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Albert CAMUS : Le Mythe de Sisyphe

Publié le 05/10/2012

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On a souvent considéré Le Mythe de Sisyphe ( ... ) comme un manuel du désespoir existential iste. C'est là une erreur. La fureur de vivre qui rend fou un Caligula, Camus s'est efforcé de la canaliser, de l'apprivoiser, de la rendre opérante dans un monde absurde. Paradoxale entreprise, puisqu ' il s' agit de maintenir à la fois deux vérités qui s'excluent : celle du nihilisme et celle du bonheur.

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« Le Mythe de Sisyphe ( 1942 ) est insépa­ rabl e de L 'Étrange r, dont il est le p endant philosophique, et de L 'H omme révo lté qu 'il co mpl ète .

Mais la clé de /' œ uv re reste , du propr e aveu de /'auteur, L'Enver s et 1 'Endroi t ( 1937).

Le livre Le sentiment de l'absurde comme point de départ D 'embl ée, le s uicide app araî t co mm e le se ul probl èm e phi ­ loso phiqu e.

En effe t, la vanité des agita tio ns qu oti­ die nnes et d e la so uffra nce, l 'abse nce de to ut e ra iso n l égitime d e v iv re insta llent l'ho mm e dan s le sentim ent de l 'absurd e.

Il s'ag ira dès lo rs de savo ir si ce sentiment a pour prolo nge ment n écessa ire le s uicide.

Camu s passe en r e vue to utes les attitud es d e l'ho mm e absur de- d onju anism e, co mé die, co nqu êt e- ainsi qu e les diverses pos itions de 1 'es prit dan s la c réa tio n , po ur co nclur e à l'abse nce d'iss ue.

L'h o mm e es t pri sonni er dan s le l a by rinth e des réa lités dériso ires , il ne pe ut les igno re r, à moin s d e fermer les yeu x.

C'est alors qu'int ervi e nt le "suicide phil o­ so phi que" : il ne res te p lus à l'h o mm e qu 'à refuse r t o ute luci­ dit é e t à su sp e ndr e l'exerc ice de sa ra iso n p our que, du mêm e co u p, soit ne utr a lisé l 'absur de.

Mais c'es t l à une so lutio n par­ tie ll e, vala nt pou r la se ule pen sée .

D an s la vie rée lle, la s up­ press io n d e l'a bsurd e passe au co ntr air e par l 'anéantisse ment d e la co nsc ie nce , autr em e nt dit par l a mort de l' ho mm e.

Dan s un cas comm e dan s l'a utr e, les vo ies d'iss ue ne s aur aie nt êtr e sa tis fa isa ntes.

La vé rita ble so lution trouvera à s'ex prim er d ans l a r évo lte, en te ndu e co mm e une lutt e ind éfi nie contre 1 'ab­ surd e, do nt le rec ul p rog ress if, m ais ja m ais ac hevé, gra ndit 1 'h omm e.

C'es t à ce prix que la co nsc ie nce po urra fair e face à l a mi sère du quotidi en .· L 'envers et l'endroit de toutes choses L a néga tio n d es vale ur s e t la rév olte , loin de s 'excl ure, re­ prése nt ent l'a n go isse et l 'ém erv eill em ent de l' h o mm e f ace au mo nde, son attitud e devant l 'enve rs e t l'endroit d' une m êm e réa lité.

Au ssi, si l e cycle de l'ab surd e reste lié a u senti ­ ment de so litud e et d'ex il, il ne fa ut pas conclur e au d ésespo tr.

A u co ntra ire, et le my the de Sisy ph e qui do nne so n vé rita ble se ns à l'o uv rage le con firm e, l'accès au b onh eur passe par l'acce pta tion du m onde et le re n o nce ment à to ut e dém es ur e.. »

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