Le culte d'lsis hors d'Egypte

Des influences sur le christianisme Le christianisme naît dans un univers polythéiste où les cultes dominants sont ceux d'Isis et du dieu perse Mithra. Le temple d'Isis à Philae, encore actif au Ve siècle est à son tour transformé en église. De nombreux lieux de culte païens deviennent ainsi peu à peu des sanctuaires chrétiens; à l'emplacement du Sérapéum d'Alexandrie s'élèvera un Martyrium abritant les reliques de saint Jean-Baptiste. Dans ce paysage changeant et mouvementé, il n'est pas étonnant de voir des traits du paganisme s'inscrire sur la nouvelle religion chrétienne, et une certaine continuité s'établit parfois entre Isis et la Vierge. Le culte de Marie n'apparaît qu'au IVe siècle, quand le concile d'Éphèse lui donne le titre de Theotokos, Mère de Dieu, et c'est en Orient que ce culte est le plus vivant, là où l'on vénérait depuis longtemps la Magna Mater. 

En se répandant dans l'Empire romain, la religion isiaque déborde les limites du monde méditerranéen pour gagner le nord de l'Europe, où elle se mêle aux cultes locaux. Lorsque le christianisme triomphe définitivement, Isis, la « Mout Netsher » (Mère de Dieu) des Égyptiens, continue à hanter les imaginations. Une des raisons du succès d'Isis dans le monde romain est sa caractéristique de déesse mère, qui lui permit de supplanter la Magna Mater (Grande Mère), puissante divinité d'Asie Mineure aux noms multiples. La figure d'une mère universelle est suffisamment ancrée dans l'imaginaire des peuples pour avoir assuré à Isis sa pérennité dans les civilisations qu'elle traversa.