AÏDA de Giuseppe Verdi

prélude nous ait présenté, en opposition avec le thème sombre des prêtres, le thème doux et ascendant de l’amour d’Aïda qui reparaîtra à plusieurs reprises au cours de l’opéra, a situation dramatique dans laquelle va se débattre la jeune fille nous est résumée d’une façon poignante au premier acte, au moment du départ des guerriers de Pharaon. Poussée par son amour pour Radamès. Aïda, dans un élan instinctif, a mêlé sa voix à l’exclamation «Ritoma vincitor» où s’exprimaient les vœux de victoire des Égyptiens ; mais, restée seule, et répétant les mêmes mots, elle fait un retour effrayé sur elle-même, en proie à ses contradictions. Elle songe douloureusement qu’elle ne peut s’empêcher de souhaiter le retour triomphal de celui qu’elle aime et qui est cependant l’ennemi de son peuple, tandis que la musique traduit magnifiquement son agitation intérieure par des phrases saccadées (sur le passage « L’insana parola »), suivies d’une réapparition du thème de l’amour entendu dans le prélude; puis une transition d’une admirable simplicité introduit la pathétique mélodie « I sacri nomi », dont les accents de souffrance se résoudront dans le sanglot du cantabile final «Numi, pietà», imploration à la divinité qu’Aïda reprendra au second acte après son tumultueux dialogue avec sa rivale ^mnéris ♦ (air « Ah ! Pietà ti prenda »).