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Comment concevez-vous les rapports de la science et de la philosophie ?

Publié le 15/09/2014

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philosophie

Il ne faudrait pas davantage, avec ceux qui ne connaissent la philo­sophie que de l'extérieur ou par ses caricatures, croire que le savant part des faits et reste dans le domaine des faits, tandis que le philosophe plane — et se perd, disent certains — dans le domaine du rêve. D'une part, en effet, si tous les savants tirent leurs notions des faits, il en est, les mathé­maticiens, qui ne restent pas à ce niveau du réel et qui construisent de toutes pièces le monde dans lequel ils évoluent. D'autre part, le philosophe part, lui aussi, des faits : les notions qu'il utilise, par exemple celles de cause ou de fin, d'esprit ou de matière, de bien ou de mal, lui sont données par l'expérience du monde dans lequel il vit. De plus, c'est ce monde qu'il veut comprendre et expliquer et non je ne sais quel monde possible que pourrait lui représenter son imagination.

philosophie

« 204 LOG!Ql'E l.

- RAPPORT DE RESSEMBLA:-iCE ET DE DJFFÉREC\'CE.

A.

On oppose assez couramment la pensée scientifique et la pensée philo­ sophique; mais il ne faudrait pas prendre cette distinction à la lettre : il n'y a pas deux modes de penser complètement irréductibles dont l'une ne vaudrait que dans le domaine de la philosophie et l'autre dans le domaine de la science; le savant n'a pas un esprit ou une raison différents de l'esprit ou de la raison du philosophe; tous deux se fondent sur les mêmes principes et sont poussés par le même ressort, le besoin du savoir et surtout de comprendre.

Il ne faudrait pas davantage, avec ceux qui ne connaissent la philo­ sophie que de l'extérieur ou par ses caricacures, croire que le savant part des faits et reste dans le domaine des faits, tandis que le philosophe plane - et se perd, disent certains -dans le domaine du rêve.

D'une part, en effet, si tous les savants tirent leurs notions des faits, il en est, les mathé­ maticiens, qui ne restent pas à ce niveau du réel et qui construisent de toutes pièces le monde dans lequel ils évoluent.

D'autre part, le philosophe part, lui aussi, des faits : les notions qu'il utilise, par exemple celles de cause ou de fin, d'esprit ou de matière, de bien ou de mal, lui sont données par l'expérience du monde dans lequel il vit.

De plus, c'est ce monde qu'il veut comprendre et expliquer et non je ne sais quel monde possible que pourrait lul représenter son imagination.

B.

:\'éanmoins, la philosophie ne se confond pas avec les aucres sciences.

a) Et d'abord, si, comme elles, elle aspire à expliquer le réel, l'explication qu'elle cherche ne se situe pas au même niveau.

Le savant se contente de l'explication immédiate et directement vérifiable; le philosophe prétend à l'explication dernière.

Le savant constate que le monde existe et s'efforce de comprendre les phénomènes qu'il y observe; le philosophe se demande comment et pourquoi il existe, il cherche sa cause première et sa fin dernière.

b) Mais cette différence n'est sans doute pas la plus essenlieile.

On peut même dire que le philosophe ne s'occupe guère du monde, au sens ordi­ naire du mot dans Ia bouche des savants, c'est-à-dire du monde mal;;riel; du moins le regarcle-t-il avec d'autres yeux.

Considérant les choses en gros, nous dirons, avec BEacsox, que la philo­ sophie a pour objet l'esprit, tandis que la science tourne autour de la matière.

Sans cloute, il est des sciences, les sciences mora~es.

qui étudient l'acti­ vité spirituelle de l 'h,1mme.

!ais parmi ces sciences, l'histoire et la socio­ logie se contentent des résidus refroidis de cette activité : monuments, institutions, correspondance, elc.; elles étudient l'homme comme un objet.

Au contraire, la ps,\·chologic clas:=:i11ue, celle 11ui reste étroitement liée à la métaphysique, l'éturlie comme un sujet; elle procède par des méthodes qui ne sont possiL'.cs que 1lnns 1 étude de l'esprit : la méthode introsp.'c­ tive et la méthode réflexive.

Il faut bien reconnaître aussi que la métaphysique traite de la matière dont elle discute l'existence et la nature.

Mais elle n'en traite pas comme le physicien qui n'éprouve aucune difficulté à la réduire à des principes matériels.

Pour le philosophe, au contraire, le type de l'existence est celle de l'esprit et c'est sous forme de pens~e de l'esprit que nous connaissons. »

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