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Constitution, mais quant aux modifications à apporter aux bases premières, sanctionnées par vos suffrages, lles ne peuvent devenir définitives qu'après avoir reçu votre ratification.

Publié le 31/10/2013

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Constitution, mais quant aux modifications à apporter aux bases premières, sanctionnées par vos suffrages, lles ne peuvent devenir définitives qu'après avoir reçu votre ratification. « 'est dire l'intérêt qu'on doit accorder à l'analyse de William Smith, qui voit là le « paradoxe du coup d'État «. ouis Napoléon, qui vient de saisir le pouvoir, acte approuvé par le peuple et consolidé ensuite par une constitution qui le onfirme pleinement dans son rôle, se déclare prêt à accepter une réduction éventuelle de ce rôle dès lors que le peuple, appelé à se prononcer, en décidera ainsi. *** Il est temps de se demander pourquoi, nanti de tels pouvoirs, Louis Napoléon s'est finalement résolu, quelques mois plus tard, à rétablir l'Empire... e président a fort bien compris, en effet, que ce rétablissement ne lui apporterait guère de prérogatives upplémentaires. Dès lors que le suffrage universel est maintenu -- et comment, de sa part, pourrait-il en être utrement? -- Louis Napoléon n'a aucun surcroît de pouvoir à escompter: l'exécutif est tout entier entre ses ains, assorti des moyens de guider le législatif pratiquement à sa guise... La meilleure preuve n'en est-elle pas u'au moment fatidique on ne touchera pas à la Constitution de 1852? ans son discours du 29 mars aux corps constitués, il indique clairement que le statu quo lui convient : « Conservons la République, dit-il, elle ne menace personne, elle peut rassurer tout le monde. « On croirait ntendre Thiers et ses amis : la république est le régime qui divise le moins. Au cours de la même intervention, il va plus loin encore, évoquant l'Empire avec une certaine dérision et s'en ervant, bizarrement, comme d'une menace: « [...] au 2 décembre, si des considérations personnelles l'eussent mporté sur les graves intérêts du pays, j'eusse d'abord demandé au peuple, qui ne l'eût pas refusé, un titre ompeux. Je me suis contenté de celui que j'avais. ... Je n'accepterais de modifications à l'état présent des choses que si j'y étais contraint par une nécessité vidente. D'où peut-elle naître? Uniquement de la conduite des partis. S'ils se résignent, rien ne sera changé. ais si par leurs sourdes menées, ils cherchaient à saper la base de mon Gouvernement, si dans leur veuglement, ils niaient la légitimité du résultat de l'élection populaire, si enfin, ils venaient sans cesse par leurs ttaques mettre en question l'avenir du pays, alors, mais seulement alors, il pourrait être raisonnable de emander au peuple, au nom du repos de la France, un nouveau titre qui fixât irrévocablement sur ma tête le ouvoir dont il m'a revêtu. « videmment, on s'est gaussé de ces déclarations auxquelles on n'a pas cru un instant. On y a vu, on continue 'y voir une manifestation de duplicité. Et une fois de plus, la cause doit être entendue avant même d'avoir été laidée: le rétablissement de l'Empire aurait été, depuis toujours, le seul et unique objectif de Louis Napoléon. ourtant, sa position ne comporte aucune ambiguïté : il est prêt à conserver la forme républicaine du régime, et 'a que faire d'un titre « pompeux «... omment s'étonner d'une si compréhensible sagesse? Le rétablissement de l'Empire présente au moins autant 'inconvénients que d'avantages. Le principal argument en sa faveur tient à la garantie de durée qu'il paraît ffrir. Relativement floue sur ce point, la Constitution de 1852 confie le pouvoir exécutif pour dix ans au princerésident, mais ne prévoit, ni n'exclut, une éventuelle réélection. Restaurer le trône, c'est évidemment -- sous éserve de préciser les conditions de succession -- organiser la pérennité du système. Mais face à cet rgument, combien de risques et de désavantages! es premiers obstacles viennent de l'extérieur. On peut tout attendre des autres puissances européennes, sauf 'enthousiasme. Il faut se garder d'oublier, en effet, que sont encore en vigueur les traités de 1815, qui ont exclu perpétuité la famille Bonaparte de toute souveraineté, en France et en Europe. Qu'un Bonaparte se fasse lire président de la République et prolonge son mandat, passe encore, mais qu'il remonte sur le trône d'un ncle qui a causé tant de soucis, est-ce supportable? 'emblée se manifestent de fortes réticences dans les deux pays les plus intéressés à réagir: la Russie et 'Angleterre. Le tsar Nicolas lui signifia clairement sa position par le truchement de l'ambassadeur de France à aint-Pétersbourg, en disant : « Gardez-vous de l'Empire. « Quant aux Anglais, le simple fait que le cabinet ussell-Palmerston était tombé pour avoir approuvé le coup d'État sans l'agrément préalable de la reine ou du arlement en disait long sur leurs appréhensions. Un second Empire français ne pourrait que renouer avec la olitique étrangère du premier, donc exprimer pour le moins la revendication du retour aux frontières naturelles. 'était la promesse des ennuis les plus graves... e son côté, qu'avait à gagner Louis Napoléon dans une telle aventure? résident de la République française, il se trouvait à la tête d'un régime sans équivalent parmi les autres randes nations d'Europe, régime dont l'originalité faisait la force et pouvait même, pourquoi pas, justifier une rientation messianique. Empereur, il semblait en revanche vouloir jouer dans la cour des autres, où il arrivait le dernier, avec une légitimité bien ténue et frôlant la bâtardise, fort exposé à s'affaiblir à trop vouloir leur ressembler. Louis Napoléon paraît si conscient de ces risques qu'au moment de franchir le pas il s'emploiera à les atténuer t à corriger l'impression fâcheuse que pouvait produire son intrusion dans un monde différent. D'autant que, selon toute apparence, il n'était pas moins convaincu des inconvénients du rétablissement de l'Empire sur le plan de la politique intérieure. La signification un peu équivoque du vocable de « républicain « -- un républicain pouvant être aussi bien un rouge qu'un fieffé réactionnaire -- fait de la république un terrain neutre. Choisir de rester en république, c'est donc faire référence aux principes de 1789 sans se priver de la recherche du consensus le plus large. A l'inverse, choisir l'Empire, c'est arbitrer entre les tendances qui se disputent la France... Louis Napoléon, jusque-là, a toujours senti le danger qu'il y avait pour lui à passer pour le représentant d'une seule de ces tendances. Aucune d'entre elles n'a le droit de le revendiquer. Et sa démarche, à peine de se contredire, ne doit jamais pouvoir être assimilée à celle des Bourbons et des Orléans. C'est bien pourquoi il n'a jamais voulu de parti bonapartiste. Il ne peut être qu'à la tête du parti de la nation. La « fusion « et le « rassemblement « sont à ce prix. Rétablir l'Empire, c'est donc rompre avec le principe même qui l'a guidé, a fait sa force, assuré ses succès et qui lui offre la meilleure chance pour l'avenir. C'est donner à penser que les Bonaparte, au terme d'une médiocre compétition avec deux autres familles, ont fini par l'emporter... Il y a là un danger d'autant plus grand qu'en refusant de constituer un véritable parti on s'exposera aux coups de la concurrence. Et puis, sur un plan plus personnel, Louis Napoléon pouvait se poser une vraie question : avait-il fait tout ce qu'il avait fait pour rétablir la lignée d'un autre ou bien pour accomplir son propre destin, au service de la France? Telles sont les réflexions auxquelles il lui était difficile d'échapper. Voilà ce qu'il ne pouvait pas ne pas penser. Mais il avait affaire à forte partie. Ceux qui avaient épousé sa cause ne pouvaient se satisfaire d'une situation de précarité. Car les appétits ne manquent pas et sont encore loin d'être rassasiés. C'est le moment des impatiences. Il s'agit pour les uns de faire fructifier, comme s'il s'agissait d'un investissement, le risque qu'on a pris de s'engager, pour les autres de tirer tout le parti possible de la chance qu'on a eue de se trouver du bon côté. On veut donc des places, des dotations, des charges, des titres de noblesse... L'heure est venue pour beaucoup de profiter, enfin. Et ceux-là trouvent dans la famille, l'inévitable famille, de très puissants alliés. Car la famille, en république, n'est rien ou presque. Elle dépend tout entière de la faveur du prince. Avec le rétablissement de l'Empire, elle gagnerait beaucoup en s'institutionnalisant. Les prébendes seraient un droit, et on plus un effet de la bienveillance parentale. e drame de Louis Napoléon se noue alors, car il va céder à ceux qui l'entourent. Progressivement, comme imperceptiblement, mais sûrement. Aurait-il fini par croire -- comme ils ne manquent pas de le lui laisser entendre -- qu'il leur doit ce qu'il est devenu? En réalité, il ne leur doit pas grand-chose. Et même rien. Sauf son nom. Alors, pour son malheur, il va consentir à leur rembourser ce qu'il croit devoir, dans son élévation, au prestige de ce nom. Ainsi, curieusement, sa résignation progressive à son accession à la dignité impériale est un acte d'humilité; d'humilité excessive portant sur la matérialité de son propre mérite. Il faudra pourtant lui forcer la main... Il faudra aussi, à son insu, rendre comme naturel, obligé, le passage de la République à l'Empire. Toute une série de faits mineurs, de détails, vont y concourir. Et ce ne sont pas les comploteurs qui manquent pour lui faire franchir ce second Rubicon. Le grand voyage qu'il va entreprendre dans le Midi, en septembre-octobre 1852, après s'être rendu dans l'Est en juillet, va en fournir l'occasion. Pressé de toutes parts, Louis Napoléon consent du moins à prendre le pouls du pays. Mais il entend le faire objectivement, sincèrement. Car il hésite... Et il s'en ouvre, fixant d'emblée la règle du jeu : « Je ne veux pas que le pays soit guidé, je veux qu'on le laisse libre d'exprimer comme il l'entend les sentiments qu'il éprouve : mon voyage est une interrogation ; je ne veux pas qu'on prépare la réponse. « La preuve de la sincérité de sa démarche, il l'apporte en choisissant son parcours : il retient, délibérément, les régions méridionales, qui sont loin de lui être les plus favorables. C'est compter sans Persigny qui, se faisant l'interprète de beaucoup, souhaite que le voyage ait l'allure d'une consécration et qui enrage devant tant d'atermoiements de la part de son prince ; il se plaint même ouvertement qu'un « vertige de timidité l'ait saisi «. l a d'autant plus envie de faire éclore la bonne réponse à la question qu'il estime si inutilement posée qu'il sent ien, au niveau de popularité où se trouve le prince, que si l'on croit que Louis Napoléon souhaite l'Empire, on ui répondra: « Va pour l'Empire... « lors, au Conseil des ministres qui précède le voyage, il demande à ses collègues, avec une fausse ingénuité: Que devons-nous recommander aux Préfets si, sur le passage du Président, on crie: Vive l'Empereur! « Et ans ses Mémoires il raconte: « A ce mot, il se passa une scène inouïe... De toutes parts, on m'interpellait. es membres du Conseil se levaient, quittaient leur place, en criant, gesticulant. Ils se groupaient dans les mbrasures des fenêtres, causant entre eux avec animation, puis revenaient sur moi comme des furieux, en me emandant si je voulais la guerre civile... Quant au Président, dont le calme habituel avait quelque peu été ltéré par cette scène, il profitait des instants de silence pour me reprocher les insinuations que j'avais paru aire. « ans la nuit, pourtant, Persigny se décide. Il convoque la plupart des préfets des départements qui vont ccueillir le président, et leur donne des instructions aussi claires qu'énergiques, qui se résument à ceci: Faites rier: Vive l'Empereur! Faites même crier : Vive l'Empereur Napoléon III, car bien que Napoléon II n'ait pas égné, cela vieillira la dynastie. Mieux encore, faites fabriquer des drapeaux avec l'inscription: « Vive Napoléon II «. Distribuez-les aux municipalités qui défilent devant le Président... ouis Napoléon, dès ses premières étapes, ne tarde pas à éprouver par l'oeil et par l'oreille le résultat des efforts de Persigny : à Orléans, à Bourges, à Nevers, à oulins, le doute n'est guère permis. Tout cela sent l'organisation : certains détails ne trompent guère. Louis apoléon a assez conspiré pour savoir comment on s'y prend et n'est pas facile à abuser... Roanne, où le rejoint le ministre de l'Intérieur, il lui bat froid. A Lyon, il lui reproche vertement ses excès de èle. Par réaction, il avait même préparé un discours, déjà imprimé, dans lequel il repoussait l'Empire! Il fallut de ongues discussions et d'ardentes suppliques pour le dissuader de le prononcer... ès lors, le sort en était jeté, car la clameur du pays n'allait pas cesser de grandir. A Grenoble, à Valence, à Marseille, à Toulon, à Aix, à Montpellier, à Carcassonne, à Toulouse, on rivalise d'imagination et d'ingéniosité our exprimer la même et lancinante demande. Ni Persigny ni les préfets n'auraient pu à eux seuls déclencher n tel mouvement s'il n'avait répondu, sinon à l'attente, du moins au consentement du pays. e doute n'est plus permis. Ayant fait son choix, Louis Napoléon doit l'annoncer au pays en s'efforçant d'abord e rassurer l'Europe. Il va, pour cela, comme on dit dans le langage sportif, y mettre le paquet: le lieu, les irconstances et le contenu de son intervention, tout est calculé de manière à graver dans les esprits les grands rincipes du règne qui s'annonce. 'est à Bordeaux qu'il décide de parler. Le choix n'est pas fortuit: car cette ville de tradition et de réputation oyaliste, dont le négoce a souffert du premier Empire, n'a jamais caché le mauvais souvenir qu'elle en onservait; et son ralliement, qu'il espère, démontrerait a fortiori que tout le pays appuie le projet d'Empire. 'est à l'occasion d'un banquet offert par le tribunal et la chambre de commerce que le discours sera prononcé. l s'agit par là de signifier nettement que le souci majeur du futur régime sera de fournir une réponse aux roblèmes économiques et sociaux du pays. este le contenu. Au cas où cela ne serait pas encore assez clair, Louis Napoléon veut insister sur le caractère acifique de ses conceptions : il n'est pas question pour lui de se lancer dans une réédition du règne de l'oncle. oilà de quoi rassurer ceux qui doivent l'être, quitte à décevoir certains de ses partisans. 'est dire que ce discours de Bordeaux, resté justement célèbre, est à l'usage autant extérieur qu'intérieur. Une phrase au moins est de nature à rasséréner toutes les hancelleries : « Malheur à celui qui, le premier, donnerait en Europe le signal d'une collision dont les onséquences seraient incalculables. « el est son premier message ; le reste est bien connu. Vous voulez l'Empire. Vous l'aurez. Mais je vais vous ire, moi Louis Napoléon, ce qu'il sera. D'abord, son avantage essentiel est de procurer la durée et la stabilité, our faire en sorte que d'éventuelles difficultés à venir puissent trouver une autre issue qu'une nouvelle évolution : Jamais peuple n'a témoigné d'une manière plus directe, plus spontanée, plus unanime la volonté de 'affranchir des préoccupations de l'avenir, en consolidant dans la même main un pouvoir qui lui est ympathique [...]. Il sait qu'en 1852, la Société courait à sa perte, parce que chaque parti se consolait d'avance du naufrage énéral par l'espoir de planter son drapeau sur les débris qui pourraient surnager. Il me sait gré d'avoir sauvé le aisseau en arborant seulement le drapeau de la France... «

« dernier, avecunelégitimité bienténue etfrôlant labâtardise, fortexposé às'affaiblir àtrop vouloir leur ressembler. Louis Napoléon paraîtsiconscient deces risques qu'aumoment defranchir lepas ils'emploiera àles atténuer et àcorriger l'impression fâcheusequepouvait produire sonintrusion dansunmonde différent. D'autant que,selon touteapparence, iln'était pasmoins convaincu desinconvénients durétablissement de l'Empire surleplan delapolitique intérieure. La signification unpeu équivoque duvocable de«républicain »— un républicain pouvantêtreaussi bienun rouge qu'unfiefféréactionnaire —fait delarépublique unterrain neutre.

Choisirderester enrépublique, c'est donc faireréférence auxprincipes de1789 sanssepriver delarecherche duconsensus leplus large. A l'inverse, choisirl'Empire, c'estarbitrer entrelestendances quisedisputent laFrance...

LouisNapoléon, jusque-là, atoujours sentiledanger qu'ilyavait pourluiàpasser pourlereprésentant d'uneseuledeces tendances.

Aucuned'entreellesn'aledroit delerevendiquer.

Etsa démarche, àpeine desecontredire, nedoit jamais pouvoir êtreassimilée àcelle desBourbons etdes Orléans.

C'estbienpourquoi iln'a jamais voulude parti bonapartiste.

Ilne peut êtrequ'à latête duparti delanation.

La«fusion »et le«rassemblement »sont à ce prix. Rétablir l'Empire, c'estdonc rompre avecleprincipe mêmequil'aguidé, afait saforce, assuré sessuccès et qui luioffre lameilleure chancepourl'avenir.

C'estdonner àpenser quelesBonaparte, auterme d'une médiocre compétition avecdeux autres familles, ontfinipar l'emporter...

Ilya là un danger d'autant plusgrand qu'en refusant deconstituer unvéritable partions'exposera auxcoups delaconcurrence. Et puis, surunplan pluspersonnel, LouisNapoléon pouvaitseposer unevraie question :avait-il faittout cequ'il avait faitpour rétablir lalignée d'unautre oubien pour accomplir sonpropre destin, auservice delaFrance? Telles sontlesréflexions auxquelles illui était difficile d'échapper.

Voilàcequ'il nepouvait pasnepas penser. Mais ilavait affaire àforte partie. Ceux quiavaient épousé sacause nepouvaient sesatisfaire d'unesituation deprécarité.

Carlesappétits ne manquent pasetsont encore loind'être rassasiés.

C'estlemoment desimpatiences.

Ils'agit pourlesuns de faire fructifier, commes'ils'agissait d'uninvestissement, lerisque qu'onapris des'engager, pourlesautres de tirer toutleparti possible delachance qu'onaeue desetrouver dubon côté.

Onveut donc desplaces, des dotations, descharges, destitres denoblesse...

L'heureestvenue pourbeaucoup deprofiter, enfin.Etceux-là trouvent danslafamille, l'inévitable famille,detrès puissants alliés. Car lafamille, enrépublique, n'estrienoupresque.

Elledépend toutentière delafaveur duprince.

Avecle rétablissement del'Empire, ellegagnerait beaucoup ens'institutionnalisant.

Lesprébendes seraientundroit, et non plus uneffet delabienveillance parentale. Le drame deLouis Napoléon senoue alors, carilva céder àceux quil'entourent.

Progressivement, comme imperceptiblement, maissûrement. Aurait-il finipar croire —comme ilsne manquent pasdelelui laisser entendre —qu'il leurdoitcequ'il est devenu? Enréalité, ilne leur doitpasgrand-chose.

Etmême rien.Sauf sonnom. Alors, poursonmalheur, ilva consentir àleur rembourser cequ'il croit devoir, danssonélévation, auprestige de cenom.

Ainsi, curieusement, sarésignation progressive àson accession àla dignité impériale estunacte d'humilité; d'humilitéexcessive portantsurlamatérialité deson propre mérite. Il faudra pourtant luiforcer lamain...

Ilfaudra aussi,àson insu, rendre comme naturel, obligé,lepassage dela République àl'Empire.

Touteunesérie defaits mineurs, dedétails, vontyconcourir.

Etce ne sont pasles comploteurs quimanquent pourluifaire franchir cesecond Rubicon. Le grand voyage qu'ilvaentreprendre dansleMidi, enseptembre-octobre 1852,aprèss'êtrerendu dansl'Est en juillet, vaen fournir l'occasion. Pressé detoutes parts,LouisNapoléon consentdumoins àprendre lepouls dupays.

Maisilentend lefaire objectivement, sincèrement.

Carilhésite...

Etils'en ouvre, fixantd'emblée larègle dujeu :« Je ne veux pasque lepays soit guidé, jeveux qu'on lelaisse libred'exprimer commeill'entend lessentiments qu'iléprouve :mon voyage est une interrogation ;je ne veux pasqu'on prépare laréponse.

»La preuve delasincérité desadémarche, il l'apporte enchoisissant sonparcours :il retient, délibérément, lesrégions méridionales, quisont loindeluiêtre les plus favorables. C'est compter sansPersigny qui,sefaisant l'interprète debeaucoup, souhaitequelevoyage aitl'allure d'une consécration etqui enrage devanttantd'atermoiements delapart deson prince ;il se plaint même ouvertement. »

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