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Le Mihrab Boussole du monde musulman et matérialisation de la qibla, le mihrab est aussi une innovation architecturale.

Publié le 05/04/2015

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Le Mihrab Boussole du monde musulman et matérialisation de la qibla, le mihrab est aussi une innovation architecturale. D'étymologie complexe - balcon, palais, pièce -, le mihrab s'est peu à peu dépouillé de ses multiples attributs pour ne plus signifier que " rentrant ", " niche de prière " ou " absidiole " Il fut institué au VIIIe siècle, sans doute à Damas, lorsqu'il fallut marquer sur le bâtiment de la mosquée l'orientation de La Mecque (qibla). Déjà, en exil à Médine, le Prophète dut se tourner vers la ville sainte de Jérusalem, mais aucun document ne permet d'authentifier l'existence physique du mihrab dès cette période. Les historiens arabes quant à eux reconnaissent à 'Othman ibn 'Affan, troisième calife de l'islam, d'avoir pris l'initiative d'ajouter un mihrab à la mosquée. Pourtant le mihrab ne s'est imposé que progressivement dans le plan de la mosquée, car l'islam primitif, outre qu'il ne faisait pas une place de

« n’est tolérée par la doctrine musulmane et il y va de la réputation des bâtisseurs d’en respecter la lettre. De très beaux mihrabs parsèment l’aire islamique.

Ils constituent le summum du raffinement d’une mosquée : certains sont ainsi enrichis d’ors fastueux, de bordures de lumière et de stalactites en stucs qui donnent une impression de mouvement.

D’autres sont plus sobres et ne reçoivent aucun ajout particulier.

Il est même parfois fait mention de mihrab de bois, comme c’est le cas de celui de la mosquée Tachoun Pacha (Turquie), une mosquée dont la construction remonte au XIIIe siècle.

De l’avis de nombreux architectes, les plus remarquables niches se trouvent dans les mosquées suivantes : – la mosquée al-Aqsa à Jérusalem (VIIIe s.) ; – la grande mosquée de Cordoue (la Mez-quita), (Xe s.) ; – les grandes mosquées d’Ispahan et de Yazd, le premier mihrab est enchâssé dans un décor végétal tout en stuc (vers 1310), le second, datant de 1375, est en faïence ; – le mausolée de Sayida Rukkayya au Caire, (XIIe s.) ; – la mosquée de Konya (Turquie), avec son mihrab en faïence, située au Sedrettin Konevi (vers 1274). Enfin, deux autres niches de prière méritent d’être signalées, car elles comptent parmi les plus originales de l’architecture islamique : – la mosquée Sidi Oqba, à Kairouan (IXe s.), dont le mihrab reflète un art authentiquement arabo-musulman ; – la mosquée Ahmed al-Boudaïni, au Caire, où le mihrab date de 1628 et présente des incrustations de marbre de différentes couleurs. Toutefois, une telle liste ne peut être considérée comme exhaustive, étant donné que le goût des experts, s’il est sûr quant à l’histoire objective de la construction des mosquées – et aussi de leurs niches de prière – ne l’est pas quant aux aspects esthétiques.

Il n’est donc pas suffisant pour établir une hiérarchie entre elles.

Au plan esthétique, la niche d’orientation célèbre l’art des artisans qui l’ont imaginée et conçue.

Mais elle est aussi l’expression de la “ personnalité ” d’une mosquée, elle reste le meilleur reflet du goût d’une époque et, parfois, de celui de la région musulmane où elle se trouve. En définitive, sans le mihrab, la mosquée est un bâtiment dépourvu d’aimantation et du même coup de gravité liturgique, en proie à une sorte d’aveuglement spirituel.. »

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