Devoir de Philosophie

[De l'universalité du besoin d'art]

Publié le 10/08/2014

Extrait du document

 

L'universalité du besoin d'art ne tient pas à autre chose qu'au fait que l'homme est un être pensant et doué de conscience. En tant que doué de conscience, l'homme doit se placer en face de ce qu'il est, de ce qu'il est d'une façon générale, et en faire un objet pour soi. Les choses de la nature se contentent d'être, elles sont simples, ne sont qu'une fois, mais l'homme, en tant que conscience, se dédouble : il est une fois, mais il est pour lui-même. Il chasse devant lui ce qu'il est ; il se contemple, se représente lui-même. Il faut donc chercher le besoin général qui provo­que une oeuvre d'art dans la pensée de l'homme, puisque l'oeuvre d'art est un moyen à l'aide duquel l'homme extério­rise ce qu'il est.

HEGEL

QUESTIONS :

I) Dégagez l'idée principale et les articulations de ce texte.

2)  Que faut-il entendre par : « universalité du besoin d'art « et par : « les choses de la nature se contentent d'être « ?

 

3)  Que pensez-vous de cette affirmation : « L'ouvre d'art est un moyen à l'aide duquel l'homme extériorise ce qu'il est « ?

Cet être-pour-soi, l'homme veut l'objectiver, le maté­rialiser dans les choses extérieures afin de l'offrir non seulement à sa propre contemplation, mais aussi à celle des autres consciences. 

« • Selon Hegel, si l'art est universel, s'il est caractéristique de l'homme, c'est parce que ce dernier est un être « doué de conscience », qu'il est conscience de soi.

Mais pour que la conscience de soi échappe au vide de la pure tautologie: Je = Je (cf.

Phénoménologie de /'esprit, IV, 1), elle doit avoir un contenu.

L'homme va donc prendre conscience de lui-même en prenant conscience de son être intérieur, des mouvements de son âme, de ses sentiments.

• En faisant de son être propre l'objet de sa conscience, il « en fait un objet pour soi » c'est-à-dire un objet à part, séparé de lui, un objet pour sa conscience.

Ainsi il se scinde, « il se dédouble », il se place en face de lui-même, «de ce qu'il est d'une façon générale».

(L'homme en effet est un être générique.

c'est-à-dire qu'en se pensant lui-même, l'homme individuel s'élève au-dessus de son individualité subjective et reconnaît en lui l'universel objectif que constitue l'Homme, ou le genre humain, dont chaque homme est individuellement le représentant.) En tant donc que l'homme est conscience de soi, qu'il se pense lui-même, il se pose lui-même comme objet.

Il est par conséquent doublement : en soi et pour soi, tandis que les choses de la nature, qui sont dépourvues de cons­ cience, sont simplement en soi.

• Cet être-pour-soi, l'homme veut l'objectiver, le maté­ rialiser dans les choses extérieures afin de l'offrir non seulement à sa propre contemplation, mais aussi à celle des autres consciences.

Cf.

le texte de Hegel et son expli­ cation donnés dans le sujet n" 120.

• Ainsi c'est ce besoin, cette volonté d'extérioriser l'être­ pour-soi dans la forme d'un objet qui est la source uni­ verselle de l'art.

(Cet objet, note Hegel, sera d'abord le corps même de l'homme : par les peintures dont il se couvre, les tatouages, les mutilations, qui sont à mettre au nombre des premières manifestations artistiques, l'homme modèle son corps en inscrivant son être-pour­ soi sur et dans sa chair même.) Dans l'art donc, l'homme extériorise immédiatement le fait d'être un être-pour-soi, c'est-à-dire une conscience, mais il tente aussi d'extériori­ ser ce qu'est son être-pour-soi, c'est-à-dire le contenu de cette conscience.

• Texte tiré de I' Esthétique, Introduction, II, 1 (coll.

Champs, 1, p.

61).. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles