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Commentaire composé Andromaque Acte 4 scène 5

Publié le 04/09/2012

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andromaque
DEVOIR A RENDREANDROMAQUE,RACINECOMMENTAIRE COMPOSEACTE 4, SCENE 5La tragédie classiqueAndromaqueest représentée pour la première fois en novembre 1667, le dramaturge Racines'est inspiré d'un modèle grec hérité de l'Antiquité,Andromaqued'Euripide. Dans la seconde préface de la pièce, il revendique le droit à la liberté pour le créateur, imitateur non servile. Reprenant les personnages grecs et troyens de la tradition, il montre d'une manière personnelle la complexité du sentiment amoureux, source de conflits qui mènent souvent à la mort. Le schéma des amours incompris, autour duquel se construit l'intrigue de la pièce, donne à la fatalité un pouvoir redoutable. Au lendemainde la guerre de Troie, Pyrrhus est tombé amoureux de sa captive Andromaque, partagée entre sa fidélité à la mémoire de défunt époux Hector et le désir de protéger et sauver son fils Astyanax. Le fils d'Achille est lui-même l'objet de la passion d'Hermione, et qui, de son côté, Oreste en est épris d'un amour fou. La première rencontre entre Pyrrhus et Hermione a lieu dans le quatrième acte, alors qu'une entrevue est annoncée depuis le deuxième acte. Cette rencontre d'effectue l'initiative de Pyrrhus, qui doit faire part à Hermione de sa décision d'épouser sa captive Andromaque. La tirade étudiée constitue la clôture de la scène. Hermione est délaissée et blessée par Pyrrhus. En proie à divers sentiments, elle profère des imprécations en présence du roi d'Epire. Dans cette longue tirade, la passion d'Hermione est mise à découvert. Ainsi on pourrait s'interroger sur la nature de cet amour et les particularités de son dévoilement. Donc dans un premier temps nous présenterons le sentiment amoureux, ensuite nousverrons l'extrême intensité de sa souffrance ; Et enfin nous en démontrerons le destin tragique causé par cette passion.Dans cet extrait, Hermione dévoile petit à petit le sentiment amoureux dans lequel elle sombre. La passion qui anime Hermione se dite révolue mais à travers dans son discours, on remarque qu'elle demeure présente et violente.Il y a d'une part du vers 1356 au vers 1368, le « je « anaphorique, omniprésent (prononcé douze fois) qui prouve à quel point Hermione base le début de son discours sur sa personne. D'ailleurs, la façon dont Hermione tutoie Pyrrhus démontre l'intimité qu'elle essaye de faire renaître au début de la tirade. De plus, cette passion est représentée à travers le jeu des temps qu'elle emploie. Avec l'accumulation desverbes au passé composé : « ai dédaigné « (v.1357), « ai cherché « (v.1358), « ai commandé « (v.1361) et le verbe attendre à l'imparfait : « attendais « (v.1362), prouvent qu'Hermione aimaitvraiment Pyrrhus et rappellent les preuves d'amour qu'elle lui adonné. D'autant plus qu'elle alterne ces temps au passé, qui ont une valeur d'accompli, avec des verbes au présent de l'indicatif tel : « j'y suis encor « (v.1359), « je doute encor si je ne t'aime pas « (v.1368), pour éventuellement montré que cette passion qui se dite révolue est encore présente dans son coeur. D'ailleurs, la figure de la litote du vers 1368 évoque toute la force de son amour car elle dit moins pour faire entendre davantage sur ses sentiments. D'autre part, le sentiment amoureux est renforcé par le champ lexical de la passion avec des termes comme « aimé « (v.1356), « je t'ai cherché « (v.1358), « bontés « (v.1360), « fidèle « (v.1365), « serments « (v.1384), etc. En définitive, le verbe « aimer « encadre ce passage puisqu'il est placé endébut du premier vers de la tirade ave : « je ne t'ai point aimé « (v.1356), et il est employé dans le dernier vers de cette partie, c'est-à-dire au vers 1368 : «je doute encor si je ne t'aime pas «. Ce qui montre alors la force du sentiment amoureux quianime Hermione.Ces trois procédés, que sont l'énonciation, le temps de verbes et le lexique employé par Hermione démontrent à quel point elle est éprise d'une passion profonde et constante, qui a pu la rendre aveugle, mais aussi consciente de ce qui lui arrive.Dans le lexique qu'emploie Hermione tel que « j'attendais « (v.1362) ou « j'ai cru « (v.1363), on peut comprendre qu'elle espérait vivement un retournement de situation quant à la visite de Pyrrhus. Elle s'attendait alors que Pyrrhus viennevers elle pour lui annoncer son retour. Mais l'attitude du roi d'Epire lui fait ouvrir les yeux pour qu'enfin elle se rende compte que c'est le contraire. Face à elle, il reste muet ; d'où la question d'Hermione au vers 1375 : « Vous ne répondez point ? «.De la même façon que lorsqu'elle dit au vers 1375 « je le voi «, c'est-à-dire que physiquement, mais aussi logiquement, elle se rend enfin compte de cette situation méprisable pour elle. Et qui provoque alors sa colère en le traitant de « Perfide «. Ainsielle passe soudainement d'un état d'aveuglement à un état de prise de conscience, de lucidité. Par l'attitude de Pyrrhus, qui se met à l'écart, elle ouvre les yeux et se rend compte alors de la réelle raison de sa venue.On peut alors mesurer la puissance de l'amour qui persiste tant chez une amante trompée et blessée. Ainsi Hermione exprime la souffrance qu'elle ressent.Hermione se sent alors humiliée et elle utilise un lexique moral envers Pyrrhus afin de le responsabiliser de sa situation comme avec les termes : « cruel « (v.1356), « infidélités « (v.1359), « parjure « (v.1362), « inconstant « (v.1365), « ingrat « (v.1368) « perfide « (v.1375), « profaner « (v.1382). D'une certaine façon, en employant cestermes dévalorisants, elle l'accuse d'êtrela cause de sa souffrance. Hermione se décrit alors comme une femme abandonnée et humiliée personnellement en employant le terme « mon injure « (v.1361). Cette locution peut en fait, faire écho avec le mot « parjure « au vers 1362, créant ainsi une rime riche en [?yR] et mettant de ce fait en rapport, le faux serment de Pyrrhus qui a causé son injure et une insulte en honneur. Mais elle se sent aussi offensée par rapport à son peuple quand elle dit au vers 1357 : « j'ai dédaigné pour toi les voeux de tous nos princes «, c'est-à-dire que pour lui, elle a refusé toutes demandes d'engagement de la part d'autres hommes (grecques). Et non seulement, il ne va pas l'épouser, mais il va épouser une autre, qui s'avère être sa captive, une femme du camp ennemi, une Troyenne. Hermione se sent tellement déshonorée qu'elle ne nomme jamais Andromaque par son patronyme mais seulement par des pronoms personnels comme « lui, la « et par l'apostrophe « ta Troyenne « (v.1377) pour éviter tous rapports avec sa rivale et insistersur ce nouveau couple.Au fur et à mesure de la tirade, le comportement d'Hermione évolue vers un état de déchaînement sur Pyrrhus.La situation d'humiliation et d'abandon dans laquelle se trouve cette amante blessée, l'emporte et provoque sa colère.Par conséquent, on peut constater un parallèle entre la structure progressive de la tirade avec l'évolution du sentiment d'Hermione, qui est construit sur trois mouvements. Du vers 1356 au vers 1368, où Hermione tutoie Pyrrhus, elle lui rappelle les preuves d'amour qu'elle lui a donnée ; ensuite grâce au lien d'opposition « mais « au vers 1369, qui annonce un changement, jusqu'au vers 1375 à « point ? «, où elle se met alors à le vouvoyer, elle met une sorte de distance respectueuse entre eux au sujet du sentiment amoureux ; et l'apostrophe « perfide « au vers 1375 traduit un retour au tutoiement provoqué par le mutisme de Pyrrhus, et qui surgit alors chez Hermione la colère et donc un tutoiement plus agressif, et se déchaîne alors sur lui. Au vers 1376, laphrase d'exclamation d'Hermione : « tu comptes les moments que tu perds avec moi ! «, ainsi que l'anaphore de l'impératif « va « aux vers 1380 et 1381, « Va «, et au vers 1385 « Porte «, au vers 1386 « Va, cours «, traduisent l'émergence de la colère d'Hermione. De plus la répétition du terme « coeur « exprime l'abandon qu'elle vit, ce coeur qui devait lui être dû (v.1364 : « tu me rapporterais un coeur qui m'était dû «), c'est-à-dire celui de Pyrrhus (v.1376 : « ton coeur «), mais qui appartient désormais àAndromaque (v.1379 : « tu lui parles du coeur «) et qui à présent l'abandonne (v.1385 : « ce coeur qui m'abandonne «). Ces diverses constructions sémantiques relèvent la jalousie qui envahit son coeur. D'ailleurs, à aucun moment elle prononce le prénom d'Andromaque, elle la désigne seulement par des pronoms personnels comme « lui, la «, « ta Troyenne ! «, qui prouvent encore une fois sa jalousie.La tirade, où la passion s'irrite, amène ma douleur à cause d l'amour. Les souffrances de cette passion non m=partagée conduit ces deux personnages vers leur destin.Cette souffrance, ressentie par Hermione, et sa colère vont la mener à la confrontation, comme une sorte de vengeance. Tout au long de la tirade, se dessine un lexique relatif au destin, qui peut être en rapport avec la mort ou celle de la volonté divine présentée comme puissante et comme un instrument de vengeance. Par exemple avec les expressions du vers 1369 « Mais, Seigneur, s'il le faut, si le ciel en colère «, au vers 1383 « ces Dieux, ces justes Dieux n'auront pas oublié « et la répétition de trois fois de suite du terme « Dieux « (aux vers 1382-1383) accentue davantage l'aspect divin de cette tirade. Ainsi on peut penser qu'Hermione promet à Pyrrhus un châtiment avec l'aide de la puissance divine.De plus, de nombreux termes désignent un avenir menaçant pour ces deux personnages ; car on peut se demander qui sera victime du « ciel en colère «, Hermione ou Pyrrhus ? Au vers 1367, le terme « trépas « en fin de vers, semble annoncer la fin cet amour ;ou encore au vers 1373 : « pour la dernière fois «, ce complément circonstanciel qui se tient sur tout le premier hémistiche avant la césure, prédit peut-être le départ, la mort d'Hermione ou de Pyrrhus. Cependant Pyrrhus n'entend rien de ce que dit Hermione à cause de son attitude envers Andromaque : « tu lui parles du coeur, // tu la cherches des yeux « (v.1379), et ces deux termes « coeur « et « yeux « sont placés en fin d'hémistiches de chaque côté de la césure et font alors écho et soulignent la force de ce nouvel amour entre Pyrrhus et Andromaque.Le désir de vengeance se fait plus entendre à la fin de la tirade où Hermione laisse sous-entendre des menaces.Les verbes à l'impératif au vers 1386, dernier vers de la tirade, « va, cours, crains « : ces trois monosyllabes précipitent Pyrrhus vers son destin. Le vers se termine par « Hermione « est une sorte de signature de la menace qu'elle fait à Pyrrhus. D'autant plus qu'Hermione avait chargé Oreste dans la scène 3 de l'acte 4 d'assassiner Pyrrhus. Ainsipeut-être qu'elle fait référence à cela quand elle menace Pyrrhus. A travers ces paroles sèches et brutales, on peut en déduire qu'elles ont une double écho car on ne sait pas trop s'il s'agit du destin de Hermione ou de Pyrrhus. On se demande qui sera menacé, avec la phrase d'Hermione au vers 1373 « pour la dernière fois que je vous parle peut-être « mais aussi les menaces du dernier vers qu'adresse Hermione à Pyrrhus, on peut ainsi lier le destin de ces deux personnages.La passion apparaît alors comme une force irrésistible qui envahit l'être, qui est incapable de résister et parfois de raisonner. En révélant progressivement la puissance de son amour pour Pyrrhus, Hermione apparaît alors comme une amante déchaînée et elle montre à travers cette longuetirade son immense douleur que la passion déchire et qu'elle conduit inévitablement à la mort. Ainsi, on pourrait s'interroger en rhétorique, sur l'efficacité de la parole par rapport à la construction de la structure progressive d'un discours en parallèle avec les sentiments progressistes de l'interlocuteur.

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