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David Hume Comment la raison établit-elle les lois de la nature ?

Publié le 05/01/2010

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hume
Le soleil ne se lèvera pas demain, cette proposition n'est pas moins intelligible et elle n'implique pas plus contradiction que l'affirmation : il se lèvera. Nous tenterions donc en vain d'en démontrer la fausseté. Si elle était démonstrativement fausse, elle impliquerait contradiction et l'esprit ne pourrait jamais la concevoir distinctement. C'est donc peut-être un sujet digne d'éveiller la curiosité que de rechercher quelle est la nature de cette évidence qui nous assure de la réalité d'une existence et d'un fait au-delà du témoignage actuel des sens ou des rapports de notre mémoire. [...] Tous les raisonnements sur les faits paraissent se fonder sur la relation de la cause à l'effet. C'est au moyen de cette seule relation que nous dépassons l'évidence de notre mémoire et de nos sens. Si donc nous désirons nous satisfaire au sujet de la nature de l'évidence qui nous donne la certitude des faits, il faut que nous recherchions comment nous arrivons à la connaissance de la cause et de l'effet. J'oserai affirmer, comme une proposition générale qui n'admet pas d'exception, que la connaissance de cette relation ne s'obtient, en aucun cas, par des raisonnements a priori ; mais qu'elle naît entièrement de l'expérience quand nous trouvons que des objets particuliers sont en conjonction constante l'un avec l'autre.

Hume, comme tous les empiristes, considère l'induction comme un pari imprudent et, pour tout dire, intenable. Pari sur l'avenir (rien ne dit que demain sera comme aujourd'hui), pari sur l'ordre des choses (rien ne dit qu'une relation doive être universelle). En donnant à l'induction un fondement non  pas logique mais psychologique (elle serait une conjecture probable dérivée de l'expérience usuelle), Hume d'une part rabat la généralisation sur la répétition, d'autre part comble l'écart entre la pensée scientifique et les manifestations les plus rationnelles de la vie affective. Enfin, c'est bien parce qu'elle procède par induction et qu'elle ne peut faire autrement que la science, aux yeux de Hume, n'apporte pas de certitude absolue sur les objets qu'elle étudie.

hume

« conjonction de deux phénomènes, sans que rien ne puisse garantir que cette conjonction se produira toujours.

C'estcontre ce texte et l'image qu'il donne de la science comme fragile édifice que Kant réagira dans sa philosophie.

Ilécrira que ce texte l'a fait sortir de son «sommeil dogmatique» et l'a poussé à chercher à «sauver la science» enmontrant que la nécessité des lois de la physique n'est pas réductible à une simple habitude.

Ce sera l'objectifpoursuivi par la Critique de la raison pure, texte dans lequel Kant tentera de poser le caractère universel etnécessaire des lois de la nature que la science nous décrit.

HUME (David). Né et mort à Edimbourg (1711-1776). Il fut quelque temps commerçant à Bristol, voyagea en France et vécut à La Flèche.

En 1748, il visita l'Autriche etl'Italie, puis devint bibliothécaire de la Faculté des Avocats à Edimbourg.

Il accompagna l'ambassadeur anglais àParis en 1763, et y fréquenta les milieux philosophiques et littéraires.

Il rentra en Angleterre, accompagné deRousseau, qui le quitta rapidement.

Sous-secrétaire d'État, Hume se retira à Edimbourg en 1769.

Les influencescapitales subies par sa pensée furent celles de l'empirisme de Locke et de l'idéalisme de Berkeley.

Hume estempiriste : il prend pour base de son étude philosophique l'observation et l'expérimentation.

Il rabaisse l'idée deraison et ramène le principe de causalité à des liaisons d'idées que l'accoutumance, l'habitude et la répétition ontrendu si fortes qu'elles nous semblent nécessaires.

Il se livre à une description psychologique des processus del'accoutumance.

Mais il distingue l'induction de l'accoutumance, de même qu'il distingue l'inférence causale et leraisonnement démonstratif.

Nous ne pouvons avoir aucune certitude en ce qui concerne l'avenir des loisscientifiques.

Un corps est un groupe de sensations; le moi est mie suite d'états de conscience.

Il n'existe desubstance ni matérielle ni spirituelle.

Hume détrône la raison abstraite et ramène à l'échelle humaine l'entendementhumain.

Son phénoménisme absolu le conduit au scepticisme en matière religieuse. Oeuvres principales : Traité de la nature humaine (1739), Essais moraux et politiques (1741), Essai sur l'entendement humain (1748), Enquête sur les principes de la morale (1751), Histoire de Grande-Bretagne (1754-1761), Histoire naturelle de la religion (1759), Dialogues sur la religion naturelle (publié en 1777), Essai sur le suicideet l'immortalité de l'âme (publié en 1779). Hume, comme tous les empiristes, considère l'induction comme un pari imprudent et, pour tout dire, intenable.

Parisur l'avenir (rien ne dit que demain sera comme aujourd'hui), pari sur l'ordre des choses (rien ne dit qu'une relationdoive être universelle).

En donnant à l'induction un fondement nonpas logique mais psychologique (elle serait une conjecture probable dérivée de l'expérience usuelle), Hume d'unepart rabat la généralisation sur la répétition, d'autre part comble l'écart entre la pensée scientifique et lesmanifestations les plus rationnelles de la vie affective.

Enfin, c'est bien parce qu'elle procède par induction et qu'ellene peut faire autrement que la science, aux yeux de Hume, n'apporte pas de certitude absolue sur les objets qu'elleétudie.La science n'échappe pas au domaine de la croyance.

Certes, il est hautement probable que le soleil se lèverademain mais, dit Hume, il n'est pas complètement impossible qu'il ne se lève pas - ce qui signifie qu'il n'est pascontradictoire ni logiquement ni physiquement que son lever n'ait pas lieu.

Par habitude, nous avons mis notre réveilà telle heure et, jusque-là, ça a plutôt bien marché.

Mais l'induction est un pari sur le futur que personne n'est tenude tenir, pas même Dieu.

Bertrand Russell dira à propos de l'induction qu'elle est le raisonnement que fait le pouletlorsque il associe la main de la fermière au grain qui le nourrit, jusqu'au jour où cette main lui tord le cou.. »

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