ns pirant de Derrida , J e an Bau ­ drillard remet en ques­ tion leposnùatan~ pologique selon lequel la produ ctio n e st une inclination fonda ­ mentale de l'existence humaine .

La production est un leurre 1 'ill usion qui est au L fondement de la mythologie de la pro­ ductivi té est à peu près sim ilaire à ce que Jacques Lacan appe lle le «Stade du mi r oir».

A travers le mi roir de la production, l'individu pre nd co nscie nce de soi: il s'i dentif ie, dans son idéal, à un su jet pro - ductiviste.

Il s'invente un e finalité là où il n'y a rien .

Il faut redéfinir le travail humain S elon Baudrillard , ce n'es t pas tant l e fait de prél ever une plus­ value qui constitue l'ex­ ploitat ion du trava illeu r, mais cette mytho log ie pernicieuse qui a tt ri bue au travail une valeur.

B ien sûr, il est inévi tab le que nous travaillions, ma i s il faut combattre ce faux postula t q ui ass i­ mi l e l 'homme à un ani­ mal voué au trava il.

A vec la notion de produ ction , l' homm e s 'attribu e un e finalité qui n'existe pas.

La produ ction est dev enue une forme aliénan te de l'ima ginair e hu main , qu 'il s 'ag it d e c ombattr e à tout prix.. »

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