Devoir de Philosophie

Des hommes soulevèrent alors le roi et ils l’emportèrent jusqu’à la Cité en étendant des manteaux sur des bois de lances, et d’autres

Publié le 29/03/2014

Extrait du document

Des hommes soulevèrent alors le roi et ils l’emportèrent jusqu’à la Cité en étendant des manteaux sur des bois de lances, et d’autres soulevèrent doucement Eowyn et l’emportèrent derrière lui. Mais on ne put enlever du champ de bataille les hommes de la maison du roi, car sept de ses chevaliers étaient tombés là, et leur chef Déorwine se trouvait parmi eux. On les étendit donc à part de leurs ennemis et de la sinistre bête, et on les entoura de lances. Et plus tard, quand tout fut terminé, des hommes revinrent faire là un feu pour brûler la carcasse de la bête, mais, pour Nivacrin, ils creusèrent une tombe et dressèrent au-dessus une pierre sur laquelle était gravé dans les langues de Gondor et de la Marche :

Fidèle serviteur et pourtant de son maître le funeste destin,

Fils de Piedléger, le rapide Nivacrin.

L’herbe poussa verte et haute sur le Tertre de Nivacrin, mais à jamais noire et nue resta la terre sur laquelle fut brûlée la bête.

À présent, Merry marchait avec lenteur et tristesse à côté des porteurs, et il ne prêta plus attention au combat. Il était las et empli de douleur, et ses membres tremblaient comme de froid. Une grande pluie vint de la Mer et il sembla que toutes choses pleuraient sur Théoden et Eowyn, éteignant sous des larmes grises les incendies de la Cité. Ce fut à travers une brume qu’il vit bientôt approcher l’avant-garde des hommes de Gondor. Imrahil, Prince de Dol Amroth, s’avança et s’arrêta devant eux.

« Quel fardeau portez-vous, Hommes de Rohan ? « cria-t-il.

« Théoden Roi, répondirent-ils. Il est mort. Mais Eomer Roi chevauche à présent dans la bataille : celui au cimier blanc dans le vent. «

Le prince mit alors pied à terre et s’agenouilla près de la civière en l’honneur du roi et de son grand assaut, et il pleura. En se relevant, il porta le regard vers Eowyn, et il fut stupéfait. « Assurément, c’est là une femme ? dit-il. Les femmes mêmes de Rohirrim sont-elles venues en guerre dans notre besoin ? «

« Non ! Une seule, répondirent-ils. C’est la Dame Eowyn, soeur d’Eomer, nous ne savions rien de sa venue jusqu’à cette heure, et nous la regrettons amèrement. «

Alors le prince, voyant sa beauté, bien que son visage fût pâle et froid, toucha sa main tandis qu’il se baissait pour la regarder de plus près. « Hommes de Rohan ! s’écria-t-il. N’y a-t-il aucun médecin parmi vous ? Elle est blessée, peut-être mortellement, mais je crois qu’elle vit encore. « Et il tint devant les lèvres froides l’avant-bras brillamment poli de son armure, et voilà qu’une petite buée, à peine visible, se déposa dessus.

« La hâte est maintenant nécessaire «, dit-il, et il dépêcha un cavalier à la Cité pour ramener du secours. Mais lui, s’inclinant bas devant les morts, leur dit adieu et, remonté en selle, il s’en fut rejoindre la bataille.

Le combat devenait alors furieux sur les champs du Pelennor, et le fracas des armes s’éleva très haut, accompagné des cris des hommes et des hennissements des chevaux. Des cors sonnaient, des trompettes lançaient leur son éclatant, et les mûmakil mugissaient, aiguillonnés pour le combat. Sous les murs sud de la Cité, les hommes de pied de Gondor se lancèrent alors contre les légions de Morgul, qui y étaient toujours assemblées en force. Mais les cavaliers se portèrent à l’est au secours d’Eomer, Hurïn le Grand, Gardien des Clefs, et le seigneur de Lossarnach, et Hirluïn des Collines Vertes, et le Prince Imrahil le Beau entouré de ses chevaliers.

Leur aide n’était pas prématurée pour les Rohirrim : car la fortune avait tourné contre Eomer, et sa furie l’avait trahi. Le grand courroux de son attaque avait entièrement culbuté le front de ses ennemis, et de grands coins de ses Cavaliers avaient percé les rangs des Suderons, défaisant leurs cavaliers et réduisant les hommes de pied à la ruine. Mais partout où venaient les mûmakil, les chevaux refusaient d’avancer et se dérobaient, et les grands monstres n’étaient pas combattus, ils se dressaient comme des tours de défense, et les Haradrim se ralliaient autour d’eux : Et si, lors de leur attaque, les Rohirrim étaient trois fois moins nombreux que les seuls Haradrim, leur cas ne tarda pas à devenir encore bien pire, car de nouvelles forces commencèrent à se déverser d’Osgiliath sur-le-champ de bataille. Elles avaient été rassemblées là pour le sac de la Cité et le pillage de Gondor, dans l’attente de l’appel de leur Capitaine. Il était mort à présent, mais Gothmog, le lieutenant de Morgul, les avait jetés dans la mêlée : Orientaux armés de haches, Variags de Khand, Suderons en écarlate et, de Far Harad, des hommes noirs semblables à des semi-trolls avec des yeux blancs et des langues rouges. Les uns venaient en hâte derrière les Rohirrim, tandis que d’autres restaient à l’ouest pour retenir les forces de Gondor et les empêcher de rejoindre le Rohan.

Ce fut au moment où le combat commençait ainsi à tourner au désavantage du Gondor et où l’espoir chancelait qu’un nouveau cri monta de la Cité, c’était le milieu de la matinée, un grand vent soufflait, la pluie était chassée vers le nord et le soleil brillait. Dans cet air clair, les guetteurs des murs eurent au loin une nouvelle vision de terreur, et leur dernier espoir les quitta.

Car l’Anduin coulait de telle façon depuis la boucle du Harlond que les hommes pouvaient de la Cité en

suivre le cours de quelques lieues, et ceux qui avaient la vue longue pouvaient apercevoir tous les navires qui approchaient. Et regardant par-là, ils poussèrent des cris de consternation, car ils voyaient, se détachant en noir sur l’eau scintillante, une flotte poussée par le vent : des dromons et des navires à grand tirant d’eau avec de nombreuses rames et des voiles noires gonflées par la brise.

« Les Pirates d’Umbar ! crièrent les hommes. Les Pirates d’Umbar ! Regardez ! Les Pirates d’Umbar arrivent ! Ainsi le Belfalas est pris, et l’Ethir, et le Lebennin est parti. Les Pirates sont sur nous ! C’est le dernier coup du destin ! «

Et certains, sans ordre car il ne se trouvait personne dans la Cité pour les commander, coururent aux cloches et sonnèrent l’alarme, et d’autres sonnèrent la retraite à la trompette. « Revenez aux murs ! criaient-ils. Revenez aux murs ! Revenez à la Cité avant que tous ne soient submergés ! « Mais le vent qui activait les navires emportait toute leur clameur.

Les Rohirrim n’avaient assurément aucun besoin d’information ou d’alarme. Ils ne voyaient que trop bien eux-mêmes les voiles noires. Car Eomer ne se trouvait plus à présent qu’à un mille au plus du Harlond, et une grande presse de ses premiers ennemis le séparait de ce havre, alors que de nouveaux ennemis venaient en tournoyant par derrière, le coupant du Prince. Il regarda alors vers le Fleuve, l’espoir mourut dans son coeur et il maudit le vent qu’il avait auparavant béni. Mais les armées de Mordor furent toutes ragaillardies, et, emplies d’une nouvelle soif et d’une nouvelle furie, elles se précipitèrent à l’attaque en hurlant.

La disposition d’Eomer s’était à présent durcie et sa pensée était redevenue claire. Il fit sonner les cors pour rallier à sa bannière les hommes qui pouvaient y parvenir, car il pensait faire pour finir un grand mur de boucliers, tenir, combattre là à pied jusqu’au dernier homme et accomplir dans les champs du Pelennor des exploits dignes d’être chantés, bien que nul ne dût rester dans l’Ouest pour se souvenir du dernier Roi de la Marche. Il gagna donc à cheval une butte verte, où il planta sa bannière, et le Cheval Blanc flotta dans le vent.

Sorti du doute, sorti des ténèbres au lever du jour,

Je vins chantant au soleil et tirant le glaive.

Vers la fin de l’espoir, je chevauchai, et vers le déchirement du coeur

Place maintenant à la colère, place à la ruine et à un rouge crépuscule !

Il prononça ces vers, mais, ce faisant, il riait. Car il était encore possédé de l’ardeur de la bataille, il était toujours indemne, il était jeune et il était roi : seigneur d’un peuple féroce. Et, se riant du désespoir, il regarda de nouveau les navires noirs et il brandit son épée en signe de défi.

Mais alors l’étonnement le saisit, en même temps qu’une grande joie, il jeta son épée dans la clarté du soleil et chanta en la rattrapant. Et tous les yeux suivirent son regard, et voilà que sur le navire de tête un grand étendard se déployait, et le vent le fit flotter, tandis que le navire se tournait vers le Harlond. Dessus fleurissait un Arbre Blanc, et cela, c’était pour le Gondor, mais il était entouré de Sept Etoiles et surmonté d’une haute couronne, marque d’Elendil que nul seigneur n’avait portée depuis des années sans nombre. Et les étoiles flamboyaient au soleil, car elles avaient été ouvrées en gemmes par Arwen fille d’Elrond, et la couronne brillait dans le matin, car elle était faite de mithril et d’or.

Ainsi vint Aragorn fils d’Arathorn, Elessar, héritier d’Isildur, des Chemins des Morts, porté par un vent de la Mer au royaume de Gondor, et la joie des Rohirrim éclata en un torrent de rires et de grands éclairs d’épées, et l’allégresse et l’étonnement de la Cité se manifestèrent en fanfares de trompettes et en sonneries de cloches. Mais les armées de Mordor furent abasourdies : ce leur semblait une grande sorcellerie que leurs propres navires fussent remplis de leurs ennemis, une peur noire les envahit, sachant que la marée du destin s’était renversée et que leur ruine était proche.

Les chevaliers de Dol Amroth se dirigèrent vers l’est, poussant l’ennemi devant eux : trolls, variags et orques qui avaient horreur de la lumière du soleil. Eomer alla vers le sud, et ceux qui fuyaient devant sa face furent pris entre le marteau et l’enclume. Car maintenant des hommes sautaient des navires sur les quais du Harlond, et ils se précipitaient en tempête vers le nord. Là, venaient Legolas, Gimli jouant de la hache, Halbarad portant l’étendard, Elladan et Elrohir avec des étoiles au front, et les Dunedain obstinés, Rôdeurs du Nord, menant une grande et valeureuse force de gens du Lebennin, du Lamedon et des fiefs du Sud. Mais devant tous allait Aragorn avec la Flamme de l’Ouest, Anduril, tel un nouveau feu allumé, Narsil reforgée aussi mortelle que jadis, et sur son front était l’Etoile d’Elendil.

Et ainsi finalement Eomer et Aragorn se rencontrèrent au milieu de la bataille, et, s’appuyant sur leurs épées, ils se regardèrent, et ils furent heureux.

« Voilà donc que nous nous retrouvons en dépit de toutes les armées de Mordor qui s’étendaient entre nous, dit Aragorn. Ne l’avais-je pas annoncé à Fort le Cor ? «

« Oui, vous le dîtes, répondit Eomer, mais l’espoir est souvent trompeur, et je ne savais pas alors que vous étiez un voyant. Mais doublement bénie est une aide inattendue, et jamais rencontre d’amis ne fut plus joyeuse. « Là-dessus, ils s’étreignirent les mains. « Ni plus opportune, dit Eomer. Vous arrivez juste à temps, ami. Nous avons subi de grandes pertes et beaucoup d’afflictions. «

« Vengeons les donc avant d’en parler ! « dit Aragorn, et ils retournèrent ensemble au combat.

Ils eurent encore à mener une dure bataille, et ce fut un long labeur, car les Suderons étaient des hommes hardis et acharnés, et féroces dans le désespoir, et les Orientaux étaient forts et endurcis à la guerre, et ils ne demandèrent aucun quartier. De-ci de-là, près d’une ferme ou d’une grange brûlée, sur quelque butte ou tertre ou en terrain plat, ils s’assemblaient de nouveau, se ralliaient, et ils combattirent ainsi jusqu’à la fin du jour.

Et puis le Soleil finit par descendre derrière le Mindolluin, emplissant le ciel d’un grand incendie, de sorte que collines et montagnes étaient comme teintes de sang : le feu rougeoyait dans le Fleuve et l’herbe du Pelennor s’étendait, pourpre, dans le crépuscule. En cette heure, la grande bataille du champ de Gondor fut terminée, et aucun ennemi vivant ne restait dans tout le pourtour des Rammas. Tous étaient tués hormis ceux qui avaient fui pour mourir ou pour se noyer dans l’écume rouge du Fleuve. Peu d’hommes revinrent jamais à l’est à Morgul ou en Mordor, et au pays des Haradrim ne parvint qu’un on-dit des régions lointaines : une rumeur de la colère et de la terreur du Gondor.

Aragorn, Eomer et Imrahil revinrent à cheval vers la Porte de la Cité, et ils étaient à présent las au point de n’éprouver plus joie ni chagrin. Ces trois-là étaient indemnes, car telles étaient leur fortune, leur habileté et la puissance de leurs armes, et peu nombreux étaient ceux qui osaient les affronter ou regarder leur visage à l’heure de la colère. Mais beaucoup d’autres avaient été blessés, estropiés ou tués sur-le-champ de bataille. Les haches avaient taillé Forlong, combattant seul et démonté, et Duilïn de Morthond et son frère avaient été piétinés à mort au cours de leur assaut contre les mûmakil, alors qu’ils menaient leurs hommes tout près pour tirer dans l’oeil des monstres. Hirluïn le Beau ne retournerait pas à Pinnath Gelin, ni Grimbold à Grimslade, non plus que Halbarad aux Pays du Nord, Rôdeur à la main obstinée.

Nombreux étaient ceux qui avaient péri, renommés ou obscurs, capitaines ou soldats, car ce fut une grande bataille, et nul récit n’en a fait le compte total. Aussi, bien longtemps après, un auteur de Rohan dit-il dans son chant sur les Tertres de Mundburg :

Nous avons entendu chanter les cors sonnant dans les collines,

les épées brillant dans le royaume du Sud.

Les destriers partirent d’une belle foulée vers la Pierrelande

comme le vent dans le matin. La guerre était allumée.

Là tomba Théoden, puissant Thengling,

qui à ses salles dorées et ses verts pâturages

dans les champs du Nord jamais ne revint,

haut seigneur de l’armée. Harding et Guthlaf,

Dunhere et Déorwine, le preux Grimbold,

Herefara et Herubrand, Horn et Fastred

combattirent et tombèrent là en pays lointain :

aux Tertres de Mundburg sous un tertre ils gisent

avec leurs compagnons de ligue, les seigneurs de Gondor.

Ni Hirluïn le Beau aux collines près de la mer,

ni Forlong le Vieux aux vallées fleuries,

jamais, à Arnach, à son propre pays,

ne revinrent en triomphe, ni les grands archers,

Derufin et Duilïn, à leurs sombres eaux

des lacs de Morthond à l’ombre des montagnes.

La mort au matin et au crépuscule

prit les seigneurs et les humbles

Depuis longtemps à présent ils dorment

sous l’herbe à Gondor près du Grand Fleuve.

Gris maintenant comme les larmes, argent scintillant,

rouge alors il roulait ses eaux rugissantes :

l’écume teinte de sang flamboyait dans le soir,

rouge tomba la rosée dans Rammas Echor.

« suivre le cours de quelques lieues, et ceux qui avaient la vue longue pouvaient apercevoir tous les navires qui approchaie nt.

Et regardant par-là, ils poussèrent des cris de consternation, car ils voyaient, se détachant en noir sur l’eau scintillante, une flotte poussée par le vent : des dromons et des navires à grand tirant d’eau avec de nombreuses rames et des voiles noires gonflées par la brise.

« Les Pirates d’Umbar ! crièrent les hommes.

Les Pirates d’Umbar ! Regardez ! Les Pirates d’Umbar arrivent ! Ainsi le Belfalas est pris, et l’Ethir, et le Lebennin est parti.

Les Pirates sont sur nous ! C’est le dernier coup du dest in ! » Et certains, sans ordre car il ne se trouvait personne dans la Cité pour les commander, coururent aux cloches et sonnèrent l’alarme, et d’autres sonnèrent la retraite à la trompette.

« Revenez aux murs ! criaient - ils.

Revenez aux murs ! Revenez à la Cité avant que tous ne soient submergés ! » Mais le vent qui activait les navires emportait toute leur clameur. Les Rohirrim n’avaient assurément aucun besoin d’information ou d’alarme.

Ils ne voyaient que trop bien eux - mêmes les voiles noires.

Car Eomer ne se trouvait plus à présent qu’à un mille au plus du Harlond, et une grande presse de ses premiers ennemis le séparait de ce havre, alors que de nouveaux ennemis venaient en tournoyant par derrière, le coupant du Prince.

Il regarda alors vers le Fleuve, l’espoir mourut dans son cœur et il maudit le vent qu’il avait auparavant béni.

Mais les armées de Mordor furent toutes ragaillardies, et, emplies d’une nouvelle soif et d’une nouvelle furie, elles se précipitèrent à l’attaque en hurlant. La disposition d’ Eomer s’était à présent durcie et sa pensée était redevenue claire.

Il fit sonner les cors pour rallier à sa bannière les hommes qui pouvaient y parvenir, car il pensait faire pour finir un grand mur de boucliers, tenir, combattre là à pied jusqu’au dernie r homme et accomplir dans les champs du Pelennor des exploits dignes d’être chantés, bien que nul ne dût rester dans l’Ouest pour se souvenir du dernier Roi de la Marche.

Il gagna donc à cheval une butte verte, où il planta sa bannière, et le Cheval Blanc flotta dans le vent.

Sorti du doute, sorti des ténèbres au lever du jour, Je vins chantant au soleil et tirant le glaive. Vers la fin de l’espoir, je chevauchai, et vers le déchirement du cœur Place maintenant à la colère, place à la ruine et à un rouge c répuscule ! Il prononça ces vers, mais, ce faisant, il riait.

Car il était encore possédé de l’ardeur de la bataille, il était toujours indemne, il était jeune et il était roi : seigneur d’un peuple féroce.

Et, se riant du dé sespoir, il regarda de nouveau les navires noirs et il brandit son épée en signe de défi. Mais alors l’étonnement le saisit, en même temps qu’une grande joie, il jeta son épée dans la clarté du soleil et chanta en la rattrapant.

Et tous les yeux suivirent son regard, et voilà que sur le navire de tête un grand étendard se déployait, et le vent le fit flotter, tandis que le navire se tournait vers le Harlond.

Dessus fleurissait un Arbre Blanc, et cela, c’était pour le Gondor, mais il était entouré de Sept Et oiles et surmonté d’une haute couronne, marque d’Elendil que nul seigneur n’avait portée depuis des années sans nombre.

Et les étoiles flamboyaient au soleil, car elles avaient été ouvrées en gemmes par Arwen fille d’Elrond, et la couronne brillait dans le matin, car elle était faite de mithril et d’or.

Ainsi vint Aragorn fils d’Arathorn, Elessar, héritier d’Isildur, des Chemins des Morts, porté par un vent de la Mer au royaume de Gondor, et la joie des Rohirrim éclata en un torrent de rires et de grands éc lairs d’épées, et l’allégresse et l’étonnement de la Cité se manifestèrent en fanfares de trompettes et en sonneries de cloches.

Mais les armées de Mordor furent abasourdies : ce leur semblait une grande sorcellerie que leurs propres navires fussent rempli s de leurs ennemis, une peur noire les envahit, sachant que la marée du destin s’était renversée et que leur ruine était proche. Les chevaliers de Dol Amroth se dirigèrent vers l’est, poussant l’ennemi devant eux : trolls, variags et orques qui avaient hor reur de la lumière du soleil.

Eomer alla vers le sud, et ceux qui fuyaient devant sa face furent pris entre le marteau et l’enclume.

Car maintenant des hommes sautaient des navires sur les quais du Harlond, et ils se précipitaient en tempête vers le nord.

Là, venaient Legolas, Gimli jouant de la hache, Halbarad portant l’étendard, Elladan et Elrohir avec des étoiles au front, et les Dunedain obstinés, Rôdeurs du Nord, menant une grande et valeureuse force de gens du Lebennin, du Lamedon et des fiefs du Sud. Mais devant tous allait Aragorn avec la Flamme de l’Ouest, Anduril, tel un nouveau feu allumé, Narsil reforgée aussi mortelle que jadis, et sur son front était l’Etoile d’Elendil. Et ainsi finalement Eomer et Aragorn se rencontrèrent au milieu de la batai lle, et, s’appuyant sur leurs épées, ils se regardèrent, et ils furent heureux. « Voilà donc que nous nous retrouvons en dépit de toutes les armées de Mordor qui s’étendaient entre nous, dit Aragorn.

Ne l’avais - je pas annoncé à Fort le Cor ? » « Oui, vous le dîtes, répondit Eomer, mais l’espoir est souvent trompeur, et je ne savais pas alors que vous étiez un voyant.

Mais doublement bénie est une aide inattendue, et jamais rencontre d’amis ne fut plus joyeuse. » Là -dessus, ils s’étreignirent les mains.

« Ni plus opportune, dit Eomer.

Vous arrivez juste à temps, ami.

Nous avons subi de grandes pertes et beaucoup d’afflictions. » « Vengeons les donc avant d’en parler ! » dit Aragorn, et ils retournèrent ensemble au combat.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles