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composé d'agents bonapartistes qui servent à la fois de nervis et de brigade des acclamations.

Publié le 31/10/2013

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composé d'agents bonapartistes qui servent à la fois de nervis et de brigade des acclamations. « On avait organisé la canaille, soutient-il, en sections secrètes [...]. A côté de "roués" ruinés, aux moyens de ubsistance douteux et d'origine également douteuse, à côté des déchets de la bourgeoisie, d'aventuriers et de orrompus, des soldats et des forçats libérés, galériens en rupture de ban, voyous, charlatans, lazzaroni, oleurs à la tire, escamoteurs, joueurs, maquereaux, tenanciers de bordels, portefaix, hommes de lettres, ourneurs d'orgues, chiffonniers, gagne-petit, rétameurs, mendiants, bref, toute cette masse indéterminée, écomposée, flottante, que les Français appellent la "bohème". [...] Dans la société du 10 Décembre, il rassemble dix mille gueux qui doivent représenter le lion populaire. [...] C'était l'armée spéciale à son parti. Dans ses voyages, les sections emballées dans les wagons devaient lui improviser un public, exciter 'enthousiasme, hurler "Vive l'Empereur", insulter et rosser les républicains et cela naturellement sous la rotection de la police. [...] Quand il prononçait publiquement devant les citoyens ses discours officiels sur l'ordre, la religion, la amille, la propriété, il avait derrière lui la Société secrète des Cartouches et des Mandrins, la Société du ésordre, de la prostitution et du vol. « uoi qu'il en soit, les propos de Louis Napoléon portent, relayés qu'ils sont par des journaux qu'on suscite ou qu'on encourage, et par des groupes de pression dont on contrôle la manoeuvre... L'armée est tout particulièrement honorée et choyée: Louis Napoléon ne se contente pas de s'affubler d'un uniforme de général t de multiplier les rencontres avec les régiments. Il veille à ce qu'on augmente les soldes et à ce que les vancements n'oublient pas ses fidèles ! e plus en plus clairement, son choix est celui d'une voie moyenne entre la révolution et la réaction. A peine les dangers de la rue étaient-ils passés, fulmine-t-il, qu'on a vu les anciens partis relever leurs rapeaux [...]. Au milieu de cette confusion, la France, inquiète parce qu'elle ne voit pas de direction, cherche la main, la volonté de l'élu du 10 décembre. Or, cette volonté ne peut être sentie que s'il y a communauté d'idées t de vues, de convictions entre le Président et ses Ministres et si l'Assemblée elle-même s'associe à la pensée ationale dont l'élection du pouvoir exécutif a été l'expression. « a résolution de Louis Napoléon est désormais claire : gouverner par lui-même, avec sa propre équipe. e fait, le 31 octobre 1849, il renvoie Odilon Barrot. Il n'y aura plus de président du Conseil. La constitution du ouveau gouvernement dont d'Hautpoul est la personnalité la plus marquante marque un tournant beaucoup lus important qu'il n'y paraît. Désormais il entend jouer sa partie, avec tous les moyens dont il dispose. 'est le moment que choisit Victor Hugo pour passer définitivement à gauche. Ses rapports avec le parti de l'Ordre n'avaient cessé de se détériorer depuis quelques mois: il était, en effet, favorable à une politique sociale que les positions réactionnaires de la majorité interdisaient à l'évidence. Du coup, il avait conduit la fronde contre la loi Falloux, qui remettait en cause les acquis des décennies passées et tendait à réintroduire la prédominance du clergé sur l'enseigement primaire et econdaire. i Hugo franchit alors le pas, c'est surtout que sa rupture personnelle avec Louis Napoléon est consommée. Le oète n'a pas pardonné au président de l'avoir laissé défendre la lettre à Edgar Ney, et de paraître peu après le âcher. En fait, il y a un malentendu entre les deux hommes, qui tient à une différence de perspective. Hugo est n témoin, tout d'une pièce, entier, total. Louis Napoléon est un acteur, le principal acteur et, dans un contexte ostile, il doit ruser et composer pour arriver à ses fins. ffectivement, il a laissé Barrot, devant l'Assemblée, limiter la portée de sa lettre. Cela lui semblait de peu 'importance : cette lettre avait été publiée, et ce qui devait être dit l'avait été. Hugo considéra, lui, que Barrot tait le porte-parole présidentiel et que Louis Napoléon, faisant machine arrière, l'avait désavoué... et ridiculisé ce qui n'avait jamais été dans l'intention du prince. 'épisode de la loi Falloux n'arrangea rien. Il est plus que probable que le contenu de ce texte n'enthousiasmait pas davantage Louis Napoléon que Victor Hugo, qui prononça à cette occasion un discours inscrit pour toujours dans les annales de l'éloquence parlementaire. Mais le président savait bien qu'il lui fallait continuer à jouir des aveurs de l'électorat catholique. Alors, il avait laissé faire. Une fois de plus. En attendant son heure. Avec la erme conviction que cela hâterait son heure. Mieux encore, Falloux était probablement le seul membre du inistère Barrot à lui devoir son portefeuille. n a souvent prétendu que Hugo s'était opposé à Louis Napoléon parce que celui-ci ne l'avait pas invité à articiper à l'équipe qu'il allait substituer à celle de Barrot. Ce serait faire injure à notre grand poète que de eprendre cette thèse, plus que douteuse ; pourquoi ne pas le croire quand, le 10 décembre 1848, il écrivait à aul Lacroix: « Ne voyez pas en moi un ministre... je veux l'influence et non le pouvoir. « Sans doute aurait-il été encore temps pour qu'une marque de faveur débouchât sur une réconciliation. Il semble que le président y a songé, mais qu'au moment où il voulait imposer son autorité, il a renoncé à l'idée 'introduire dans la bergerie gouvernementale un personnage si encombrant. u coup, la gauche allait faire une recrue de choix. Une gauche dont les élections partielles vont d'ailleurs ontrer qu'elle n'a rien perdu de son audience. e 10 mars 1850, le scrutin organisé pour pourvoir aux trente sièges qu'avaient dû abandonner les participants, rrêtés ou en fuite, à l'affaire du 13 juin -- qu'avait montée Ledru-Rollin pour protester contre la politique omaine du gouvernement -- en accorda vingt aux démocrates, qui raflèrent notamment les trois sièges mis en eu à Paris. Un mois et demi plus tard, Eugène, seul candidat montagnard, l'emportait dans la capitale. lors, à droite, on s'affole, et l'on cherche désespérément une riposte. Cette riposte, en forme de mesure réventive, c'est la loi électorale du 31 mai 1850. Elle marquera, au grand dam de ses inspirateurs, une étape décisive sur le chemin du coup d'État. Inspiré par Thiers, qui souhaitait priver du droit de vote la « vile multitude «, et préparé par une commission de dix-sept membres, le nouveau texte soumettait l'inscription sur les listes électorales à une condition de durée de présence au même domicile : trois ans, délai qui devait être attesté par l'inscription au rôle de la taxe personnelle ou, à défaut, par une certification du maire. La mesure n'était pas dépourvue d'hypocrisie, puisqu'on affectait de ne pas toucher au suffrage universel ; mais elle était redoutablement efficace: se trouvaient ainsi radiés près de trois millions d'électeurs sur un total inférieur à dix millions. Les ouvriers, principales victimes de la loi, redevenaient ces parias que la révolution de Février avait voulu transformer en citoyens à part entière. Louis Napoléon laissa faire. Il avait refusé l'idée d'un coup de force avec les responsables conservateurs, oliment dénommés les Burgraves. Il n'avait pas encore les moyens de le faire contre eux. Tout ce qu'il avait concédé à la gauche lui paraissait suffire pour l'instant. Marx voit une autre explication à son silence : ses besoins d'argent. Son traitement -- 1,2 million de francs, en comptant les frais de représentation -- s'avérait insuffisant à couvrir ses besoins. Or, prétend Marx, « une longue vie d'aventurier et de vagabond lui avait donné les antennes les plus délicates qui lui permettaient de découvrir les moments faibles où il pouvait tirer de l'argent de ses bourgeois «. De fait, l'Assemblée, lui octroya peu après un supplément exceptionnel d'un peu plus de 2 millions... L'analyse de Marx ne peut pour autant être acceptée sans plus ample examen. D'abord parce que la gauche elle-même laissa voter la loi électorale dans une relative indifférence. Surtout, parce qu'avec cette loi Louis Napoléon tenait désormais entre ses mains une arme redoutable : ou bien, pour prix de sa complaisance, les conservateurs lui ouvraient la voie de la révision ; ou bien, s'ils s'y refusaient, il pourrait à tout moment ameuter le peuple au nom du suffrage universel bafoué. Or, paradoxalement, c'est à l'heure où il paraît avoir exclu les républicains du circuit légal que le camp des conservateurs se retrouve au bord de l'éclatement. La mort de Louis-Philippe, en août, a donné le signal de négociations entre les mouvements royalistes. Un compromis paraît possible entre les deux branches : le comte de Chambord n'ayant pas d'enfant, rien ne l'empêcherait de régner puis de reconnaître les Orléans comme ses héritiers. Mais Chambord ne veut rien savoir. La déception est grande. La fusion dynastique ayant échoué, la fusion parlementaire s'en trouve inévitablement compromise. Louis Napoléon profite de cette situation. Certains légitimistes excédés, certains orléanistes résignés se rallient à sa cause. Le parti de l'Élysée voit grossir ses rangs. D'autant que le président a décidé de se tourner toujours davantage vers l'opinion publique et multiplie les voyages en province. Il prend les Français à témoin et prépare le terrain. C'est habile. Plus, en tout cas, que cette demande d'augmentation de sa liste civile à laquelle l'Assemblée n'a que partiellement consenti, après un débat humiliant. Si l'Assemblée paraît encore lui résister, il compte sur le pays pour admettre, et même imposer l'idée de la révision. Les conseils généraux sont pressentis pour s'exprimer à ce sujet: déjà cinquante d'entre eux se sont rononcés positivement. Il va apporter la preuve que, dès lors qu'il le lui demande, la nation est prête, elle ussi, à s'y rallier. l faut le suivre dans ses déplacements minutieusement préparés, dont tous les propos sont pesés. Parvenant à 'extraire de ces débats ésotériques réservés à la minorité « éclairée «, il revient sans cesse à l'essentiel en ermes simples. n juillet, il est dans l'Est. De Lyon à Strasbourg, sa tournée semble particulièrement réussie. A Lyon, il parle de a République, en affirmant: « Je ne reconnais à personne le droit de se dire son représentant plus que moi. « t comme si cela ne suffisait pas, il précise à Saint-Quentin : « Mes amis les plus sincères, les plus dévoués, ne sont pas dans les palais, ils sont sous le chaume; ils ne sont pas sous les lambris dorés, ils sont dans les ateliers et les campagnes. « Cela revient à dire que, s'il doit se forcer, sans illusion, à pratiquer avec l'Assemblée le jeu du « je t'aime, moi on plus «, son coeur en réalité est ailleurs. En septembre, il se rend en Normandie. A Caen, il ne cache plus uère sa pensée: « Si des jours orageux devaient reparaître et que le peuple veuille imposer un nouveau ardeau au Chef du Gouvernement, ce Chef, à son tour, serait bien coupable de déserter cette haute mission. « ropos qu'il va confirmer et amplifier à Cherbourg: « Plus je parcours la France et plus je m'aperçois qu'on ttend beaucoup du Gouvernement. Rien de plus naturel que la manifestation de ces voeux. Elle ne frappe pas, royez-le bien, une oreille inattentive, mais à mon tour je dois vous dire : "Ces résultats tant désirés ne 'obtiendront que si vous me donnez le moyen de les accomplir, et ce moyen est tout entier dans votre oncours à fortifier le pouvoir et à écarter le danger de l'avenir". « ien entendu, c'est sans enthousiasme que la majorité de l'Assemblée prend connaissance de ces anifestations d'une autorité qui s'affirme et se conforte sans cesse, avec l'appui évident de l'opinion publique. ais elle n'a encore rien vu. Au début de 1851, Louis Napoléon va pouvoir tester cette nouvelle autorité qu'il 'est forgée, montrer les dents et commencer à faire place nette. C'est la triple signification de la destitution de hangarnier, et elle va faire grand bruit... e général Changarnier est en effet un véritable monument. Député, il commande de surcroît et, à la fois, la ivision de Paris et la Garde nationale. C'est une puissance. En fait, ce n'est qu'une vieille ganache, un jouet ntre les mains des royalistes après une assez longue idylle avec Louis Napoléon. Ne doutant de rien, il se errait bien candidat à la présidence de la République. En tout cas, il parle beaucoup, tient des propos mprudents et s'en prend volontiers au président. A tort plus qu'à raison, il passe pour un recours, voire pour 'espoir de la majorité. e 2 janvier 1851, après un incident mineur, sûr de son impunité, Changarnier s'emporte et affirme à la tribune ue le président de l'Assemblée a le droit de requérir la troupe. Ce qui signifie, pour qui sait bien entendre, que ui, Changarnier, pourrait bien, si besoin était, déférer à toutes instructions utiles et arrêter le chef de l'État. C'est plus que ne peut supporter Louis Napoléon. Le 3 janvier, il annonce qu'il va estituer Changarnier, expliquant que c'est à lui de « raffermir l'esprit de l'armée de laquelle je dispose seul 'après les termes de la Constitution «. lusieurs ministres, affolés par l'ampleur de la crise et ses conséquences possibles, choisissent de émissionner. Mais Louis Napoléon ne change rien à sa résolution. Le 9, tout est accompli. Comme l'écrira mile Ollivier : « La destitution n'avait pas été, de la part du Président, le prélude du coup d'État prédit contre 'Assemblée mais la parade préventive d'un coup d'État de l'Assemblée en préparation contre lui. « algré les avertissements de Thiers, qui déclare : si vous ne réagissez pas, « l'Empire est fait «, l'Assemblée se ontente d'une protestation platonique. Le président est un rempart contre le désordre: par qui le remplacer? uant aux républicains, ils ne souhaitent pas choisir entre la peste et le choléra. Un vote de défiance intervient ien le 18 janvier contre le ministère. Mais Louis Napoléon peut accepter sa démission d'un coeur léger: luiême n'en est ni affecté ni affaibli. Il met en place un ministère de transition, sans parlementaires. Et, après 'échec de plusieurs autres formules, l'Assemblée doit accepter qu'on en revienne, en avril... au ministère du 18 anvier, à une exception notable près : la rentrée de Foucher, qui a plutôt le sens d'un durcissement que d'un approchement. Rouher, Fould, Baroche sont de la combinaison : le personnel du second Empire se met en lace. ès lors, au printemps de 1851, Louis Napoléon se trouve en position favorable. L'heure peut paraître venue our lui de jeter toutes ses forces dans la bataille de la révision, en prenant appui sur l'opinion. e 1er juin, il pose le problème à Dijon et met chacun devant ses responsabilités. Les réactions vont être vives, ace à ce discours d'une grande netteté: La France, dit-il, ne veut ni le retour à l'Ancien Régime, quelle que soit la forme qui le déguise, ni l'essai 'utopies funestes et impraticables. C'est parce que je suis l'adversaire le plus naturel de l'un et de l'autre u'elle a placé sa confiance en moi... Depuis trois ans, on a pu remarquer que j'ai toujours été secondé quand il s'est agi de combattre le désordre ar des mesures de compression. Mais lorsque j'ai voulu faire le bien, fonder le crédit foncier, prendre des esures pour améliorer le sort de la population, je n'ai rencontré que l'inertie. « t plus précisément encore: D'un bout de la France à l'autre, des pétitions se signent pour demander la révision de la Constitution. 'attends avec confiance les manifestations du pays et les décisions de l'Assemblée qui ne seront inspirées que ar la seule pensée du bien public. Si la France reconnaît qu'on n'a pas le droit de disposer d'elle sans elle, la rance n'a qu'à le dire: mon courage et mon énergie ne manqueront pas [...]. Quels que soient les devoirs que e pays m'impose, il me trouvera décidé à suivre sa volonté et croyez-le bien, Messieurs, la France ne périra as dans mes mains. «

« Sans doute aurait-il étéencore tempspourqu'une marque defaveur débouchât surune réconciliation.

Ilsemble que leprésident ya songé, maisqu'au moment oùilvoulait imposer sonautorité, ila renoncé àl'idée d'introduire danslabergerie gouvernementale unpersonnage siencombrant. Du coup, lagauche allaitfaireunerecrue dechoix.

Unegauche dontlesélections partielles vontd'ailleurs montrer qu'ellen'arien perdu deson audience. Le 10mars 1850, lescrutin organisé pourpourvoir auxtrente sièges qu'avaient dûabandonner lesparticipants, arrêtés ouenfuite, àl'affaire du13juin —qu'avait montéeLedru-Rollin pourprotester contrelapolitique romaine dugouvernement —en accorda vingtauxdémocrates, quiraflèrent notamment lestrois sièges misen jeu àParis.

Unmois etdemi plustard, Eugène, seulcandidat montagnard, l'emportaitdanslacapitale. Alors, àdroite, ons'affole, etl'on cherche désespérément uneriposte.

Cetteriposte, enforme demesure préventive, c'estlaloi électorale du31 mai 1850.

Ellemarquera, augrand damdeses inspirateurs, uneétape décisive surlechemin ducoup d'État. Inspiré parThiers, quisouhaitait priverdudroit devote la«vile multitude »,et préparé parune commission de dix-sept membres, lenouveau textesoumettait l'inscription surleslistes électorales àune condition dedurée de présence aumême domicile :trois ans, délai quidevait êtreattesté parl'inscription aurôle delataxe personnelle ou,àdéfaut, parune certification dumaire.

Lamesure n'étaitpasdépourvue d'hypocrisie, puisqu'on affectait denepas toucher ausuffrage universel ;mais elleétait redoutablement efficace:setrouvaient ainsi radiés prèsdetrois millions d'électeurs suruntotal inférieur àdix millions.

Lesouvriers, principales victimesde la loi, redevenaient cesparias quelarévolution deFévrier avaitvoulu transformer encitoyens àpart entière. Louis Napoléon laissafaire.Ilavait refusé l'idéed'uncoup deforce aveclesresponsables conservateurs, joliment dénommés lesBurgraves.

Iln'avait pasencore lesmoyens delefaire contre eux.Tout cequ'il avait concédé àla gauche luiparaissait suffirepourl'instant.

Marxvoitune autre explication àson silence :ses besoins d'argent.

Sontraitement —1,2 million defrancs, encomptant lesfrais dereprésentation —s'avérait insuffisant àcouvrir sesbesoins.

Or,prétend Marx,«une longue vied'aventurier etde vagabond luiavait donné les antennes lesplus délicates quiluipermettaient dedécouvrir lesmoments faiblesoùilpouvait tirerde l'argent deses bourgeois ».De fait, l'Assemblée, luioctroya peuaprès unsupplément exceptionnel d'unpeu plus de2millions... L'analyse deMarx nepeut pour autant êtreacceptée sansplusample examen.

D'abordparcequelagauche elle-même laissavoterlaloi électorale dansunerelative indifférence.

Surtout, parce qu'avec cetteloiLouis Napoléon tenaitdésormais entresesmains unearme redoutable :ou bien, pour prix desacomplaisance, lesconservateurs luiouvraient lavoie delarévision ;ou bien, s'ilss'yrefusaient, il pourrait àtout moment ameuter lepeuple aunom dusuffrage universel bafoué. Or, paradoxalement, c'estàl'heure oùilparaît avoirexclu lesrépublicains ducircuit légalquelecamp des conservateurs seretrouve aubord del'éclatement.

Lamort deLouis-Philippe, enaoût, adonné lesignal de négociations entrelesmouvements royalistes.Uncompromis paraîtpossible entrelesdeux branches :le comte de Chambord n'ayantpasd'enfant, riennel'empêcherait derégner puisdereconnaître lesOrléans commeses héritiers.

MaisChambord neveut riensavoir.

Ladéception estgrande.

Lafusion dynastique ayantéchoué, la fusion parlementaire s'entrouve inévitablement compromise. Louis Napoléon profitedecette situation.

Certainslégitimistes excédés,certainsorléanistes résignésserallient à sa cause.

Leparti del'Élysée voitgrossir sesrangs. D'autant queleprésident adécidé desetourner toujours davantage versl'opinion publique etmultiplie les voyages enprovince.

Ilprend lesFrançais àtémoin etprépare leterrain.

C'esthabile.

Plus,entout cas, que cette demande d'augmentation desaliste civile àlaquelle l'Assemblée n'aque partiellement consenti,aprèsun débat humiliant. Si l'Assemblée paraîtencore luirésister, ilcompte surlepays pouradmettre, etmême imposer l'idéedela révision.

Lesconseils généraux sontpressentis pours'exprimer àce sujet: déjàcinquante d'entreeuxsesont prononcés positivement.

Ilva apporter lapreuve que,dèslorsqu'il lelui demande, lanation estprête, elle aussi, às'y rallier. Il faut lesuivre danssesdéplacements minutieusement préparés,donttouslespropos sontpesés.

Parvenant à s'extraire deces débats ésotériques réservésàla minorité «éclairée »,ilrevient sanscesse àl'essentiel en termes simples. En juillet, ilest dans l'Est.DeLyon àStrasbourg, satournée sembleparticulièrement réussie.ALyon, ilparle de la République, enaffirmant: «Je ne reconnais àpersonne ledroit desedire sonreprésentant plusquemoi.

» Et comme sicela nesuffisait pas,ilprécise àSaint-Quentin :« Mes amis lesplus sincères, lesplus dévoués, ne sont pasdans lespalais, ilssont sous lechaume; ils ne sont passous leslambris dorés,ilssont dans lesateliers etles campagnes.

». »

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