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NOTE DE CONJONCTURE : « Les incertitudes de la croissance de l’économie mondiale ».

Publié le 22/03/2014

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NOTE DE CONJONCTURE : « Les incertitudes de la croissance de l’économie mondiale «.  La croissance de l’économie mondiale est difficile à prévoir dans la mesure où on se trouve face à plusieurs incertitudes compte tenu des évènements survenus au cours de l’année 2012.D’une part, l’espoir d’une reprise après la récession de 2009 a été anéanti par l’aggravation de la crise européenne. D’autre part, la faiblesse de l’économie américaine ainsi que le ralentissement des pays émergents laissent l’économie mondiale sans moteur. Ainsi on a assisté à un ralentissement du PIB mondial qui s’est établi à 2,9% contrairement à 3,7% en 2011.  Bilan des grands ensembles économiques en fin d’année 2012  Aux Etats Unis, le PIB a reculé de 0,1% au dernier trimestre de 2012, selon une estimation du gouvernement en fin janvier 2013. Ce chiffre été assez inattendu puisqu’on avait prévu une croissance de 1% compte tenu du taux de croissance au troisième trimestre assez élevé de 3,1%. Certes on s’attendait à un ralentissement de la croissance mais pas à un taux de croissance négatif. Ce résultat s’explique par le fait qu’il y a eu un déstockage massif par les entreprises ce qui n‘est pas favorable à la croissance. Ainsi, si on n’a pas tenu compte du déstockage, on aurait eu un taux de croissance de 1% ce qui rejoint l’estimation des analystes qui ont opté pour un ralentissement. D’autres facteurs expliquent également ce taux de croissance négatif : les exportations et les dépenses publiques. En effet, les exportations ont baissé de 5,7% à cause du ralentissement de la croissance mondiale en général mais surtout celle de la zone euro au dernier trimestre. Les restrictions sur les dépenses publiques freinent également l’économie ; une baisse de 6,6% a été enregistrée à cause du déficit public élevé mais en particulier de la baisse des dépenses militaires de 22%. Toutefois, ce ralentissement a été compensé par la consommation, qui est passé de 1,6% au troisième trimestre à 2,2% au quatrième trimestre ; mais également de l’investissement, productif et mobilier, ayant augmenté respectivement de 8,4% et 15%.Par conséquent, pour 2013, la Réserve Fédérale va rester sur sa politique économique accommodante compte tenu du taux de croissance presque nulle voire négative : elle va continuer à injecter des liquidités afin de maintenir ses taux d’intérêt bas ce qui implique également qu’aucune hausse du dollar n’est à prévoir dans un futur proche.  La zone euro, quant à elle, présente un bilan sombre. D’après l’Eurostat, le PIB de la zone euro a reculé de 0,6% au quatrième trimestre 2012 ; une situation critique puisque ses principales économies ont plongé dans la récession et affichent un résultat catastrophique avec -0,6% pour la croissance allemande et -0,3% pour celle de la France. Ce recul de l’Allemagne s’explique par la chute des exportations. Dans les autres pays, la situation n’est pas plus optimiste : les Pays Bas sont rentrés en récession avec une baisse de 0,2% du PIB ; il en est de même pour l’Italie et le Portugal avec respectivement de -0,9% et -1,8%.Mais le pire revient toujours à la Grèce qui a été fortement touché par la crise qui connait une chute de 6% de son PIB. Ces résultats décevants proviennent surtout du fait que de nombreux pays n’ont pas pu maintenir leur déficit public au-dessous de 3%, renforcés par la faible demande intérieure et la chute des exportations grâce à la crise. Ainsi c’est le secteur manufacturier qui a été très touché dans la zone. La baisse de l’investissement vient également s’ajouter aux composantes défavorables au recul de la croissance économique. C’est une conséquence logique même de la baisse de la demande puisque les entreprises, avant d’augmenter leurs capacités de production, cherchent à savoir si la demande s’est améliorée ou non. Une autre raison à cette contraction est que l’investissement est souvent financé par financement externe donc dépend des conditions de crédit, or en période de récession, la politique de la BCE se veut accommodante ce qui implique un faible taux d’intérêt et par ailleurs freinent les investisseurs.  Dans les pays émergents, entre autres les BRIC (Brésil, Russie, Italie, Chine), la croissance a été ralentie par la crise. En Chine, ce ralentissement se traduit par la dégradation des exportations en raison du faible pouvoir d’achat de la zone euro. Cependant, la composante investissement a connu un accroissement considérable de 20,5% en deux trimestres seulement. En Inde, par contre, la consommation et l’investissement peinent à redémarrer ce qui met le pays dans une position assez fragile. Le déficit budgétaire a été également révisé à la hausse du fait de l’importance de la part des subventions octroyées par le gouvernement afin de soutenir les entreprises dans la production ; et cela n’est pas un effort vain vu que le PMI du pays s’établit à 52,9 en fin octobre grâce au rebond des commandes à l’exportation. En ce qui concerne la croissance économique du Brésil, elle a été également stimulé par la consommation qui est allé de 2,7% en T2 à 3,8% en T3.Elle constitue son principal moteur de la croissance mais son point faible réside dans la contraction du montant des investissements ainsi que les tensions inflationnistes qui sévit le pays. Quant à la Russie, toutes les composantes de la croissance ont été acceptables : faible taux de chômage, consommation dynamique, inflation de courte durée e l’investissement en hausse, ce qui fait de la Russie une économie assez stable.  Analyses liées au bilan économique mondial  A travers ce bref bilan, on s’attend à ce que la croissance économique viendra des pays émergents car ils sont les seuls à maintenir des taux de croissance positifs pur le moment. Ainsi malgré le ralentissement attendu dans ces pays, leur croissance devrait rester forte pour les années à venir. Toutefois, on est dans une incertitude car l’économie de ces pays est encore assez fragilisée par l’environnement politique et les tensions inflationnistes et que s’ils veulent maintenir leur rythme de croissance, les dirigeants devront s’attacher à des politiques basés sur la stimulation de la demande interne et l’investissement.  Pour la zone euro, les perspectives d’avenir sont assez pessimistes. La BCE prévoit une contraction de 0,3% en moyenne dans la zone euro au lieu d’une croissance de 0,5% attendue depuis le mois de septembre dernier. Cette annonce est renforcée par les estimations du Centre d’Observation Economique et de Recherche pour l’Expansion de l’Economie et le Développement des Entreprises ( COE-Rexecode) qui estiment que 99% de la croissance mondiale se fera hors de la zone euro sur la période de 2013-2014 .De plus la zone euro ne peut plus compter sur la France étant donné que tous ses moteurs internes sont à l’arrêt ; l’Italie de plus en plus en mauvaise posture après le résultat des élections et enfin la Chypre qui est encore en attente d’un plan d’aide. Par ailleurs, le mieux pour la zone euro est d’envisager une croissance par l’extérieur c'est-à-dire les exportations.  Pour les Etats Unis, la recherche d’un compromis concernant la réduction du déficit public entre démocrates et républicains est d’actualité. Il consiste à remettre en question le gel de 85 milliards de dollars qui aura pour impact une augmentation du chômage des fonctionnaires et un dérèglement du secteur public. Toutefois, les conséquences de cette politique sur la croissance sont difficiles à évaluer ; elles seront moins amplificatrices selon le rythme auquel on diffère les dépenses dans le temps. Par ailleurs, dans l’immédiat la consommation des ménages ne semblent pas encore affectée par cette perspective et l’indice de confiance des consommateurs américains s’est amélioré ainsi que l’indice du prix de l’immobilier.

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