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La décolonisation de l'Afrique

Publié le 01/05/2016

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 (Travaux Personnels Encadrés – HISTOIRE & CIVILISATION - Enseignements Pratiques Interdisciplinaires)

Recherche documentaire, Pistes de travail & Axes de recherches pour exposé scolaire (TPE – EPI)

 

 • Dès l'indépendance -- et souvent bien avant - la question du modèle politique se pose avec acuité aux nouveaux États.

 

L'attrait que le communisme exerce sur ces jeunes États s'explique aisément. Il est en effet assez facile

 

de comprendre la démarche qui pousse un leader africain à chercher dans le communisme un modèle pour son pays. Il y trouve une condamnation du colonialisme, une théorie de l'impérialisme qui justifie la lutte qu'il a menée pour s'affranchir de la métropole. Il y trouve également un modèle de société, bien que celui-ci ne soit pas superposable à la réalité quotidienne des sociétés africaines.

 

En conclusion, en intériorisant des modèles étrangers - libéralisme, socialisme, communisme -, les nouveaux États vont vers l'échec, ou du moins au devant de difficultés durables.

DES STATUTS JURIDIQUES VARIÉS

 

Au lendemain de la guerre, alors que la question de l'indépendance se pose partout, on distingue dans l’Empire quatre sortes de statuts.

 

Les départements d'outre-mer qui comprennent les territoires de Martinique, Guadeloupe,

 

Guyane et Réunion.

 

Les territoires d'outre-mer composés des anciennes colonies d’Afrique équatoriale (Gabon, Moyen-Congo, Oubangui-Chari, et Tchad) et d’Afrique occidentale (Sénégal, Mauritanie, Soudan, Haute-Volta, Niger, Guinée française, Côte d’ivoire

 

et Dahomey).

 

Les États associés au rang desquels figurent le Cambodge, le Viêt-nam, le Laos, la Tunisie et le Maroc et qui peuvent faire le choix d’adhérer à l'Union française.

 

Les territoires associés, c'est-à-dire les pays sous tutelle, comme

 

le Togo et le Cameroun.

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« La nationalité française est acqu ise à tous les habitants qui élisent des représentants aux Assemblées françaises .

• Dans les faits , l'Union française ne fonctionne pas réellement.

Ainsi , la Tunisie et le Maroc -qui ont le statut d'État associé -refusent d'y adhérer et obtiennent leur indépendance en 1956 .

LA CONSTITUTION DE 1958 • En juin 1956 , la« loi-cadre des territoires d'outre-mer», votée sous les auspices d'un gouvernement socia liste -qui y attache le nom de Gaston Defferre -, accélère le processus d'indépendance .

Toutefois , rien n 'est précisé quant aux liens futurs devant unir ces territoires et la métropole.

• Prenant acte de ce blocage, le généra l de Gaulle , revenu au pouvoi r en 1958 à la faveur des événements d 'Algérie , met un terme aux incertit udes.

Conscient de la nécessité de mener à son terme une évolut ion inéluctable vers l'indépendance, il entend toutefois maintenir en place l'ensemble post-colonial français.

• La Constitution de 1958 établit que les territoires pourront opter soit pour le maintien du statu quo -ce sera le cas pour les petits territoires (Côtes française des Soma lis, Como res) -, soit deve nir des États autonomes associés dans une Communauté assez proche du Commonwealth , soit faire sécess ion.

• Tous les territoires d 'obédience française choisissent de devenir des républiques au sein de la Communauté, sauf un, la Guinée.

LES NOUVEAUX CHEFS D'hAT EN AFRIQUE NOIRE EN IHO • BtNIN (ex-Dahomey ) Hubert Maga {1960 -1963 ) • BUIKINA (ex-Haute-Volta) Maurice Yameogo {196Q-1966 ) •WEIOUN Ahmadou Ahidjo {196o-1982 ) • CENTIAFIIQUE (ex-O ubangui -Chari ) David Dacko {196Q-1965 et 1979-1981 ) • CONGG-BIAIZAVIW Fulbert Youlou {196Q-1963 ) • C6n D'lvoiiE Félix Houphouët -Boigny (1960-1990 ) 'CiABoN Léon Mba (196o-1964 ) 'CiUINÉE Sékou Touré {1959-1984) • MAu (ex-Soudan français) Modibo Keita (1960- 1968 ) •MAUIRANIE Mokhtar-Ould Daddah {1961 -1984) •NIGEl Hamani Dior i {196Q-1974 ) • StNKAI.

Léopold Sédar Senghor {1960-1980) • TcHAD Félix Tombalbaye {1960- 1975 ) •TOGO Sylvanus Olympia {196Q- 1973 ) LA DISSOLUTION DE LA COMMUNAUTÉ LE ((NON ..

DE StKOU TOUR É • Le 25 août 1958 , Sékou Touré, président de la Confédération géné rale des travailleurs d'Afrique noire , accueille le général de Gaulle à Conakry.

Deux conceptions politiques s'opposent, incarnées par deux fortes personnalités , dont l 'une, de Gaulle, connaît son prestigieux passé et entend assumer un nouveau devenir , et l'autre, Sékou Touré, est impatiente de prendre en main son destin et celui de son pays .

• L'échange est vif entre le s deux hommes.

Sékou Touré affirme : «Nous préférons la pauvreté dans la liberté à la richesse dans l'esclavage [ ...

];nous ne renoncerons jamais[ ...

] à l'indépendance [ ..

.].

Notre cœur, notre raison, en plus de nos intérêts les plus évidents nous font choisir [ ...

] l ' interdépendance et la liberté dans cette union [avec la France] plutôt que de nous définir sans la France et contre la France .

» Ce à quoi le général de Gaulle rétorque: « La France n'a pas à ro ugir de l'œuvre accompl ie ici avec les Africains [ ..

.].

L'indépendance est à la disposition de la Guinée , elle peut la prendre en disant " non ", la métropole n 'y fera pas obstacle .» • Comme l 'a souhaité Sékou Touré, l e référendum se traduit par un rejet de la Communauté { 1336324 voix pour le «non » contre 56 981 favorables au «oui») et donc par l 'indépendance de la Guinée.

Celle-ci est proclamée l e 2 octobre 1958 par l 'Assemblée territoriale deve nue Assemblée nationa le.

L e 10 novembre , la Constitution guinéenne est adoptée .

• la Guinée , qui est admise il l'ONU le 12 décembre 1958- après avoir refusé de parrainer sa candidature, la France s'est absten u e de participer au vote -, concl ut immédiatement des accords avec l'Union soviétique et les États-Unis .

Ces accords sont rendus inéluctables par la position de la France .

En effet , au lendemain de l'indépendance, l'ex-métropole retire tous les fonctionnaires présents e n Guinée et, surtout, refuse toute ligne de crédit à son ancienne colonie .

• À l'image du Ghana (ex-Gold Coast britannique ), qui a été, une quinzaine d 'années plus tôt, la première colonie britannique à obtenir l'indépendance, la Guinée fait figure de modèle pour les territoires qui ont choisi l'appartenance à la Communauté .

La position ferme de Sékou Touré, les alliances qu'il parvient à conclure -l'idée qu'un pays africain puisse mener sa propre politique étrangère est quasi révolutionnaire e n soi - suscitent en Afrique noire française envie et admiration, contribuant ainsi à l'affaiblissemen~ puis à la dissolution de la Communauté .

• De toute l'Afrique française montent bientôt des voix en faveur de l'indépendance .

Dans les premiers mois de 1960, une «communauté rénovée » voit le jour sous l'égide d 'une métropole confrontée à l'inéluctabilité de la décolonisation .

Cette communauté rénovée n'aura aucune réalité.

En effet, le général de Gaulle , qui a compris que rien ne saurait s 'opposer au désir d 'indépendance totale des colonies de l'Empi re , fait procéder en juin 1960 à une modification de la Constitution qui ouvre la voie à l'indépendance aux pays qui le souhaitent.

Ce que tous font dans les mois qui suivent.

L'INDÉPENDANCE DE l'ALGÉRIE LE STATUT ORGANIQUE • L'Algérie occupe une place particulière dans l'e nsemble colonia l français.

La participation importante des Algériens à l'effort de guerre du Comité français de libération nationale et le fait qu'Alger a été la capitale de l'Afrique française e n guerre incitent les chefs politiques musulmans à réclame r un partage des responsabilités du pouvoir .

• Après 1945 , l'Assemblée nationale française est saisie de plusieurs projets émanant des députés algériens .

Pour ces derniers , le statut organique qui naît le 20 septembre 1947 est très imparfait.

Mais ce statut est encore jugé trop libéral par les Européens .

L'Assemblée algérienne , qui donne une existence juridique au statut organique , ne détient dans les faits qu'un pouvoir financier , alors que les pouvoirs politiques de décision restent conce ntrés dans les mains du gouverneur géné ral.

De plus , les conditions dans lesque lles se déroulent les diverses élections rendent l'Assemblée peu représentative aux yeux de nombreux musulmans .

LA GUERRE D'ALGÉRIE • Plus largement, l'impossibilité pour les mouvements d 'éma ncipation nés dans les années 1930 d 'obtenir l'égalité politique entre Français et musulmans contribue à un soulèvement de grande ampleur .

Celui-ci , qui est déclenché dans la nuit du 31 octobre au 1 " novembre 1954, prend de court les autorités qui pensent être en présence d 'un soulèvement de nature tribale, comme l'Algérie en a connu plusieurs par le passé .

• Commence alors une guerre caractérisée par des heurts particulièrement violents entre communautés et par l'intransigeance des colons européens.

Ce conflit entraîne la chute de l a IV ' République , puis menace la v· République .

À l 'automne 1959 , l'annonce de l'autodétermination susc ite la colère des partisans de l'Algérie française .

Fondée pour s'oppose r aux négociations entamées à l'automne 1960 avec le Front de libération nationale (FLN), l' Organisation année secrète (OAS) multiplie les attentats , en Algérie et en métropole .

• Mais I'OAS est impuissante à contrarie r l'avènement d'une Algérie indépendante .

Le 18 mars 1962 , sous la présidence du général de Gaulle, des accords visant à un cessez-le-feu sont signés à Évian .

Par référendum, la France approuve la proposition d'indépendance de l 'Algérie.

L a république est proclamée le 5 juillet 1962.

Quelque 900000 Français d'Algérie sont rapatriés en France.

• Contrairement à d'autres épisodes du processus de décolonisation, la guerre d 'Algérie aura provoqué un traumatisme profond dans la politique et la société françaises .

DES tiATS PROFONDÉMENT DUTABIUSéS LA QUESTION DES LIENS AVEC LA MOROPOLE • Au lendemain des indépendances , les nouveaux États africains doivent rebâtir société , économie et culture .

Ils doivent souvent choisir entre l'acceptation d 'une aide de l'ancienne métropole , ce qui imp lique en général le rétablissement de liens de dépendance , ou la rupture immédiate .

• Privé s de cadres , privés de temps pour agir -les impatiences et les espoirs des populations sont grands - , ces États ne peuvent souvent faire autrement que d'accepter les scénarios de développement proposés par l'ancienne puissance tutélaire .

Celle-ci détient en effet les clés d'une aide, de ce que l'on appe llera une« coopération », dont de jeunes pays n e peuvent refus er l'apport.

L'ATTRAIT DU COMMUNI SME • Dès l'indépendance -et souvent bien avant- la question du modèle politique se pose avec acuité aux nouveaux États.

• L'attrait que le communisme exerce sur ces jeunes États s'explique aisément.

Il est en effet assez facile de comprendre la démarche qui pousse un leader africain à chercher dans le communisme un modèle pour son pays.

Il y trouve une condamnation du colonia lisme, une théorie de l'impérial isme qui justifie la lutte qu'il a menée pour s 'affranchi r de la métropole .

Il y trouve également un modèle de société, bien que celui-ci ne soit pas supe rposab le à la réalité quotidienne des sociétés africaines.

En conclusion , e n intério risant des modèles étrangers -libéralisme, socia lisme, communisme -, les nouveaux États vont vers l'échec , ou du moins au devan t de difficultés durables.

L'INDéPENDANCE DE MADAGASCAR • La résistance anticoloniale se manifeste dés l'Inté gration de Madagascar à l'empire colonial français {1896).

Mais c'est à l'occasion de la Seconde Guerre mondiale -et de la défaite de la France en 1940 - que les mouvements indépendantistes se radical isent.

• En 1946 , Madagascar obtien t le statut de territo ire français d'outre-mer et est dotée d 'une assemblée provinciale élue, aux pouvoirs limités.

En mars 1947, les nationalistes organisent un soulèvement armé dans la partie orientale de l'île.

La rébellion n'est réduite qu'au mois d'aoû~ au prix d'un terrible bain de sang.

Le gouvernement colonial multiplie dés lors les efforts pour améliorer l'économie, développant le réseau routier et exploitant plus méthodiquement les gise ments de charbon .

En revanche , toutes les tentatives de réformes politiques se heurtent aux intérêts coloniaux.

• Durant les années 1950 , l'autonomie de l'île est renforcée .

En 1958, la Constitution de la V ' République française est approuvée par 78% de l'électorat malgach e et Madagascar devient une républiqu e semi-autonome dans le cadre de la Communauté française .

l'lill/bert TsiniHH, chef du Parti social-démocrate , en devien t le président Le pays accède à l'Ind épendance le 26 juin 1960, tout en conservant des relations privilégiées avec la France .

Le 28 septembre, il est admis a u sein de l'Organisation des nations unies, prélude à son intégration dans l'Orga nisa tion de l'unité africaine.. »

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