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Conatus et persévérance dans l être chez Spinoza

Publié le 15/09/2015

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spinoza

Gilles Deleuze met bien en évidence ce double aspect dans Spinoza, philosophie pratique (1981) :

 

« Il y a bien une philosophie de la « vie » chez Spinoza : elle consiste précisément à dénoncer tout ce qui nous sépare de la vie, toutes ces valeurs transcendantes tournées contre la vie, liées aux conditions et aux illusions de notre conscience. La vie est empoisonnée par les catégories de Bien et de Mal, de faute et de mérite, de péché et de rachat. Ce qui empoisonne la vie, c’est la haine, y compris la haine retournée contre soi, la culpabilité. Spinoza suit pas à pas le terrible enchaînement des passions tristes : d’abord la tristesse elle-même, puis la haine, l’aversion, la moquerie, la crainte, le désespoir, le morsus conscientiae, la pitié, l’indignation, l’envie, l’humilité, le repentir, l’abjection, la honte, le regret, la colère, la vengeance, la cruauté... Son analyse va si loin que jusque dans l'espoir, dans la sécurité, il sait retrouver cette graine de tristesse qui suffit à en faire des sentiments d’esclaves. La vraie cité propose aux citoyens l’amour de la liberté plutôt que l’espoir des récompenses ou même la sécurité des biens; car «c’est aux esclaves, non aux hommes libres, qu’on donne des récompenses pour leur bonne conduite». Spinoza n’est pas de ceux qui pensent qu’une passion triste ait quelque chose de bon. Avant Nietzsche, il dénonce toutes les falsifications de la vie, toutes les valeurs au nom desquelles nous déprécions la vie : nous ne vivons pas, nous ne menons qu’un semblant de vie, nous ne songeons qu’à éviter de mourir, et toute notre vie est un culte de la mort. »

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« 84 1 Enfant «My heart leaps up when 1 behold A rainbow in the sky : So was it when my life began; So it is now 1 am a man; So be it when 1 shall grow old, Or let me die ! The Child is father of the Man; And 1 could wish my days to be Bound each to each by natural piety.

» Ce que l'on peut traduire ainsi: «Mon cœur bondit quand je contemple Un arc-en-ciel dans les nues : Il en était ainsi au début de ma vie; Ainsi en est-il maintenant que je suis homme; Et puisse-t-il en être ainsi quand je prendrai de l'âge, Ou alors autant mourir ! L'Enfant est le père de l'Homme, Et je souhaite que mes jours Restent liés les uns aux autres par cette dévotion à la nature.» On a rapproché cette importance accordée par Words­ worth à l'enfance de l'intérêt qu'il portait aux idées du philosophe anglais David Hartley (1705-1757).

Celui-ci, dans la ligne des théories de Locke ( 1632-1704), expli­ quait que l'on pouvait noter trois phases dans la forma­ tion de l'esprit: 1.

Des objets aux sensations; 2.

Des sensations aux idées simples; 3.

Des idées simples aux idées complexes.

En fait, comme nous invite à le penser le poème cité et l'œuvre entière de Wordsworth, c'est à sa propre expé­ rience que le poète se réfère.

Le grand poème (8 000 vers) intitulé Le Prélude, dont le sous-titre est Croissance de l'esprit d'un poète, ne laisse aucun doute sur ce point.

Wordsworth y explique. »

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