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DESCARTES: obéir aux lois et aux coutumes de mon pays

Publié le 17/04/2005

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[...] obéir aux lois et aux coutumes de mon pays, retenant constamment la religion en laquelle Dieu m'a fait la grâce d'être instruit dès mon enfance, et me gouvernant, en toute autre chose, suivant les opinions les plus modérées, et les plus éloignées de l'excès, qui fussent communément reçues en pratique par les mieux sensés avec lesquels j'aurais à vivre. [...] Et entre plusieurs opinions également reçues, je ne choisissais que les plus modérées : tant à cause que ce sont toujours les plus commodes pour la pratique, et vraisemblablement les meilleures, tout excès ayant coutume d'être mauvais; comme aussi afin de me détourner moins du vrai chemin, en cas que je faillisse, que si, ayant choisi l'un des extrêmes, c'eût été l'autre qu'il eût fallu suivre. [...] être le plus ferme et le plus résolu dans mes actions que je pourrais, et ne suivre pas moins constamment les opinions les plus douteuses, lorsque je m'y serais une fois déterminé, que si elles eussent été très assurées. Imitant en ceci les voyageurs qui, se trouvant égarés en quelque forêt, ne doivent pas errer en tournoyant, tantôt d'un côté, tantôt de l'autre, ni encore moins s'arrêter en une place, mais marcher toujours le plus droit qu'ils peuvent vers un même côté, et ne le changer point pour de faibles raisons, encore que ce n'ait été au commencement que le hasard seul qui les ait déterminés à le choisir : car, par ce moyen, s'ils ne vont justement où ils désirent, ils arriveront au moins à la fin quelque part, où vraisemblablement ils seront mieux que dans le milieu d'une forêt. Et ainsi les actions de la vie ne souffrant souvent aucun délai, c'est une vérité très certaine que, lorsqu'il n'est pas en notre pouvoir de discerner les plus vraies opinions, nous devons suivre les plus probables ; et même, qu'encore que nous ne remarquions point davantage de probabilité aux unes qu'aux autres, nous devons néanmoins nous déterminer à quelques-unes, et les considérer après, non plus comme douteuses, en tant qu'elles se rapportent à la pratique, mais comme très vraies et très certaines, à cause que la raison qui nous y a fait déterminer se trouve telle. [...] tâcher toujours à me vaincre, que la fortune, et changer mes désirs plutôt que l'ordre du monde; et généralement, m'accoutumer à croire qu'il n'y rien qui soit entièrement en notre pouvoir, que nos pensées [...] faire une revue sur les diverses occupations qu'ont les hommes en cette vie, pour tâcher à faire choix de la meilleure ; [...] employer toute ma vie à cultiver ma raison... DESCARTES
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« Etude : Discours de la méthode.(Descartes) Plan: I) Texte de Descartes : extrait (les voyageurs égarés). II) Explication de texte. I) Texte de Descartes : extrait (les voyageurs égarés) « Ma seconde maxime était d'être le plus ferme et le plus résolu en mes actions que je pourrais, et de ne suivre pas moins constamment les opinions les plus douteuses lorsque je m'y serais une fois déterminé, que si elles eussent été très assurées : imitant en ceci les voyageurs, qui, se trouvant égarés en quelque forêt, ne doivent pas errer en tournoyant tantôt d'un côté tantôt d'un autre, ni encore moins s'arrêter en une place, mais marcher toujours le plus droit qu'ils peuvent vers un même côté, et ne le changer point pour de faibles raisons, encore que ce n'ait peut-être été au commencement que le hasard seul qui les ait déterminés à le choisir; car, par ce moyen, s'ils ne vont justement où ils désirent, ils arriveront au moins à la fin quelque part où vraisemblablement ils seront mieux que dans le milieu d'une forêt.

Et ainsi les actions de la vie ne souffrant souvent aucun délai, c'est une vérité très certaine que, lorsqu'il n'est pas en notre pouvoir de discerner les plus vraies opinions, nous devons suivre les plus probables; et même qu'encore que nous ne remarquions point davantage de probabilité aux unes qu'aux autres, nous devons néanmoins nous déterminer à quelques unes, et les considérer après, non plus comme douteuses en tant qu'elles se rapportent à la pratique, mais comme très vraies et très certaines, à cause que la raison qui nous y a fait déterminer se trouve telle.

» DESCARTES, Discours de la méthode. II) Explication de texte Pour bien se conduire dans la vie, et en l'absence de certitude , il convient de faire preuve de volonté, c'est-à-dire d'avoir le courage de prendre une décision et de s'y tenir fermement.

Descartes développe l'exemple des voyageurs perdus dans une forêt.

Le but des voyageurs égarés est de sortir de la forêt ; l'endroit où ils en sortent importe moins que le fait même d'en sortir.

Pour atteindre ce but, les voyageurs égarés doivent choisir un chemin et le poursuivre avec constance dans la mesure du possible, sans se laisser ballotter de-ce de-là par les contingences extérieures ou des changements d'humeur.

Les voyageurs égaré ne sachant pas, par définition, quel est le chemin qui les conduirait chez eux, l'essentiel est qu'il choisisse un chemin, n'importe lequel, et qu'ils n'en changent pas à la légère car ainsi, « S'ils ne vont justement où ils désirent, ils arriveront au moins à la fin quelque part, où vraisemblablement ils seront mieux que dans le milieu d'une forêt » .

La bonne décision est la décision prise , or le fait même de prendre une décision ne dépend pas du hasard mais de leur volonté. L'égarement dans la forêt symbolise l'incertitude dans laquelle nous sommes dans la vie quotidienne : bien souvent, nous devons agir dans l'ignorance de la bonne voie à suivre. « Tournoyer tantôt d'un côté tantôt d'un autre » symbolise l'inconstance de celui qui ne réussit pas à choisir et ne cesse de revenir sur ses décisions.

Ce manque de fermeté tient à un défaut de confiance en soi.. »

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