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C'est par la sensibilité que des objets nous sont donnés; c'est par l'entendement qu'ils sont pensés.

Publié le 22/10/2012

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C'est par la sensibilité que des objets nous sont donnés; c'est par l'entendement qu'ils sont pensés. La sensibilité est la faculté des intuitions, l'entendement la faculté des concepts. Et ces deux facultés sont également nécessaires pour qu'une connaissance soit possible. 16. Intuitions et concepts. Notre connaissance découle dans l'esprit de deux sources principales, dont la première est la capacité de recevoir les représentations (la réceptivité des impressions), et la seconde la faculté de connaître un objet au moyen de ces représentations (la spontanéité des concepts). Par la première, un objet nous est donné; par la seconde, il est pensé dans son rapport à cette représentation (comme simple détermination de l'esprit). Intuition et concept, tels sont donc les éléments de toute notre connaissance, de telle sorte que ni les concepts sans une intuition qui leur corresponde de quelque manière, ni une intuition sans les concepts ne peuvent fournir aucune connaissance. Tous deux sont purs ou empiriques : empiriques, lorsqu'une sensation (qui suppose la présence réelle de l'objet) y est contenue; purs, lorsque aucune sensation ne se mêle à la représentation. On peut dire que la sensation est la matière de la connaissance sensible. L'intuition pure ne contient par conséquent que la forme sous laquelle quelque chose est perçue; et le concept pur, que la forme de la pensée d'un objet en général. Les intuitions et les concepts purs ne sont possibles qu'a priori, et seuls ils le sont; les empiriques ne le font qu'a posteriori. Nous désignons sous le nom de sensibilité la capacité qu'a notre esprit de recevoir des représentations, en tant qu'il est affecté de quelque manière; par opposition à cette réceptivité, la faculté que nous avons de produire nous-mêmes des représentations, où la spontanéité de notre connaissance s'appelle entendement. Notre nature veut que l'intuition ne puisse jamais être que sensible pour nous, c'est-à-dire contenir autre chose que la manière dont nous sommes affectés par des objets. Au contraire, la faculté de penser l'objet de l'intuition sensible est l'entendement. De ces deux propriétés, aucune n'est préférable à l'autre. Sans la sensibilité, nul objet ne nous serait donné; sans l'entendement, nul ne serait pensé. Des pensées sans matière sont vides; des in- tuitions sans concepts sont aveugles 1. Aussi est-il tout aussi nécessaire de rendre sensibles les concepts (c'est-à-dire d'y joindre l'objet donné dans l'intuition) que de rendre intelligibles les intuitions (c'est-à-dire de les soumettre à des concepts). Ces deux facultés ou capacités ne sauraient non plus échanger leurs fonctions. L'entendement ne peut avoir l'intuition de rien, ni les sens rien penser. La connaissance ne peut résulter que de leur union. Il ne faut pas cependant confondre leurs rôles, et l'on a au contraire grandement raison de les séparer et de les distinguer avec soin. Aussi distinguons-nous la science des règles de la sensibilité en général, ou l'Esthétique, de la science des règles de l'entendement en général, ou de la Logique. (Raison pure, I, p. 93-94.) C. L'esthétique transcendantale. Il faut distinguer, au niveau de l'intuition, ée qui est forme (a priori) et ce qui est matière (a posteriori). L'Esthétique transcendantale est l'étude des formes a priori de la sensibilité. 17. Intuitions empiriques et intuitions pures. De quelque manière et par quelque moyen qu'une connaissance puisse se rapporter à des objets, le mode par lequel elle se rapporte immédiatement à eux et que toute pensée prend comme moyen pour les atteindre est l'intuition. Mais cette intuition n'a lieu qu'autant que l'objet nous est donné, et, à son tour, l'objet ne peut nous être donné (du moins à nous autres hommes) qu'à condition d'affecter l'esprit d'une certaine manière. La capacité de recevoir (la réceptivité) des représentations des objets grâce à la manière dont ils nous affectent, s'appelle sensibilité. C'est donc au moyen de la sensibilité que des objets nous sont 1. Kant repousse à la fois l'empirisme et le rationalisme dogmatique. donnés, et seule elle nous fournit des intuitions; mais c'est par l'entendement qu'ils sont pensés, et c'est de lui que sortent les concepts. Toute pensée doit, en dernière analyse, soit tout droit (directe) soit par des détours (indirecte, au moyen de certains caractères), se rapporter à des intuitions, et par conséquent, chez nous, à la sensibilité, puisque aucun objet ne peut nous être donné autrement. L'impression d'un objet sur cette capacité de représentations, en tant que nous sommes affectés par lui, est la sensation. On nomme empirique toute intuition qui se rapporte à l'objet par le moyen de la sensation. L'objet indéterminé d'une intuition empirique s'appelle phénomène. Ce qui, dans le phénomène, correspond à la sensation, je l'appelle matière de ce phénomène; mais ce qui fait que le divers qu'il y a en lui est ordonné suivant certains rapports, je le nomme la forme du phénomène 1. Comme ce en quoi seul les sensations peuvent s'ordonner, ou ce qui seul permet de les ramener à une certaine forme, ne saurait être lui-même sensation, il suit que, si la matière de tout phénomène ne nous est donnée qu'a posteriori, la forme en doit être a priori dans l'esprit, toute prête à s'appliquer à tous, et que, par conséquent, on doit pouvoir la considérer indépendamment de toute sensation. J'appelle pures (dans le sens transcendantal) toutes représentatations où l'on ne trouve rien qui se rapporte à la sensation. La forme pure des intuitions sensibles en général, dans laquelle tout le divers des phénomènes est perçu par intuition sous certains rapports, est donc a priori dans l'esprit. Cette forme pure de la sensibilité peut encore être désignée sous le nom d'intuition pure. Ainsi lorsque, dans la représentation d'un corps, je fais abstraction de ce qui en est pensé par l'entendement, comme la substance, la force, la divisibilité, etc., ainsi que de ce qui revient à la sensation, comme l'impénétrabilité, la dureté, la couleur, etc., il me reste encore quelque chose de cette intuition empirique, à savoir l'étendue et la figure. C'est là (précisément) ce qui appartient à l'intuition pure, laquelle se trouve a priori dans l'esprit, comme une simple forme de la sensibilité, indépendamment même de tout objet réel des sens ou de toute sensation. J'appelle esthétique transcendantale (1) la science de tous les 1. La forme, c'est ce qui met en forme, ce qui organise « l'informe «.

« Le ciel étoilé tuitions sans concepts sont aveugles 1 • Aussi est-il tout aussi nécessaire de rendre sensibles les concepts (c'est-à-dire d'y joindre l'objet donné dans l'intuition) que de rendre intelligibles les intuitions (c'est-à-dire de les soumettre à des concepts).

Ces deux facultés ou capacités ne sauraient non plus échanger leurs fonc­ tions.

L'entendement ne peut avoir l'intuition de rien, ni les sens rien penser.

La connaissance ne peut résulter que de leur union.

Il ne faut pas cependant confondre leurs rôles, et l'on a au contraire grandement raison de les séparer et de les distin­ guer avec soin.

Aussi distinguons-nous la science des règles de la sensibilité en général, ou l'Esthétique, de la science des règles de 1 'entendement en général, ou de la Logique.

(Raison pure, I, p.

93-94.) C.

L'esthétique transcendantale.

Il faut distinguer, au niveau de l'intuition, èe qui est forme (a priori) et ce qui est matière (a posteriori).

L'Esthétique transcen­ dantale est l'étude des formes a priori de la sensibilité.

17.

Intuitions empiriques et intuitions pures.

De quelque manière et par quelque moyen qu'une connaissance puisse se rapporter à des objets, le mode par lequel elle se rap­ porte immédiatement à eux et que toute pensée prend comme moyen pour les atteindre est l'intuition.

Mais cette intuition n'a lieu qu'autant que l'objet nous est donné, et, à son tour, l'objet ne peut nous être donné (du moins à nous autres hommes) qu'à condition d'affecter l'esprit d'une certaine manière.

La capa­ cité de recevoir (la réceptivité) des représentations des objets grâce à la manière dont ils nous affectent, s'appelle sensibilité.

C'est donc au moyen de la sensibilité que des objets nous sont 1.

Kant repousse à la fois l'empirisme et Je rationalisme dogmatique.

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