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TEMPORALITÉ ORIGINAIRE ET TEMPS VULGAIRE chez F. DASTUR

Publié le 09/01/2020

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temps

La temporalité originaire, par où le Dasein anticipe sa propre fin et qui s'oriente en priorité à partir de l'avenir, n'est pas réductible au temps de l'horloge, mesuré par le maintenant, temps qui soutient la préoccupation. Bien plutôt, elle lui préexiste et la rend possible.

[...] Il ne suffit pas, comme Aristote et, après lui, Saint-Augustin font bien vu, de remarquer que la mesure du temps n’est possible que par l’intermédiaire de l’âme ou de l’esprit. Il faut en outre savoir reconnaître que l’être humain a une relation tout à fait particulière au temps puisque c’est à partir de lui que peut être déchiffré ce qu’est le temps. Il n’est donc pas dans le temps comme le sont les choses de la nature, il est en son fond temporel, il est temps.

C’est ce que nous apprend l’analyse phénoménologique de notre expérience de la mesure du temps. Ce qu’indique en effet l’horloge, ce n’est pas la durée, c’est-à-dire la quantité de temps qui s’écoule, mais uniquement le « maintenant » tel qu’il est fixé à chaque fois par rapport à l’action présente, passée ou à venir. Je ne peux donc lire l’heure sur l’horloge qu’en me référant au « maintenant » que je suis et qui renvoie à cette temporalité « mienne » qui préexiste à tous les instruments destinés à le mesurer. Le Dasein qui est à chaque fois « mien » - au sens où il se définit de manière constitutive comme un «je suis » - n’est donc pas simplement dans le temps compris comme ce en quoi se déroulent les événements du monde, c’est le temps qui est au contraire la modalité propre de son être. Mais cette temporalité propre du Dasein qui se distingue de ce que Heidegger nommera dans Être et temps l’intratemporalité des choses du monde n’est accessible au Dasein que lorsque celui-ci se comprend lui-même comme un être mortel, c’est-à-dire lorsqu’il anticipe sa propre fin, son propre être-révolu, comme ce qui constitue la possibilité extrême de son être, et non pas comme un simple accident qui lui surviendrait de l’extérieur. Par cette anticipation de la mort dans laquelle Heidegger voit l’avenir authentique - non pas ce qui n ’est pas encore présent» mais la dimension à partir de laquelle il peut y avoir un présent et un passé - le Dasein se donne à lui-inême son temps. Il devient par là manifeste que la relation originelle au temps n’est pas la mesure. Car dans ce que Heidegger nomme l’anticipation de la mort - Vorlaufen : littéralement le fait d’aller au-devant d’elle - il ne s’agit pas de se demander combien de temps encore nous en sépare» mais pour le Dasein de saisir son propre être-révolu comme possibilité de chaque instant.

Françoise Dastur, Heidegger et la question du temps, coll. « Philosophies », PUF, 1990, pp. 18-19.

La temporalité originaire, par où le Dasein anticipe sa propre fin et qui s'oriente en priorité à partir de l'avenir, n'est pas réductible au temps de l'horloge, mesuré par le maintenant, temps qui soutient la préoccupation. Bien plutôt, elle lui préexiste et la rend possible.

Françoise Dastur, Heidegger et la question du temps, coll. « Philosophies », PUF, 1990, pp. 18-19.

temps

« extrême de son être, et non pas comm e un sim ple accide nt qui lui survie ndrait de l'ext érieur.

Par cette antici pation de la mort dans laquelle Heid egger voit l'avenir authentique -non pas ce qui n'est pas enco re présent, mais la dimension à partir de laque lle il peut y avoir un présent et un passé -le Da sei n se donne t:l lui­ même so11 temps.

Il devient par là manifes te que la relation origi ­ nelle au temp s n'est pas la mesure.

Car dans ce que Heidegger nomme l'an ticipation de la mort -Vorlaufe11: littéralement le fait d'aller au-devan t d'elle -il ne s'agit pas de se demander combien de temps encore nous en sépare, mais pour le Dasein de saisir son prop re être-révolu comme poss ibilité de cha que instant.

Franç oise Dastur, Heidegger et la question du temps, coll.« Philoso phies», PUF, 1990, pp.

18-19.

POUH MIEUX COMPRENDRE LE TEXTE Da ns son existe nce imp ropre , le Dasein vit en préoccu­ pation et« s'occupe de ses affaires» .

À cette att itude pré­ occupée correspond une certa ine con cept ion du temps, le temps comme suite de maintenant, mesurés par l'hor­ loge , qui assurent la successio n du passé, du présent, du futur.

Or ce que ce que nous appelons cou ram ment passé, présent.

futur, sont des phénomènes dérivés, rés ultat s du nivellement (c'est -à-dire de l'aplanissement) de la tem po ­ ralité orig inaire par la préoccupation du Dasein (qui détourne son regard de sa condition, qui ne la considère pas« thématiquement »).

Dans ce temps de l'horloge, celui que nous considérons comme le plus naturel , comm e allant de soi .

le « ma inte­ nant •i présent ser t de point de repère et de mes ure au passé et à l'avenir et ryt hme un u flux ».

un e cou lée un i­ form e au sein de laquelle un maintenant succède à l'aut re.

Nous cons idérons le main tenant comme évident.

comme si no us le trouvions tout fai t devant nous.

aussi naturel qu'u n obj et.

Or ce temps de l'hor loge , temps de la mesure et du cal­ cul.

n'est pas le temps authentique.

Il s'ag it du temps de l'étant.

qui fait dire au Dase in. »

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