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ACTE 1 - DIVISION 4 (PAGES 66 À 75) - En attendant Godot de Samuel Beckett

Publié le 14/09/2018

Extrait du document

godot

Pozzo et Lucky sont partis. Les deux amis se retrouvent seuls. Arrive un jeune garçon, c'est le messager de Godot qui vient leur annoncer que celui-ci viendra sûrement le len demain. Estragon l'accueille brutalement, Vladimir l’interroge: il est venu si tard parce qu'il a eu peur des deux messieurs (Pozzo et Lucky). Pas plus qu'Estragon ne reconnaît Pozzo et Lucky, que Vladimir affirme connaître, l'enfant ne se souvient de Vladimir à qui il semble pourtant que celui ci soit venu la veille. Vladimir poursuit son interrogatoire : Godot, dont l'enfant garde les troupeaux avec son frère, bat ce dernier. Vladimir demande au garçon de dire à Godot qu'il les a vus. Aussitôt après qu'il les a quittés, la nuit tombe, la lune se lève. Ils sont désespérés, regrettent de ne pas avoir de corde pour se pendre. Ils reviendront le lendemain. Maintenant, ils peuvent partir :

COMMENTAIRE

Injustice divine: le paradigme damné/sauvé

 

Au lever du rideau, le pied douloureux d'Estragon avait suscité le récit par Vladimir de l'épisode biblique des deux larrons et du Sauveur. Beckett s'est expliqué de l'analogie des souffrances de Gogo et de l'épisode

godot

« des larrons: «Si Estragon n'a mal qu'à un pied, c'est par référence aux deux larrons : un damné, un sauvé».

La fin de cet acte qu i devrait coïnci­ der avec l'arrivée de Godo t (qui doit venir à la nuit tomb ante) est une variant e de ce début qui liai t souffrance et espoir d'un sauveur.

La dou­ leur revient , mais cette fois, c'est l'autre pied qui fait souffr ir: "D idi, c'es t l'a utre pied ., (page 68).

Il se dirige en boit illant vers l'endr oit où il ét ait assis «au lever du ride au".

Cett e indi cation nous renvoie explicitem ent à la scène initiale de la piè ce.

C' est le momen t choisi par le messager de Godot pour se man ifester .

l annonce que Godot "ne viendra pas ce soir, mais sû rement demain., , L' inter roga toire auq uel Vladimir le soume t alors fait paraît re cer taines ana­ logies entre le trait emen t réservé aux emplo yés de Godot, et le sort des deux larrons .

L'enfant qui garde les chèvres de Godot , a un frère qui garde ses mout ons.

Or il est dit dans l'É vangile que Dieu séparera les bons des méchant s, comme le berger sépare les mout ons des boucs.

Godo t pra tiqu e une injustice toute divine : "E t pour quoi il ne te bat pas, to i ?•• ; "J e ne sais pas monsieur •• (page 86).

Sans raison apparente, Godot dispense à l'un l'amour , les coups à l'au tre.

Nous voici revenus au tr ait emen t inique des deux larrons: un damné, un sauvé.

Godot, figure du salut Godot n'est pas Dieu, il est un personnage terrest re, qui possède un tr oupeau et emploie pour son service deux enfants; il est 1 'ava tar te r­ rest re de la figure divine qui cris tallise les espoirs des malheureux dont l'e xistence s'appar ente à une trop lente crucifixion : Estr agon.

-" Toute ma vie je me suis comparé à lui [Jésus].

Vla dimir .

-Mais là-bas il faisait chaud! Il faisait bon! Estr agon.

-Oui.

Et on cruc ifiait vite.

, (page 73) Esp oir, di sposition infernal e Be ckett nous dit dans Mo/foy que «l'e spoir est la disp osition infernale par excellen ce.,, L'espoir est source perpétuelle de décept ion, c'est un mira ge; l'en fant , qui "a son Godot •• (page 72}, ne sait pas s'il est mal­ heureux, tout comme Vladimir.

La sagesse selon Beckett consis terait à abolir le désir .

C'es t donc à un supplice éternel que Becke tt a condamné Vladimir et Est ragon.

Si Godot représente pour eux la promesse d'une vie meilleure, cette promesse ne se réalisant jamais, ne pouvant se réali­ ser sans doute, ressemble bien à une malédic tion.

Huit fois dans ce pre­ mier acte ils ont exprimé le désir de partir :. »

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