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ALBARET Céleste dans A la recherche du temps perdu

Publié le 07/10/2017

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temps

« LE FAIT SOCIAL 145 II.

-QU'EST-CE QU'UN FAIT SOCIAL ? RAISON D'tTRE DE LA SOCIOLOGIE.

Gabriel de TARD E (r8 43- 1904) avait cru pouvoir définir le fait social par l'imitation , ramenant ainsi la Sociologie à la Psychologie (inter­ individuelle).

Durkheim définira le fait social par la contrainte, car ce genre de faits s'impose à chacun de nous et nous est pré- existant.

C'est, dit-il, une manière de faire qui est générale dans l'étendue d'une société donnée, tout en ayant une existence propre, indépendante de ses manif estations individuelles.

Les faits sociaux peuvent, par suite, être étudiés comme des réalités ob jectives, comme des « clwses •.

Cette dernière expression a été parfois mal comprise.

Certains auteurs se sont évertués à ob jecter que les faits sociaux ne sont pas des choses.

Or, si nous traduisons la fo rmule de Durkheim, « comme des choses ,, elle signifie très évidemment : les étudier objectivem ent, du dehors, sans idée préconçue.

C'est la condition élémentaire de la Sociologie, en tant que science, d'é carter la sub jectivité.

La plupart des auteurs, avant Durkheim (A.

Comte mis à· part, bien entendu) ont commis l'erreur - que nous avons déjà dénoncée en d'autres domaines -de partir d 'un « Moi » tout constitué (adulte, civilisé, etc.) ; puis ils ont considéré la société.

comme une sorte de réunion ou d'assem blage d'innombrab les individus également préfabriqués, calqués sur le modèle de ce « Moi ».

Cette illusion se rencontre même chez SPENCER (r8zo- 1903), qui pense (« Stud y of Sociolo gy ")énoncer une vérité « trop évidente , en soutenant que les propriétés des parties, (c'est-à-dire, ici, des individus) déter­ minent les propr iétés du tout (c'est-à-dire de la société).

Or, cette intuition d'évidence est en réalité un paralogisme.

Durkheim dira avec raison -et c'est vrai même en Chimie,.

où les propr iétés de l'eau, par exem ple, ne sont pas la somme de celles de l'Hydrogène et de l' Oxygène -« Un tout a très souvent des propriétés très différentes de celles que possèdent les parties qui le constituent » ...

Ce « Moi >>, dont certains voudraient faire la base et le modèle, est né dans une société déjà évoluée , bénéficiant de l'apport de milliers et de milliers de générations («L' Humanité se compose de plus de morts que de vivants ».

A.

Comte).

Il n'y fera qu'une relativement courte apparition� Avant lui, comme après lui, subsistent des institutions, des mœurs, une civilisation ...

Dès sa .Prime jeunes se, il y eut autour de lui tout un environnement social qui lui imposa des règles, lui fixa des conduites, en même temps qu'on lui donnait un langage, qu'on lui fournissait des savoirs acquis par ses aînés ...

etc ...

Cette puissance de coercition externe s'affirme avec netteté si le Moi lui résiste.

Mais elle existe, bien qu'inconsciente dans les autres cas.

«Nous sommes alors dupes d'une illusion qui nous fait croire que nous avons élaboré nous-même ce qui s'est imposé à nous du dehors ( ...

).

C'est ainsi que l'air ne laisse pas rl'être pesant quoique nous n'en sentions plus le poids » ...

(Durkheim, Règles, p.

9) ...

Bref, il existe un ordre de faits qui pré-. »

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