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SPINOZA et les affaires publiques

Publié le 26/03/2015

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spinoza

un joueur d'échecs qui, pour parvenir à ses fins, doit tenir compte du jeu de l'adversaire ? Si les Politiques «tendent des pièges« aux hommes, c'est parce qu'ils savent que pour éviter à la fois l'immobilisme et la force, la ruse est souvent le meilleur moyen pour avancer. La sagesse est d'ailleurs souvent une attitude théorique, qui cherche à contempler le bien et le juste indé­pendamment des conditions effectives et notamment humaines de leur mise en oeuvre.

Dégagez l'intérêt philosophique de ce texte en procédant à son étude ordonnée.

Pour les Politiques [...], on les croit plus occupés à tendre aux hommes des pièges qu'à les diriger pour le mieux, et on les juge habiles plutôt que sages. L'expérience en effet leur a enseigné qu'il y aura des vices aussi longtemps qu'il y aura des hommes ; ils s'appliquent donc à pré­venir la malice humaine, et cela par des moyens dont une longue expérience a fait connaître l'efficacité, et que des hommes mus par la crainte plutôt que guidés par la raison ont coutume d'appliquer ; agis­sant en cela d'une façon qui paraît contraire à la religion, surtout aux théologiens : selon ces derniers en effet, le souverain devrait conduire les affaires publiques conformément aux règles morales que le parti­culier est tenu d'observer. Il n'est pas douteux cependant que les Poli­tiques ne traitent dans leurs écrits de la Politique avec beaucoup plus de bonheur que les philosophes : ayant eu l'expérience pour maî­tresse, il n'ont rien enseigné en effet qui fût inapplicable.

SPINOZA 

spinoza

« ont des idéaux apparemment bien plus nobles que les Politiques, sont-ils vraiment plus aptes à parler de la politique ? Spinoza semble en douter.

Les questions que pose Spinoza rejoignent un vaste et long débat entre les «idéalistes» et /es «pragmatiques» ou les «cyniques», entre /es «colombes» et /es «faucons».

Dans un premier moment, Spinoza rend compte du jugement souvent porté sur les politiques, jugement plutôt péjoratif dans la bouche de l'opinion publique.

Il ne s'emploie pas à démon­ trer que l'opinion se trompe et que les Politiques sont meilleurs qu'on ne le pense, mais plutôt à expliquer que l'opinion a rai­ son et ne peut s'en prendre qu'à elle-même.

Il présente alors les grands traits des méthodes des Politiques ; le maître-mot est ici : efficacité.

Spinoza donne une interpréta­ tion pragmatique de la politique : les politiciens visent non un idéal mais des résultats.

Il distingue à cette occasion le pragmatisme des Politiques pro­ fessionnels et l'idéalisme de ceux qui, au lieu de faire la poli­ tique, se contentent d'en parler sans se frotter à la réalité.

+++++++++++++++++++++++++ EXPLICITER LES TERMES -«Tendre aux hommes des pièges» : quels aspects de la vie politique sont visés par cette opinion ? Comment les formuler sous un jour positif? -«habiles plutôt que sages» : précisez l'opposition de ces deux qualités.

L'habileté concerne l'aptitude à mettre en œuvre avec succès des moyens en vue d'un but ; la sagesse concerne la détermination des buts eux-mêmes, leur évaluation par rapport à une idée du bien.

-«L'expérience leur a enseigné ...

» ; «une longue expérience»; «Ayant eu l'expérience pour maîtresse» : que vaut cette for­ mation par l'expérience ? Spinoza l'oppose à celle des théolo­ giens et des philosophes ; quelle est la source du savoir de ces derniers? -«Prévenir la malice humaine» : malice n'est pas à comprendre au sens d'intelligence, d'astuce, mais de vice (le malin, c'est ~Po~ly~n~és~je~k~anwç~aj~§~..,_.,,....~~~~~~~~~~~~~~~~~- 173 Philosophie -Serle S. »

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