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Le songe de la vie - Calderon de la Barca, La vida es sumo [La vie est un songe], deuxième journée, vers 2288-2293, traduction originale.

Publié le 19/03/2015

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calderon

Le songe de la vie

Qu'est-ce que la vie ? Un délire. Qu'est-ce que la vie ? Une illusion, une ombre, une fiction, et le plus grand bien est tout petit, car toute la vie n'est que songe, et les songes ne sont que des songes.

Que es la vida ? Un frenesi Que es la vida ? Una illusiôn, una sombra, una ficciôn, y el mayor bien es pequefio, que toda la vida es suefio, y los suefios suefios son.

 

Calderon de la Barca, La vida es sumo [La vie est un songe], deuxième journée, vers 2288-2293, traduction originale.

calderon

« 80 Le temps de vivre des bonheurs entrevus.

Theatrum mundi: le « théâtre du monde », au siècle d'or espagnol, désigne la scénographie divine des apparences, agencées par l'auteur des choses.

Thème baroque où se conjuguent la conscience déjà tragique et le souci de lucidité agissante.

Les hommes jouent leurs rôles comme ils peuvent, sans savoir vraiment leur texte, qu'ils inventent à mesure sous quelque dictée intérieure.

Descartes le disait aussi avec force au seuil de son itinéraire philosophique : « Les comédiens, appelés sur la scène, pour ne pas laisser voir la rougeur sur leur front, mettent un masque.

Comme eux, au moment de monter sur ce théâtre du monde (theatrum mundi) où,jusqu'ici,je n'ai été que specta­ teur,je m'avance masqué (larvatus prodeo) » (Préambu/,es, Œuvres philosophiques, Garnier, p.

45).

La fin d'un rêve peut se faire cauchemar éveillé.

On ne cesse alors de penser aux choses détruites, aux êtres disparus, et les bras se referment sur une ombre.

Ce qui fut s'embrume dans les incertitudes de la mémoire, comme le souvenir de ce qui s'est rêvé.

Trop vite, le temps s'est dérobé, et l'on s'effare de le "'._Oir continuer, comme indifférent aux vies qui s'y noient.

Etrange songe de la vie.

L'errance n'est plus récit sensé.

De déchirures en discontinuités s'est troublée la possibilité de reconnaître, de resituer, de recomposer.

Le récit du vécu se brouille à jamais.

La vie est labyrinthe, et théâtre d'ombres.

Sigismond et Rosaura, les héros de Calderon, ne jouent leurs rôles incer­ tains qu'en traversant leurs propres métamorphoses.

Ainsi de Rosaura, qui erre dans un «labyrinthe confus» de rochers, et doit revêtir plusieurs déguisements successifs pour se rendre à la Cour de Pologne.

Nul fil d'Ariane pour trouver l'issue.

Le palais-prison du Minotaure, c'est la vie même en son dédale sans fin.

Les registres de l'expérience mêlent leurs eaux : rêve et espoir, attente et cauchemar, blessure brutale et solitude ren­ contrée.

On se frotte les yeux, pour s'assurer que le paysage est bien présent.

Et les écluses l'engloutissent.

Tant de ruptures mettent l'identité au défi d'avoir une conscience assurée d'elle-même.

Le songe n'est qu'un songe.

Et ce moment de mains unies, quand l'amour se rêva dans la fête de la vie, n'était qu'un moment si loin déjà.

Le héros de Calderon peut-il croire que la vie est autre chose qu'un songe ? Les ambitions et les passions génèrent la. »

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