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ALISCANS : sa vie et son oeuvre

Publié le 15/11/2018

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ALISCANS. Chanson de geste du dernier quart du xiie siècle (cycle de Guillaume d’Orange). En 8 500 décasyllabes rimés, elle relate successivement la mort de Vivien, neveu de Guillaume (cette scène est l’un des sommets de l’épopée médiévale), et la défaite des chrétiens à la première bataille de l’Archamp (ou des Alys-camps), la fuite de Guillaume vers Orange, où l’attend sa femme Guibourc, son voyage à Laon pour obtenir du roi Louis des secours (mal accueilli, il adresse de violentes remontrances au roi), son retour à Orange et la victoire finale sur les païens (seconde bataille de l’Archamp), grâce en particulier à Rainouart et à son « tinel » (massue). Le burlesque de ce personnage est la cause principale des longueurs de l’œuvre; cela ne justifie cependant pas que l’on récuse l’unité d’une épopée dont la qualité littéraire est constamment sensible. Du point de vue technique, la rime remplace l’assonance; du point de vue thématique, le romanesque s’introduit (rôle des femmes, par exemple), attestant l’évolution du genre épique.

« Laure Janin 2092818 Dissertation - Aliscans Le héros épique est le héros de l’épopée, or celle-ci chante les épreuves des héros plus que leur triomphe.

Sa grandeur se révèle dans les périls des combats et la rencontre avec la mort.

Néanmoins, l’idéal chevaleresque peut n’être que plus ou moins respecté ou même violé par les héros de chanson de Geste.

A D.

Boutet de dire : « Le héros épique peut-il ou doit-il se conformer avec le modèle du chevalier idéal ? Ou bien doit-il le transcender pour avoir cette force d’appel qui le caractérise ? ».

Ces questions sont particulièrement pertinentes si l’on considère la chanson de Geste, Aliscans. On y chante les prouesses de trois héros charismatiques, Vivien, Guillaume et Rainouart qui occupent le poème respectivement dans cet ordre.

Or, dans Aliscans la défaite apparait comme le détour nécessaire qui conduit à la gloire.

Il n’est pas de héros épique sans victoire et sans échec. Les héros de la Geste connaissent l’humiliation, le découragement et le doute.

Ainsi l’une des questions dans Aliscans pose à la conception du héros épique et à ce qui le définit, ainsi qu’au moyen qui lui permettent, au moment de la défaite, d’être reconnu comme tel. Dans quelles mesures la chanson de Geste, Aliscans , brouille-t-elle les contours du héros épique pour lui façonner une nouvelle silhouette, par la remise en question de l’idéal chevaleresque ? Il serait intéressant d’observer comment fonctionne la crise chevaleresque dans la Geste puis de commenter la résolution de cette crise par la reconquête de l’ Aliscans .

Enfin il faudra considérer la reformulation d’un nouveau héros épique. I Les héros dans Aliscans en crise avec leur identité chevaleresque 1.

Le doute de Vivien, élément déclencheur de la défaite. Le désastre d ’Aliscans est une défaite pas banale.

En effet l’anéantissement de l’armée chrétienne, le martyre de Vivien et l’échec de Guillaume et des siens brouillent tous les repères d’un monde ordonné.

La chrétienneté semble perdue et la valeur de sa cause parait mal assurée.

Pour les personnages d’une chanson de Geste, une défaite est moins l’effet d’une infériorité militaire que la révélation et le châtiment de l’injustice.

C’est ainsi que Vivien, effrayé par l’irruption soudaine de la monstrueuse « mesniee Gorant » v.

78 ne pourra s’empêcher de reculer : « Ariere torne le chief de l’auferrant ; / N’ot pas fuï une lance tenant / Quant devant lui vit une eve corant » vv 91-3, au risque de manquer au v œ u qu’il avait fait de ne pas « fuir lonc une lance ».

Moment de faiblesse bref mais révélateur, on a les verbes « torne » et « fuï » qui ne laissent aucun doute sur l’action.

C’est l’apparence de l’adversaire qui le fait reculer et non ses coups : « Quant Viviens vit cele jent venant / De tel façon et de si let semblant » vv 87-8.

Il avait tenté d’adopter l’attitude d’un héros surhumain et il retrouve un instant les limites communes.

Même s’il adresse à Dieu son repentir : « Dex, moie colpe, quant je ai foï tant ! » v.

98, c’est moins un péché qu’une faute contre l’héroïsme auquel il avait donné par son engagement une dimension spirituelle.

Le motif du v œ u rompu entre dans une perspective nouvelle de la chanson celui ou l’héroïsme est atteint par le. »

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