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Analyse des déterminants socioculturels des perceptions et stratégies d'adaptation des agro- éleveurs face aux changements climatiques

Publié le 15/01/2013

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Analyse des déterminants socioculturels des perceptions et stratégies d’adaptation des agro- éleveurs face aux changements climatiques au Burkina Faso. Ruphin KIENDREBEOGO   Résumé Dans les pays d’Afrique de l’ouest, en particulier au Burkina Faso, les perturbations climatiques se manifestent globalement par, une mauvaise distribution spatio-temporelle des précipitations, des inondations, des poches de sécheresses de plus en plus fréquentes, des vents violents et une augmentation des températures. Eu égard des systèmes de production agropastorale fortement liés aux conditions climatiques, analyser les perceptions culturelles de ce fléau et les stratégies d’adaptation développées à l’échelle locale s’avèrent nécessaire pour identifier les pratiques durables dans ce contexte de changement climatique. Fondée sur approche socioculturelle, l’étude s’est réalisée à partir des interviews semi-structurées dans  quatre aires culturelles différentes (Marka, San, Moaga et Peul) reparti sur un transect suivant le gradient d’aridité croissant. Les catégories de personnes interrogées (notables coutumiers, agriculteurs et éleveurs) perçoivent ces changements à travers un raccourcissement de la saison des pluies, une mauvaise distribution spatiotemporelle des pluies, une baisse de la pluviosité, une augmentation des températures (chaleur ambiante, saison froide courte et moins fraiche), une violence des vents et un bouleversement de leur prévision climatique à travers les indicateurs socioculturels comme les oiseaux, les insectes, les arbres et bien d’autres phénomènes naturels. Ces contraintes climatiques ont conduit les agro-éleveurs à une recherche de réponses adaptatives. En production agricole, une grande partie des réponses des paysans visent en premier lieu une atténuation des effets du déficit pluviométrique et une adaptation au raccourcissement de la saison des pluies par l’adoption des variétés ayant un cycle plus proche à la durée de l’hivernage et la construction des cordons pierreux. Ensuite viennent l’exploitation des bas-fonds et la petite irrigation en saison sèche. En élevage, les producteurs font le stockage des résidus de récoltes et la culture fourragère, utilisent le foin et les sous produits agro-industriels, pratiquent l’embouche bovine et la transhumance afin de réduire les risques liés à l’alimentation de leur bétail en saison sèche. L’adoption de ces stratégies d’adaptation prises dans leur ensemble est déterminée par les habitudes culturelles et le statut foncier des producteurs ainsi que le milieu biophysique. Mots clés : déterminants socioculturels, changement climatique, perception, stratégie d’adaptation, aire culturelle   Abstract In the countries of West Africa, particularly Burkina Faso, climatic disturbances occur globally by, poor spatial and temporal distribution of rainfall, floods, droughts pockets of more and more frequent, strong winds and higher temperatures. In view of agropastoral production systems strongly linked to climatic conditions, analyze the cultural perceptions of this scourge and coping strategies developed at the local level proved necessary to identify sustainable practices in the context of climate change. Based on socio-cultural approach, the study was conducted using semi-structured interviews in four different cultural areas (Marka, San, Mossi and Fulani) left on a transect following the gradient of increasing aridity. The categories of respondents (noteworthy customary, farmers and ranchers) perceive these changes through a shortening of the rainy season, poor spatial and temporal distribution of rainfall, less rainfall, higher temperatures (ambient heat, cold season short and less fresh), a violent wind and disruption of climate prediction through the socio-cultural indicators such as birds, insects, trees and other natural phenomena. These climatic constraints have led agro-pastoralists in search of adaptive responses. In agricultural production, many of the responses of farmers are primarily a mitigation of rainfall deficits and adaptation to the shortening of the rainy season through the adoption of varieties with a cycle closer to the duration of the rainy season and construction of stone bunds. Next come the use of low-lying and small-scale irrigation in the dry season. In breeding, producers are storing crop residues and forage, hay and use in agro-industrial products, cattle fattening and practice transhumance to reduce the risks of feeding their livestock dry season. The adoption of these coping strategies taken as a whole is determined by cultural habits and the land status of producers and the biophysical environment. Key words: sociocultural determinants, climate change, perception, coping strategy, cultural area Introduction Les dernières décennies sont caractérisées par un bouleversement des phénomènes climatiques se traduisant par une variations de températures, une mauvaise répartition de la pluviométrie dans le temps et dans l’espace suivi d’une violence des vents, (Nori et al., 2008). En Afrique, la pluviosité annuelle a diminué de 20 à 40 % entre 1931-1960 et de 1968-1990 (GIEC, 2001), et les prévisions climatiques du GIEC (2007) indiquent un regain de réchauffement au XXIème siècle. Dans les pays d’Afrique de l’ouest, en particulier au Burkina Faso, les changements climatiques se manifestent par une mauvaise distribution spatio-temporelle des précipitations, des inondations, des poches de sécheresses de plus en plus fréquentes, des vents violents et une augmentation des températures (Aquino, 2000 ; Roncoli et al., 2001 ; Brou et al., 2005). Ce bouleversement climatique a des répercussions considérables sur l’environnement et sur le secteur agricole (productions agrosylvopastorales) qui est le fondement de l’économie du Burkina Faso. Ce secteur emploie plus de 86% de la population active, contribue à l’amélioration de la sécurité alimentaire et fournit en moyenne 40 % du produit intérieur brut (PIB) (Ouedraogo, 2006). L'agriculture, essentiellement pluviale, et l’élevage basé sur la disponibilité naturelle des ressources pastorales (eau et de pâturage), témoignent de la vulnérabilité croissante du secteur rural face au changement climatique. Cet article analyse les connaissances locales sur les changements climatiques et les stratégies mise en œuvre par les agro-éleveurs pour réduire les risques liés à ce fléau. Cette étude en particulier s’appuie sur la dimension socioculturelle dans les analyses des perceptions et des stratégies d’adaptation face aux contraintes climatiques. L’intégration de cette dimension se justifie par le fait que les groupes sociaux dans les différentes aires culturelles ont des positions diversifiées par rapport à l'accès aux ressources naturelles et aux systèmes d’adaptation. 1. Matériel et méthodes 1.2. La zone d’étude L’étude couvre quatre aires culturelles[1] (marka, san, moaga et peul) occupant une partie du  transect d’étude du projet ASECC/RIPIECSA au burkina Faso. L’aire cult...

« pierreux.

Ensuite viennent l'exploitation des bas-fonds et la petite irrigation en saison sèche.

En élevage, les producteurs font le stockage des résidus de récoltes et la culture fourragère, utilisent le foin et les sous produits agro-industriels, pratiquent l'embouche bovine et la transhumance afin de réduire les risques liés à l'alimentation de leur bétail en saison sèche.

L'adoption de ces stratégies d'adaptation prises dans leur ensemble est déterminée par les habitudes culturelles et le statut foncier des producteurs ainsi que le milieu biophysique. Mots clés : déterminants socioculturels, changement climatique, perception, stratégie d'adaptation, aire culturelle   Abstract In the countries of West Africa, particularly Burkina Faso, climatic disturbances occur globally by, poor spatial and temporal distribution of rainfall, floods, droughts pockets of more and more frequent, strong winds and higher temperatures.

In view of agropastoral production systems strongly linked to climatic conditions, analyze the cultural perceptions of this scourge and coping strategies developed at the local level proved necessary to identify sustainable practices in the context of climate change.

Based on socio-cultural approach, the study was conducted using semi-structured interviews in four different cultural areas (Marka, San, Mossi and Fulani) left on a transect following the gradient of increasing aridity.

The categories of respondents (noteworthy customary, farmers and ranchers) perceive these changes through a shortening of the rainy season, poor spatial and temporal distribution of rainfall, less rainfall, higher temperatures (ambient heat, cold season short and less fresh), a violent wind and disruption of climate prediction through the socio-cultural indicators such as birds, insects, trees and other natural phenomena.

These climatic constraints have led agro-pastoralists in search of adaptive responses.

In agricultural production, many of the responses of farmers are primarily a mitigation of rainfall deficits and adaptation to the shortening of the rainy season through the adoption of varieties with a cycle closer to the duration of the rainy season and construction of stone bunds.

Next come the use of low-lying and small-scale irrigation in the dry season.

In breeding, producers are storing crop residues and forage, hay and use in agro-industrial products, cattle fattening and practice transhumance to reduce the. »

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