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Bachelort, le dogmatisme scientifique

Publié le 17/10/2012

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Il semble que le savoir scientifique acquis soit toujours essayé, toujours contrôlé, toujours critiqué. Un peu de doute potentiel reste toujours en réserve dans les notions scientifiques (…). On ne l’élimine pas par une expérience réussie. Il pourra renaître, s’actualiser quand une autre expérience est rencontrée. Et, précisément, à la différence de la connaissance commune, la connaissance scientifique est faite de la rencontre d’expériences nouvelles ; elle prend son dynamisme de la provocation d’expériences qui débordent le champ d’expériences anciennes. On n’est donc jamais sûr que ce qui fut fondamental le restera. Le dogmatisme scientifique est un dogmatisme qui s’émousse. Il peut trancher un débat actuel et cependant être dans l’embarras quand l’expérience enjoint de « remettre en question « une notion. Tout savoir scientifique est ainsi soumis à une auto-critique. On ne s’instruit, dans les sciences modernes, qu’en critiquant sans cesse son propre savoir. Bachelard Au 18e siècle Newton développe la théorie de la mécanique sur l’espace et le temps considérés comme absolus. Au 20e siècle, Einstein bouleverse cette approche dans la Relativité en considérant que temps et espace sont relatifs l’un à l’autre. D’une époque à l’autre, les connaissances scientifiques se contredisent. Ces contradictions sèment le doute. Quelle est la caractéristique essentielle de toute science moderne ? Dans ce texte, Bachelard souligne cette spécificité : le savoir scientifique s’auto-critique sans cesse. Sa réflexion s’organise autour de trois parties et de trois concepts : l’expérience, la connaissance commune et le dogmatisme. Si la d&ea...
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« au moins deux raisons. -Il est toujours possible de changer les paramètres de l'expérimentation.

Le savoir validé par une expérience peut être remis en cause par une expérience future, dans laquelle les paramètres ont variés : intensité, pression, vitesse. -Elle dépend de l'hypothèse préalable et des outils d'expérimentation et de mesure.

Elle est donc dépendante de l'évolution des outils conceptuels et techniques d'une époque.

L'évolution des techniques et des connaissances laisse la porte ouverte à des expériences futures inédites.

Ainsi, une expérience réussie peut être contredite par une expérience plus complexe, quelques années après.

Cette structure du savoir scientifique interdit donc toute certitude, elle conserve au creux de tout savoir, une poche de doute, de remise en cause potentielle.

Au fil des avancées, il est nécessaire de toujours, à nouveaux « essayé, contrôlé, critiqué » encore. Ces variations expérimentales toujours possibles permettent de distinguer savoir scientifique et connaissance commune dans la deuxième partie. La connaissance commune s'en remet aux expériences habituelles, aux usages communs des choses pour se développer et se satisfaire d'elle-même.

Elle repose sur l'évidence de l'habitude et la satisfaction des besoins immédiats.

Le soleil décrit un arc de cercle au-dessus de nos têtes, il semble bien que le soleil tourne autour de la terre.

Cette connaissance suffit à expliquer le phénomène à partir de l'expérience la plus courante et à prévoir la succession des jours et des nuits.

Par contre, la science ne s'en remet pas à l'expérience immédiate et commune, elle va plus loin, au-delà.

Elle « déborde le champ des expériences anciennes » et toujours identiques, provoque des expériences inédites en changeant les paramètres.

Elle ne se satisfait pas de la réponse commune, elle fait de nouvelles hypothèses et entend les vérifier. La connaissance scientifique n'est donc pas la connaissance commune, et cependant elle ne se présente pas comme un nouvel ensemble de certitudes : un dogmatisme, troisième partie.

Le dogmatisme désigne l'attitude de l'esprit qui s'accroche à des certitudes éternelles sans pouvoir démontrer ou montrer, la religion est généralement son espace.

Si la science remet en cause les connaissances communes, elle risque de prétendre apporter des certitudes parce que vérifiées expérimentalement.

Non, nous dit l'auteur.

Le dogmatisme est un. »

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