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Le vrai est-il flagrant ?

Publié le 24/12/2014

Extrait du document

n Une telle évidence, critère de vérité, n'est pas une donnée première, mais une saisie à la fois immédiate (sans intermédiaire entre le sujet connaissant et l'objet connu) et conquise, une évidence qui conclut une démarche rationnelle. n Selon Descartes, les idées vraies sont toutes claires et distinctes et, inversement, ces dernières s'imposent à l'esprit comme évidentes. Considérons, par exemple, les vérités mathématiques ou les principes logiques (comme le principe de non-contradiction) : au moment où je les pense, claires et distinctes, ces idées m'apparaissent comme ne pouvant être autres qu'elles ne sont, et même Je malin génie que j'imagine n'y change rien (cf. Méditations, III, § 4).

« LA VÉRITÉ pour des vérités ? Car ce qui est souvent évident au premier abord ne se révèle-1-il pas faux à l'analyse et à la réflexion ? On comprend ainsi que G.

Bachelard puisse écrire : "Toute vérité nouvelle naît malgré /'évidence" (Le Nouvel Esprit scientifique, P.U.F., p.

7).

Mais Bachelard oppose ailleurs cette «évidence première" qui consiste dans «/'adhésion immédiate à un objet concret", attitude pré-scientifique, à !'«évidence rationnelle" (La Formation de l'esprit scientifique, Vrin, p.

240).

Il y a donc évidence et évidence.

Il faut approfondir l'analyse.

Descartes l'a tenté.

2.

L'évidence, critère du vrai a) Précipitation et prévention Elles constituent, selon Descartes, les deux sources principales de nos erreurs.

Il y a précipitation lorsque l'esprit tient une idée pour vraie avant l'examen qui permettrait de fonder cette décision : il se laisse emporter par ce qu'on pourrait nommer des évidences immédiates non critiquées.

La prévention est, plus directement encore, le préjugé : l'esprit se pose comme vraie une opinion qu'il a simplement reçue de son éducation, de la coutume ou de ses passions.

La véritable évidence est tout autre.

b) L'évidence philosophique • Descartes propose une règle permettant d'éviter le préjugé et par conséquent d'atteindre le vrai : «Ne recevoir jamais aucune chose vraie, que je ne la connusse évidemment être telle : c'est-à-dire d'éviter soigneusement la précipitation et la prévention et de ne comprendre rien de plus en mes jugements que ce qui se présenterait si clairement et si distinctement à mon esprit que je n'eusse aucune occasion de la mettre en doute" (Discours de la Méthode, Il).

• Cette règle, dite «de l'évidence·-.

ne signifie pas du tout que toute évidence est vraie, mais que le vrai s'impose à la conscience sous la forme d'une certaine évidence.

Pour Descartes, connaître, c'est voir (évidence vient du latin videre, voir) ; l'esprit, en présence de l'objet, est passif en dernière analyse, et comme illuminé par lui.

La vision ou intuition intellectuelle, toutefois, n'a ce caractère d'évidence qu'à la condition que l'esprit soit attentif à l'objet, qu'il soit vraiment en présence immédiate de celui-ci.

Là se trouve la difficulté ; si elle est surmontée, l'esprit ne peut pas ne pas reconnaître ce qui est vrai.

• Notons que la règle est négative : «ne recevoir jamais aucune chose pour vraie, que ..

.>>.

Il s'agit précisément de rejeter les évidences superficielles.

D'où le doute, à travers lequel Descartes découvre l'évidence philosophique.

On peut douter.

si on le juge nécessaire (doute philosophique, non ordinaire) : 180. »

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