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C. L'OPINION ET LA SCIENCE 1. CÉCITÉ DE L'OPINION [SOCRATE-GLAUCON] — S. Hé

Publié le 22/10/2012

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C. L'OPINION ET LA SCIENCE 1. CÉCITÉ DE L'OPINION [SOCRATE-GLAUCON] — S. Hé quoi ? te semble-t-il juste que quelqu'un parle de ce qu'il ne sait pas comme s'il le savait ? — G. Comme s'il le savait, non bien sûr ! mais je trouve juste qu'il consente à dire ce qu'il pense en tant qu'il le pense. — S. Mais quoi ? ne t'es-tu pas aperçu que toutes les opinions que n'accompagne pas la science sont disconvenantes ? Les meilleures d'entre elles sont aveugles ; entre ceux qui ont une opinion vraie sur quelque chose sans en avoir l'intelligence et des aveugles qui suivent leur droit chemin, vois-tu quelque différence ? — G. Aucune, dit-il. République VI, 506bc 2. L'OPINION CORRECTE, INTERMÉDIAIRE ENTRE LE SAVOIR ET L'IGNORANCE [DIOTIME-SOCRATE] — D. Estimes-tu par hasard que ce qui n'est pas beau soit nécessairement laid ? — S. Bien sûr ! — D. Et tu penses que ce qui n'est pas savant est ignorant ? Tu ne t'es donc pas aperçu qu'entre science et ignorance il existe un intermédiaire ? — S. Et quel est-il ? — D. Avoir des opinions correctes sans être capable d'en rendre raison, ne penses-tu pas que ce n'est ni savoir (car une chose privée de raison, comment serait-elle science ?), ni ignorance (car ce qui se trouve atteindre ce qui est, comment serait-ce une ignorance ?) ; je suppose que l'opinion correcte est quelque chose de ce genre : un intermédiaire entre le savoir et l'ignorance. — S. Tu as raison. Banquet, 202a 3. L'OPINION CORRECTE ET LA SCIENCE [SOCRATE-MÉNON] — S. De façon ridicule, il nous a échappé que ce n'est pas seulement lorsqu'ils sont guidés par la science que les hommes font correctement et bien leurs affaires et c'est sans doute aussi pourquoi nous n'arrivons pas non plus à discerner comment les gens de bien peuvent le devenir. — M. Que veux-tu dire Socrate ? — S. Ceci : il faut que les gens de bien soient utiles, nous avons eu raison de convenir qu'il n'en peut être autrement, n'est-ce pas ? — M. Oui. — S. Ils seront utiles s'ils conduisent correctement nos affaires, cela également je crois que nous avons bien fait d'en convenir ? — M. Oui. — S. Mais en disant qu'il n'est pas possible de les conduire correctement si l'on n'est pas compétent, nous avons tout l'air de gens qui n'ont pas raison d'en convenir. — M. Comment l'entends-tu ? — S. Je vais te le dire. Supposons que quelqu'un qui connaît la route de Larisse ou d'ailleurs s'y rende et y guide d'autres gens, ne dirait-on pas qu'il les a correctement et bien guidés ? — M. Tout à fait. — S. Et s'il avait une opinion correcte sur cette route sans l'avoir parcourue et sans la connaître, n'y guiderait-il pas encore correctement ? — M. Tout à fait. — S. Et aussi longtemps du moins qu'il aura une opinion correcte sur ce qui est chez l'autre objet d'un savoir, en pensant le vrai sans le savoir, il ne sera pas moins bon guide que celui qui en a le savoir. — M. Pas moins bon en effet. — S. Ainsi, pour agir correctement, l'opinion vraie n'est pas un moins bon guide que la science ; et voilà ce que nous négligions tantôt dans notre examen des caractères que peut avoir la vertu, en disant que seule la science guide l'action correcte, car c'était également le fait de l'opinion vraie. — M. C'est du moins ce qui me semble. — S. Ainsi l'opinion correcte n'est pas moins utile que la science. — M. Avec cette différence, Socrate, que celui qui possède la science réussit toujours, tandis que celui qui a l'opinion correcte tantôt réussit, tantôt non. — S. Comment cela ? celui qui a l'opinion correcte, est-ce qu'il ne réussit pas toujours, précisément tant qu'il a l'opinion correcte ? — M. Cela me paraît nécessaire ; aussi je m'étonne, Socrate, cela étant, que la science soit beaucoup plus en honneur que l'opinion correcte et je me demande pourquoi on les distingue. — S. La raison de ton étonnement, la connais-tu, ou veux-tu que je te la dise ? — M. Oui, dis-la-moi. — S. C'est que tu n'as pas prêté attention aux statues de Dédale ; mais peut-être n'y en a-t-il pas chez vous ? — M. Où veux-tu en venir ? — S. C'est que, elles aussi, si elles n'ont pas été fixées, elles s'échappent et prennent la
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« 180 PLATON PAR LUI-MÊME 2.

L'OPINION CORRECTE, INTERMÉDIAIRE ENTRE LE SAVOIR ET L'IGNORANCE [DIOTIME-SOCRA TE] - D.

Estimes-tu par hasard que ce qui n'est pas beau soit nécessairement laid? -S.

Bien sûr! - D.

Et tu penses que ce qui n'est pas savant est ignorant? Tu ne t'es donc pas aperçu qu'entre science et ignorance il existe un intermédiaire ? -S.

Et quel est-il? - D.

Avoir des opinions correctes sans être capable d'en rendre raison, ne penses-tu pas que ce n'est ni savoir (car une chose privée de raison, comment serait-elle science?), ni ignorance (car ce qui se trouve atteindre ce qui est, comment serait­ ce une ignorance?); je suppose que l'opinion cor­ recte est quelque chose de ce genre : un intermé­ diaire entre le savoir et l'ignorance.

- S.

Tu as raison.

Banquet, 202a 3.

L'OPINION CORRECTE ET LA SCIENCE [SOCRA TE-MÉNON] - S.

De façon ridicule, il nous a échappé que ce n'est pas seulement lorsqu'ils sont guidés par la science que les hommes font correctement et bien leurs affaires et c'est sans doute aussi pourquoi nous n'arrivons pas non plus à discerner comment les gens de bien peuvent le devenir.

- M.

Que veux-tu dire Socrate ? -S.

Ceci : il faut que les gens de bien soient utiles, nous avons eu raison de convenir qu'il n'en peut être autrement, n'est-ce pas? - M.

Oui.

-S.

Ils seront utiles s'ils conduisent correctement nos affaires, cela également je crois que nous avons. »

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