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CRITIQUE DE LA RAISON DIALECTIQUE, 1960. Jean-Paul Sartre (exposé de l’oeuvre)

Publié le 20/09/2018

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Dans Questions de méthode, ouvrage considéré par l’auteur comme la première partie de ce texte mais publié seul en 1957, Sartre s’interrogeait sur la possibilité d'une méthode — à la fois existentialiste et marxiste — qui permettrait d’analyser tant l’individu que la société. La Critique se propose de justifier cette méthode «régressive-pro-gressive» en légitimant le matérialisme dialectique. Or, on reproche à ce système de supposer un Tout transcendant qui n’est ni fondé ni démontrable, donc de retourner à un idéalisme dogmatique. Sartre répond en confirmant certes le recours, dans sa dialectique, à une totalisation, mais à une totalisation qui n'est pas déjà constituée, qui ne
 
 
 
renvoie pas à un idéal a priori: la raison dialectique doit se saisir dans son mouvement, de même que Diogène «prouvait le mouvement en marchant». Seul l’individu dans son rapport aux objets qui l’entourent peut réaliser ce processus de totalisation, cette dialectique matérialiste. «La dialectique est une méthode et un mouvement dans l'objet. » L'homme peut connaître cette dialectique en considérant sa relation aux objets matériels, c’est-à-dire en reconnaissant que sa praxis individuelle — ses actes — dépend de son environnement. Mais la dialectique est-elle pour autant fondée? Car comment affirmer une concordance entre «l’être matériel, la praxis et la connaissance», tout en soutenant que la dialectique n’est pas préétablie?
 
Le seul moyen d’affirmer une dialectique non a priori est de tenter de la définir afin de pouvoir la «critiquer». Or le mouvement dialectique se fonde lui-même, au sens où vouloir le saisir, c’est découvrir qu’il n’apparaît qu’au sein de notre praxis.


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« 12 « Critique de la Raison dialectique • 1 Au lendemain de la libération, Jean-Paul Sartre (né en 1905) avait publié dans " Les Temps modernes " une série d'articles sous le titre " Matérialisme et Révolu­ tion "'· Il y prenait position contre le matérialisme histo­ rique des marxistes.

Il voyait en effet une contradiction entre la négation de la liberté du sujet (qu'impliquait selon lui la conception marxiste de l'histoire) et l'enga­ gement révolutionnaire, affirmation d'un choix existentiel.

Il accusait, à ce moment, l'opposition entre sa propre philosophie, comportant la totale liberté de l'homme et son entière responsabilité, et le marxisme, dont il mettait en cause le postulat déterministe.

2 " Critique de la Raison dialectique " (1960) marque une évolution de la pensée de Sartre.

Il entend se situer à l'intérieur du marxisme.

Le marxisme, dit-il, est indé­ passable, car il est l'histoire prenant conscience d'elle­ même.

Mais il s'est arrêté, sclérosé.

Régressant par rap­ port à Marx, il s'est transformé en un dogmatisme de caractère métaphysique.

Cette sclérose du marxisme officiel justifie la permanence d'une pensée existentia- liste.

Celle-ci poursuit '-'ne enquête sur le sujet de fi l'histoire dont l'étude a été abandonnée depuis les travaux du jeune Marx.

3 La mutilation du marxisme remonte très loin, puis­ qu'il faut en chercher l'origine dans l'œuvre d'Engels lui-même.

Dans " L'Anti-DIIhring ,.

et dans " La Dia­ lectique de la nature ..

, Engels a été, estime Jean-Paul Sartre, infidèle à la véritable inspiration de Marx, dont le matérialisme se conciliait avec une affirmation huma­ niste.

Le matérialisme dialectique, au contraire, en insé­ rant la dialectique dans la nature, a fait de l'homme une chose, un objet de l'histoire.

4 S'il est vrai que l'histoire obéit à des lois, affirme Jean-Paul Sartre, elles ne sont pas du même type que les lois de la nature.

La lutte des classes prend sa. »

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