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ADRIENNE. de Gérard de Nerval

Publié le 07/10/2017

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nerval

« 168 PHILOSOPHIE MORALE exercée par les impératifs collectifs qui nous pénètrent.

Il y a, comme l'é crivait Em.

Durkheim, des manières d'agir, définies et spéciales, qui s' imposent à nous dans toutes les circonstances même importantes de la vie.

Le Droit et les mœurs fixent notre conduite ...

Alors , la décision, selon cette thèse, serait, à propr ement parler, obéissance.

• Obéissance consentie, si l'on veut », précise Ch.

Blondel, «mais néanmoins obéissan ce, puisque la conscience reçoit sa loi du dehors » ...

Le conflit dont nous parlions plus haut entre instincts et devoirs, cet auteur en conteste l'importance.

«Les tendances les plus profondes pèsent moins qu'on ne pourrait le croire, devant l'impératif collectif».

S:ms doute, pour la grande majorité des humains, la volonté est ainsi obéissance aux impératifs sociaux.

C'est le cas très banal de «c ette immense tourbe d'hommes • dont parle Péguy, «qui veulent par volontés toutes faites ''· Nous aurons à nous demanç!er, au cours de notre exposé, si le mot volonté convient bien pour désigner ce conf ormisme.

Il :n'y a pas que les héros ou les saints pour dépasser le niveau de l'obéissance.

Assurément, et H.

BERGSON le remarque (lect ., p.

rz), la société « trace à l'individu le programme de son exis­ tence quotidienne.

On ne peut vivre en famill e, exercer sa profèssion, vaquer aux mille soins de la vie journalière, faire ses emplettes, se promener dans la rue ou même rester chez soi, sans obéir à des pres­ criptions et se plier à des obligations.

Un choix s'impose à tout in.stant ; nous optons naturellement pour ce qui est conforme à la règl e.

C'est à peine si nous .en avons conscience » (etc.) ...

Les mêmes remarques vaudraient pour ce que nous avons vu au sujet de la Raison qui (au sens fort et précis) a relativement peu d'occasions de s'exercer dans le déroulement si fréquemment machinal de bien des existences individuelles.

Cependant, Ch.

Blondel soutient que « ces obéissances passives, ces volontés toutes faites, à peine personnelles, sont bel ,et bien des volontés », Peu .

importe, ajoute-t-il, que les concepts en lesquels s'exp riment les impératifs soient acceptés ·à l'aveugl ette, adoptés sans discussion.

Ils sont avant que nous ne soyons.

L'éducation les imprime en nous : nous pouvons nous donner l'illusion de )es faire surgir tout armés de notre propre conscience.

Mais ce n'est qu'une illusion.

"P our faire preuve de volonté, point n'est besoin que nous allions chercher en je ne sais quel for intérieur nos principes d'action » ...

Notre auteur admet simplement qu'une «élite • ne s'arrête pas là et ne se satisfait pas à si peu de frais.

Pour cette élite, la volonté n'est plus obéissance passive, même si elle est obéissance « à quelque chose qui dépasse l'individu ».

Eh bien, sans prétendre orgueilleusement faire partie de l'élite, mais sans renoncer du moins à nous efforcer de lui ressembler, nous persistons à penser que notre volonté dépasse la simple obéissance.

Pour mieux comprendre en quoi elle c-onsiste, nous allons considérer deux théories classiques : la théorie affectiviste et la théorie intellec­ tuali ste.

Leur confrontation nous fournira les éléments d'une conclusion.. »

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