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ACHAB de Herman Melville

Publié le 07/10/2017

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melville

« 198 PHILOSOPHIE MORALE délictueux ou criminel.

Ce sentiment irréfléchi se retrouve dans cer­ taines manifestations excessives de "l'esprit de corps » : la souillure d'un individu s'étend à tout le sous-groupe dont il faisait partie, -ce qui, en bonne logique, est une absurdité, -et l'on voit parfois ce sous-groupe s'efforcer de dissi muler la faut e, et de " couvrir » le coupab le.

Inversement, mais alors cela n'est qu'un peu ·risible, le sous-groupe se glorifie de l'exploit héroïque, de la réussite brillante d'un de ses membres ...

Pour en revenir à l'aspect juridique, un fait qui prouve bien l'indiffé­ rence primitive à l'égard de la responsabilité vraie, c'est que l'enfant, l' aliéné, l'animal même subissaient la sanction.

C'est une "décharge "• une réaction massive et inintelligente, comme il advient chez ces gens, aveuglés par la colère, qui brisent un objet ' pour se soulager ...

Les sanctions contre des animaux sont fort caractéristiques à cet égard.

" Si un bœuf heurte de sa corne une personne et que celle-ci en meure, le bœuf sera lapidé sans aucun retard.

Et l'on ne mangera pas de sa chair " (Exode, XXI, zS).

Et quand nous parlons de sanctions de ce genre, n'oublions pas qu'il y avait, au Moyen Age et jusqu'au milieu de notre XVII Je sièc le, procès en bonne et due forme (le dernier que nous ayo�s relevé date de 1741 : condamnation à mort d'une vache).

Au XVI Je, quarante jugements analogues furent rendus en France (sans compter ceux dont on n'a pas gardé trace) et avec un tel " sérieux " que certains comportaient même révision et cassa tion.

C'est ainsi que deux jugements concernant l'un une truie, l'autre une ânesse, furent cassés (r6r3 et r62r) : condamnées à être pendues, leur peine fut considérée comme exagérément infâmante, vu quelques circonstances atténuantes : elles furent simplement assommées.

(Quiconque ignore ces vieilles coutumes ne comprend qu'à demi le procès intenté à un chien dans les Plaid eurs, de Racine) .

..

.

Passons vite sur ces jugements et ces exécutions qui se compli­ quaient parfois d'une puérile "loi du talion »(par ex., une truie, ayant causé la mort d'un bébé qu'elle avait mordu à la jambe, puis à la tête, fut, par sentence du tribunal de Falaise en 1385, préalablement mutilée à une patte et à la tête avant d'être pendue) ...

II .

-R ESPONSAB ILITÉ PÉNALE.

Dans les temps modernes, la responsabilité s'est individ ualisée.

Sans négliger la matérialité de l'acte, le tribunal tient compte de l'intention, du mobile, des circonstances aggravantes ou atténuantes, des anté­ cédents, etc.

, concernant le prévenu.

Cela dans le droit pénal ou crimi nel.

La responsabilité civile n'a guère d'intérêt pour notre exposé.

Rappelons seulement en quoi elle consiste : les dommages causés à autrui donnent lieu à répara tion.

La condamnation sanctionne, en principe, une faute commise y compris négligence ou imprudence ; toutefois, l'extension du «principe » va très loin, puisque (art.

1384). »

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