Devoir de Philosophie

A quoi bon réfléchir à nos désirs ?

Publié le 08/03/2005

Extrait du document

« Je n'ai été tenté qu'une seule fois et j'ai succombé », voilà ce que dit celui qui croyait pouvoir vivre sous l'emprise exclusive de la raison, et l'on croit entendre ici l'auteur des Métamorphoses, le poète latin Ovide, lorsqu'il écrivait : « Je vois le bien et je l'approuve, et je fais le mal ». ■ Ce à quoi s'oppose cet extrait: La raison est donc impuissante à nous faire triompher des passions.Mais au lieu de tirer de ce constat tous les motifs pour se lamenter sur les faiblesses et les imperfections de notre nature, Rousseau parvient à dégager ce qu'il comporte de positif.Ce ne sont pas les âmes raisonnables et froides qui peuvent combattre les passions, mais «les âmes de feu», celles qui sont soumises aux plus grandes passions.Contrairement à la tradition philosophique, pour laquelle toutes les passions sont mauvaises indistinctement, Rousseau distingue, après Descartes, de bonnes et de mauvaises passions. Les bonnes passions, comme celle de la vertu, forment le vrai sage, animent les actions et leur donnent leur dimension sublime, suscitent les grands efforts pour les grandes causes. Rousseau reprend donc ici la distinction que Descartes avait posée dans son traité: Les Passions de l'âme.À quoi reconnaît-on une bonne passion? Au fait qu'elle soit tournée vers autrui, qu'elle soit animée de générosité et c'est pourquoi la générosité, nous disait-il, est la meilleure des «bonnes» passions.Ce sont ces passions-là, ouvertes au bien, qu'on doit donc opposer aux passions destructrices de soi-même et d'autrui et non pas cette impuissante faculté qu'on nomme raison, et qui ne conseille que la prudence et la soumission à la réalité que suggère l'expression «être raisonnable».

Le désir communément défini comme une tendance consciente d’elle-même ;une tendance accompagnée d’une certaine conscience de celle-ci. Le désir n’est donc ni sentiment ni sensation, ni pulsion : en ce sens nous est-il alors possible de réfléchir sur nos désirs ? A quoi bon réfléchi à nos désirs ? Réfléchir signifie mener un acte de raisonnement, de rationalisation peut-être en vue de comprendre et de tenir nos désirs ? A quoi bon réfléchir à nos désirs ?

« ils sont aussitôt vaincus qu'attaqués», car les beaux principes de la raison, ceux de maîtrise de soi, de retenue, demesure et de tempérance, sont emportés alors comme fétu de paille par l'énergie de la passion.La thèse de Rousseau est donc ici radicale : ce n'est pas seulement envers quelques passions que la raison estimpuissante, mais envers toutes, même les moins fortes, car elle «n'a jamais de force pour résister au moindreeffort», c'est-à-dire pour soutenir par ses efforts la moindre lutte contre celles-ci.Elle ne gouverne donc qu'elle seule, reine sans pouvoir, car l'écart qui existe entre ses recommandations volontaireset les impulsions du corps mesure la distance infranchissable qui sépare l'âme et le corps.

« Je n'ai été tenté qu'uneseule fois et j'ai succombé », voilà ce que dit celui qui croyait pouvoir vivre sous l'emprise exclusive de la raison, etl'on croit entendre ici l'auteur des Métamorphoses, le poète latin Ovide, lorsqu'il écrivait : « Je vois le bien et jel'approuve, et je fais le mal ».

Ce à quoi s'oppose cet extrait: La raison est donc impuissante à nous faire triompher des passions.Mais au lieu de tirer de ce constat tous les motifs pour se lamenter sur les faiblesses et les imperfections de notrenature, Rousseau parvient à dégager ce qu'il comporte de positif.Ce ne sont pas les âmes raisonnables et froides qui peuvent combattre les passions, mais «les âmes de feu», cellesqui sont soumises aux plus grandes passions.Contrairement à la tradition philosophique, pour laquelle toutes les passions sont mauvaises indistinctement,Rousseau distingue, après Descartes, de bonnes et de mauvaises passions.

Les bonnes passions, comme celle de lavertu, forment le vrai sage, animent les actions et leur donnent leur dimension sublime, suscitent les grands effortspour les grandes causes.

Rousseau reprend donc ici la distinction que Descartes avait posée dans son traité: LesPassions de l'âme.À quoi reconnaît-on une bonne passion? Au fait qu'elle soit tournée vers autrui, qu'elle soit animée de générosité etc'est pourquoi la générosité, nous disait-il, est la meilleure des «bonnes» passions.Ce sont ces passions-là, ouvertes au bien, qu'on doit donc opposer aux passions destructrices de soi-même etd'autrui et non pas cette impuissante faculté qu'on nomme raison, et qui ne conseille que la prudence et lasoumission à la réalité que suggère l'expression «être raisonnable».

3.

TRANSITION Si la réflexion sur le désir semble possible, est-ce pour autant nier la véritable nature du désir, qui, elle, estinsaisissable ? II Le désir doit-il échapper à la réflexion ? 1.

légitimité du désir philosophique TEXTE.

PLATON, Le banquet, 204 a-b)."- Nul dieu ne philosophe, ni ne désire devenir savant (ils le sont tous) et quelqu'un de savant ne philosophe pas ;les ignorants ne philosophent pas non plus, et ne désirent pas devenir savants ; ce qu'il y a de plus pénible dansl'ignorance, c'est qu'avec elle sans être beau ni bon ni intelligent, on croit toujours l'être assez ; qui ne croit pasmanquer d'un tel bien ne le désire pas. - Quel sont alors, Diotime, dis-je, les philosophes, une fois exclus les savants et les ignorants ? - Évidemment, un enfant le comprendrait, ceux qui se trouvent entre les deux ; parmi eux, Éros, aussi bien ; car lascience fait partie des choses belles par excellence, et Éros est amoureux de la beauté ; inévitable donc qu'Erosphilosophe, puisque le philosophe se situe entre le savant et l'ignorant". Ordre des idées Ce texte est tiré d'un dialogue entre Socrate et une femme qui, dit-il, lui a révélé la vraie nature de l'amour, Diotimede Mantinée.

Dans cet extrait, l'on s'interroge sur les raisons qui font qu'on désire devenir savant, donc,littéralement, "philo-sophe" (du grec philein, aimer, et sophia, la sagesse, la science). 1) Les raisons qui expliquent l'absence de désir philosophique.

Le désir du vrai n'existe pas - lorsqu'on connaîtréellement le vrai ; c'est le cas des dieux, en quelque sorte par définition ; - lorsqu'on croit connaître la vérité ; ainsiles ignorants, qui s'imaginent qu'ils la possèdent, ne peuvent la rechercher.Platon explique alors ce qui fait naître le désir : l'existence et la conscience d'un bien qui nous manque. 2) Détermination des êtres qui philosophent Ils sont:- intermédiaires entre savants et ignorants ;- animés par Éros, le "démon" de l'amour, toujours en quête du Beau, dont fait partie le Vrai (les démons, chezPlaton, ne sont pas des dieux, mais des milieux entre les dieux et les mortels).. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles