Après avoir montré la puissance économique puis politico-militaire de la Chine et de l'Inde, vous analyserez les limites de ces puissances

« Sous-partie N° 22Sur le plan militaire, la Chine et l'Inde possèdent d'importantes capacités humaines mais c'est surtout la maîtrise de l'arme nucléaire qui confère à ces deux pays leurstatut de puissance.

En effet, ces deux pays disposent des plus importants contingents de troupes d'actives au monde.

La Chine qui compte dans ses rangs 2 250 000hommes se situe au 1er rang mondial, devant les Etats-Unis et l'Inde avec 1 325 000 hommes.

Soucieuses de garantir l'intégrité de leur territoire, de conforter leurstatut de puissance régionale et leurs ambitions internationales, l'Inde et la Chine consacrent une part très importante de leur PIB au budget de la défense.

La Chine seplace d'ailleurs au 3e rang mondial en termes de dépenses militaires, derrière les puissances américaine et russe.

Mais au- delà de ces chiffres, c'est la possession del'arme nucléaire qui montre la puissance militaire de ces deux nations.

La Chine et l'Inde disposent toutes deux de la capacité nucléaire depuis 1960 pour l'une et1974 pour l'autre.

La première disposerait de 400 bombes nucléaires et la seconde d'environ une trentaine. Sous-partie N° 23Enfin, à l'image des puissances occidentales, la Chine et l'Inde participent activement à la fin des menaces et des conflits mondiaux.

Tout d'abord, la Chine s'estpositionnée comme le médiateur incontournable de la crise nord-coréenne et a dissipé les inquiétudes de la communauté internationale et les risques de conflit.Ensuite, la Chine lutte, comme les grandes puissances occidentales, contre la criminalité et le terrorisme internationaux par le biais de l'Organisation de Coopérationde Shanghai (OCS).

L'Inde, qui semble encore en retrait de l'action chinoise, n'en demeure pas moins un protagoniste important de l'ONU dans le rétablissement de lapaix.

Les deux Etats sont impliqués dans les opérations de maintien de la paix (OMP).

Ils fournissent un important contingent de casques bleus et participent à laplupart des OMP en cours.

Les casques bleus chinois et indiens interviennent notamment en Afrique dans le cadre de la MONUC en RDC, de la MINUS au Soudanou encore de la MINUL au Libéria.

Ils sont également présents au Proche Orient avec la FINUL au Liban. Conclusion transition :Jouant un rôle croissant sur la scène internationale, disposant d'une force de frappe non négligeable et luttant activement pour la paix dans le monde, l'Inde et laChine tendent aujourd'hui à accéder au statut de puissance diplomatique et militaire.

Toutefois, ce rôle sur la scène international ne doit pas masquer certainesingérences au sein des Etats et leur pouvoir d'instabilité sur le continent asiatique. Troisième partieIdée directrice N°3Malgré des atouts incontestables, les puissances indienne et chinoise sont entravées par des déséquilibres internes et des dissensions régionales.

Les deux Etatssubissent un déséquilibre social d'une part et géographique d'autre part.

Les récurrentes tensions intra et interétatiques constituent elles aussi une limite à la puissance. Sous-partie N° 31Le fort contraste social que connaît ces deux Etats est un obstacle à leur puissance.

Les critères de puissance sont en effet réservés à une part très restreinte de lapopulation globale, en Chine comme en Inde.

Une majeure partie de la population vit en retrait de la croissance et de ses effets, sans bénéficier des avantages dustatut de puissance.

En Chine, la population reste ainsi pauvre et rurale à 70.

Le très faible IDH (104° rang mondial), qui sert à mesurer le niveau de développementd'un pays, montre très clairement que les marques de puissance ne sont pas généralisées à l'ensemble de la population.

En Inde, ces inégalités sociales sont renforcéespar le système rigide des castes.

Ce système favorise une élite indienne qui concentre les responsabilités et le pouvoir.

Les castes inférieures qui représentent 62 de lapopulation n'occupent que 12,5 des postes administratifs.

Ce déséquilibre social est d'autant plus fort que le système des castes paralyse toute ascension.

300 millionsd'indiens vivent en dessous du seuil de pauvreté. Sous-partie N° 32Les inégalités qui nuisent à la puissance sont aussi d'ordre géographique.

Les inégalités sociales se doublent d'inégalités géographiques, les unes interférant les autres.En effet, le développement économique et l'ouverture à la mondialisation ne sont le fait que de quelques zones privilégiées.

Les ZES en Chine et les pôlesd'excellence en Inde ont bénéficié d'avantages économiques et politiques : les taxes douanières sont allégées et l'ouverture y est un privilège.

Ainsi, en Chine, plus de80 des richesses sont concentrées sur moins de 15 du territoire.

La plus grande partie de ces deux pays reste enclavée et fermée au reste du monde.

Cette situationaccentue le fossé social car la population qui vit dans ces régions est pauvre et ne dispose pas des moyens nécessaires pour se développer.

En Inde, seuls les grandspôles attractifs sont reliés par des autoroutes.

L'intérieur du territoire est particulièrement mal desservi comme en atteste le récent projet du gouvernement qui prévoitla construction de 7 300 kilomètres d'autoroutes pour désenclaver l'est du pays. Sous-partie N° 31Outre les déséquilibres internes, les puissances indienne et chinoise sont remises en cause par des tensions récurrentes intra et interétatiques.

Depuis la fin de laguerre froide, les conflits se sont multipliés en Asie et l'acquisition de l'arme nucléaire par plusieurs pays en conflit, dont l'Inde et la Chine, inquiète la communautéinternationale.

Ces deux Etats sont en effet au cœur de tensions interétatiques.

La Chine est en conflit avec cinq autres Etats de la zone sur la question des îlesSpratly.

L'Inde et le Pakistan se disputent le Cachemire, territoire indien qui demande son rattachement au Pakistan.

A cela s'ajoute des dissensions au sein des Etats.La question du statut de Taiwan est toujours floue et la Chine revendique ce territoire qu'elle considère comme une province dissidente.

C'est pour se prémunir desretombées internationales d'une éventuelle intervention armée que le gouvernement a d'ailleurs promulgué une loi anti-sécession en mars 2005.

La puissance indienneest elle aussi ébranlée par des foyers insurrectionnels.

Au Pendjab, dans l'ouest du pays, la population sikh réclame son indépendance, provoquant attentats, émeuteset massacres interethniques.

Face à ces revendications séparatistes et pour assurer la sécurité des populations, le gouvernement indien est dans l'obligation demaintenir près de 400 000 soldats dans des missions de maintien de l'ordre. Conclusion générale :La Chine et l'Inde sont devenues incontestablement de nouveaux acteurs sur la scène mondiale mais ces deux pays doivent faire face à une situation paradoxale.

Eneffet, les deux géants d'Asie ont su imposer leurs économies sur le plan régional et international.

Les deux pays jouent également un rôle plus intense dans lesquestions internationales en se plaçant comme de nouvelles puissances politique et militaire.

Toutefois, elles connaissent de profonds déséquilibres économiques etpolitiques.

Les tensions qui en découlent mettent encore un frein aux capacités de développement de ces deux pays. Ouverture :La bourse de Shanghai, qui était en pleine expansion depuis plusieurs années, a enregistré le 4 juin 2007 une chute de 8,26.

Ce recul, le plus fort en onze ans, met enexergue la fragilité de la puissance chinoise.

Les retombées internationales de telles fluctuations pourraient être catastrophiques dans le climat de mondialisationactuelle.. »