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  CALIGULA, étrangement simple.

Publié le 15/12/2013

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  CALIGULA, étrangement simple.   Blessure ? Tu dis cela avec méchanceté. Est-ce parce que j'ai tué ton père ? Si tu savais pourtant omme le mot est juste. Blessure ! (Changeant de ton.) Il n'y a que la haine pour rendre les gens ntelligents.   LE JEUNE SCIPION, raidi.   J'ai répondu à ta question sur la nature.   Caligula s'assied, regarde Scipion, puis lui prend brusquement les mains et l'attire de force à ses pieds. Il lui prend le visage dans ses mains.   CALIGULA   Récite-moi ton poème.   LE JEUNE SCIPION   Je t'en prie, César, non.   CALIGULA   Pourquoi ?   LE JEUNE SCIPION   Je ne l'ai pas sur moi.   CALIGULA   Ne t'en souviens-tu pas ?   LE JEUNE SCIPION   Non.   CALIGULA   Dis-moi du moins ce qu'il contient.   LE JEUNE SCIPION,        toujours raidi et comme à regret.   J'y parlais...   CALIGULA   Eh bien ?   LE JEUNE SCIPION   Non, je ne sais pas...   CALIGULA   Essaye...   LE JEUNE SCIPION   J'y parlais d'un certain accord de la terre...   CALIGULA, l'interrompant, d'un ton absorbé.   ... de la terre et du pied.   LE JEUNE SCIPION, surpris, hésite et continue.   Oui, c'est à peu près cela...   CALIGULA   Continue.   LE JEUNE SCIPION   ... et aussi de la ligne des collines romaines et de cet apaisement fugitif et bouleversant qu'y ramène le oir...   CALIGULA   ... Du cri des martinets dans le ciel vert.   LE JEUNE SCIPION, s'abandonnant un peu plus.   Oui, encore.   CALIGULA   Eh bien ?   LE JEUNE SCIPION   Et de cette minute subtile où le ciel encore plein d'or brusquement bascule et nous montre en un nstant son autre face, gorgée d'étoiles luisantes.   CALIGULA   De cette odeur de fumée, d'arbres et d'eaux qui monte alors de la terre vers la nuit.   LE JEUNE SCIPION, tout entier.   ...Le cri des cigales et la retombée des chaleurs, les chiens, les roulements des derniers chars, les voix es fermiers...   CALIGULA   ... Et les chemins noyés d'ombre dans les lentisques et les oliviers...   LE JEUNE SCIPION   Oui, oui. C'est tout cela ! Mais comment l'as-tu appris ?   CALIGULA, pressant le jeune Scipion contre lui.   Je ne sais pas. Peut-être parce que nous aimons les mêmes vérités.   LE JEUNE SCIPION, frémissant, cache sa tête contre la poitrine de Caligula.   Oh ! qu'importe, puisque tout prend en moi le visage de l'amour !   CALIGULA, toujours caressant.   C'est la vertu des grands coeurs, Scipion. Si, du moins, je pouvais connaître ta transparence ! Mais je ais trop la force de ma passion pour la vie, elle ne se satisfera pas de la nature. Tu ne peux pas comprendre cela. Tu es d'un autre monde. Tu es pur dans le bien, comme je suis pur dans le mal.   LE JEUNE SCIPION   Je peux comprendre.   CALIGULA   Non. Ce quelque chose en moi, ce lac de silence, ces herbes pourries. (Changeant brusquement de ton.) Ton poème doit être beau. Mais si tu veux mon avis...   LE JEUNE SCIPION, même jeu.   Oui.   CALIGULA   Tout cela manque de sang.   Scipion se rejette brusquement en arrière et regarde Caligula avec horreur. Toujours reculant, il parle d'une voix sourde, devant Caligula qu'il regarde avec intensité.   LE JEUNE SCIPION   Oh ! le monstre, l'infect monstre. Tu as encore joué. Tu viens de jouer, hein ? Et tu es content de toi ?   CALIGULA, avec un peu de tristesse.

«   CALIGULA   Dis-moi dumoins cequ'il contient.   LEJEUNE SCIPION,        toujours raidi et comme àregret .   J'y parlais.... »

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