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INTERACTIONS ET COMMUNICATION : ANALYSE TRANSACTIONNELLE

Publié le 14/05/2014

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L'analyse transactionnelle est l'une des nombreuses

méthodes psychothérapiques inventées

dans les années 60 sur la côte ouest des ÉtatsUnis.

C'est aussi l'une des plus ingénieuses et,

avec l'analyse systémique, la plus diffusée en

Europe comme en Amérique. C'est pourquoi

nous en donnerons un exposé relativement

détaillé.

L'analyse transactionnelle (AT ) est exemplaire

par:

- ses origines ;

- son pragmatisme, dans la clinique comme

dans la théorie ;

- son inventivité;

- son style simple et vivant ;

- et son optimisme.

SITUATION HISTORIQUE -ORIGINES

A-À PARTIR DE LA PSYCHANALYSE

Comme pratiquement toute la psychiatrie américaine,

l'AT présuppose les connaissances issues

de la psychanalyse. En effet, celle-ci s'est implantée

très tôt aux États-Unis, dès les années 20, et

elle a influencé la construction même de la psy-

UPC - Tome 2

chiatrie. L'arrivée en masse des psychanalystes

chassés d 'Europe centrale et d 'Europe de l'Est

entre 1933 et 1945 a renforcé cette présence.

Aujourd'hui encore, le mot « psychiatrist ,,

« désigne indifféremment un psychiatre, un psychanalyste ou même un psychothérapeute .

L'existence de désirs et de « complexes ,, incons­ cients, le fait du refoulement ( répression ), l'inter­ prétation sont admis comme des évidences et font même partie du vocabulaire courant -quoique dans un sens assez différent de celui des notions françaises.

Cette deuxième vague de psychanalystes n'a pas adopté une orientation uniforme.

Certains ( Fenichel, Hartmann, Kris ) sont venus renforcer, pour ne pas dire créer, l 'orthodoxie américaine, pour laquelle un psychanalyste est d' abord un médecin.

D'autres, partisans de l'analyse « profane ", c'est­ à-dire coupée de la médecine , ont animé les mouvements plus ou moins dissidents qui ont abouti à la création de la psychothérapie ( Reich, qui était déjà un dissident de la psychanal y se, Reik, qui n'était pas médecin et a refusé de le devenir, Perls, fondateur de la Gestalt-thérapie) .

Le mouvement de la côte ouest se caractérise d 'abord par une violente critique de la psycha ­ nalyse : trop longue, trop chère, réservée à quelques privilégiés, elle n'est même pas théra ­ peutique .

Les patients l'utilisent pour rester com­ plaisamment attachés à leurs symptômes et éternellement liés à leur « psychiatrist "· Les prati­ ciens, eux, s 'en servent pour se sentir plus équili ­ brés que les autres , et ne se soucient que de faire ronronner l'orthodoxie .

La machine entière fonctionne à rebours de ce pourquoi elle était faite : elle ne produit qu 'une aliénation de plus.

La psychanalyse est devenue 226 un jeu interminable et stérile.

Mais tant qu'une nouvelle direction de recherche n'est pas trou­ vée, ces critiques, en grande partie justifiées, ne débouchent sur rien.

B - L'INVENTION DE LA PSYCHOTHÉRAPIE Sur la côte ouest, l'audacieuse invention sera la « thérapie de groupe» .

La « dynamique des groupes ,,, initiée par Kurt Lewin ( lui aussi dissident de la psychanalyse et psychosociologue ), existait depuis longtemps .

Mais elle gardait de son origine psychosociolo­ gique un intérêt focalisé sur le fonctionnement du groupe en tant que tel : les différentes formes qu 'il peut prendre, les places et fonctions qui y apparaissent ( leader, contestataire, bouc émis­ saire, etc ).

De ses applications politico-indus ­ triel les, elle gardait un souci utilitariste et pragmatiste : comment faire pour qu 'un groupe constitué fonctionne au mieux de ses objectifs ( service, administration, équipe de direction, etc.

), sans que les « complexes ,, des uns et des autres viennent faire obstruction .

Cette fois, c' est le groupe lui-même, assisté d 'un psychothérapeute, qui aura fonction thérapeu­ tique.

Il est constitué dans ce but, et les individus s 'y engagent volontairement.

L'attitude du thérapeute se définit par la ren­ contre de trois axes : - l'axe « psychanalytique ,, implique qu'il cherche à repérer et à faire repérer aux membres du groupe, ou au patient , la signification psycho­ logique inaperçue des attitudes et réactions diverses;. »

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