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Emouvoir pour dénoncer : Mélancholia, V. Hugo

Publié le 26/06/2011

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hugo

Support : Mélancholia, V. Hugo, Livre p. 136.

1.      Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ?

2.      Ces doux êtres pensifs, que la fièvre maigrit ?

3.      Ces filles de huit ans qu'on voit cheminer seules ?

4.      Ils s'en vont travailler quinze heures sous des meules ;

5.      Ils vont, de l'aube au soir, faire éternellement

6.      Dans la même prison le même mouvement.

7.      Accroupis sous les dents d'une machine sombre,

8.      Monstre hideux qui mâche on ne sait quoi dans l'ombre,

9.      Innocents dans un bagne, anges dans un enfer,

10.  Ils travaillent. Tout est d'airain, tout est de fer.

11.  Jamais on ne s'arrête et jamais on ne joue.

12.  Aussi quelle pâleur! la cendre est sur leur joue.

13.  Il fait à peine jour, ils sont déjà bien las

14.  Ils ne comprennent rien à leur destin, hélas !

15.  Ils semblent dire à Dieu : "Petits comme nous sommes,

16.  Notre père, voyez ce que nous font les hommes !"

17.  O servitude infâme imposée à l'enfant !

18.  Rachitisme! travail dont le souffle étouffant

19.  Défait ce qu'a fait Dieu ; qui tue, oeuvre insensée,

20.  La beauté sur les fronts, dans les coeurs la pensée,

21.  Et qui ferait - c'est là son fruit le plus crétin !-

22.  D'Apollon un bossu, de Voltaire un crétin !

23.  Travail mauvais qui prend l'âge tendre en sa serre,

24.  Qui produit la richesse en créant la misère,

25.  Qui se sert d'un enfant ainsi que d'un outil.

Victor Hugo (1802-1885), Les Contemplations

3. Etude de la fin du texte : comparaison

* Observation de la ponctuation à partir du vers 17 ? Interprétation : à partir du v.17, colère du poète s’exprime vraiment/ Comparaison ac début : questions = étonnement, description du travail, voix des enfants ; v.17 = expression plus personnelle du poète, s’engage dans son écriture.

- fonction de « O servitude «, « Rachitisme « : apostrophe, procédé de style mis en place ici ? Exagération

* Observation du rythme des vers par comparaison avec 1ère partie ?: v.18 : 3/9 ; v.19 : 6/2/4  v.21 :4/8 = le rythme est chaotique, absence de régularité qui peut traduire la colère intèrieure du poéte, explose sa révolte dans son écriture.

hugo

« 19. Défait ce qu'a fait Dieu ; qui tue, oeuvre insensée, 20. La beauté sur les fronts, dans les coeurs la pensée, 21. Et qui ferait - c'est là son fruit le plus crétin !- 22. D'Apollon un bossu, de Voltaire un crétin ! 23. Travail mauvais qui prend l'âge tendre en sa serre, 24. Qui produit la richesse en créant la misère, 25. Qui se sert d'un enfant ainsi que d'un outil. Victor Hugo (1802-1885), Les Contemplations 3.

Etude de la fin du texte : comparaison * Observation de la ponctuation à partir du vers 17 ? Interprétation : à partir du v.17, colère du poète s’exprime vraiment/ Comparaison ac début : questions = étonnement, description du travail, voix des enfants ; v.17= expression plus personnelle du poète, s’engage dans son écriture. - fonction de « O servitude », « Rachitisme » : apostrophe, procédé de style mis en place ici ? Exagération * Observation du rythme des vers par comparaison avec 1 ère partie ? : v.18 : 3/9 ; v.19 : 6/2/4 v.21 :4/8 = le rythme est chaotique, absence de régularité qui peut traduire la colère intèrieure du poéte, explose sa révoltedans son écriture. - Même idée : observez les phrases : correspondent-elles aux vers ? non, nbx rejets ( v.19, 21) .

idem dans lastructure des phrases : analyse v.18 à 22 ( mot apposé « travail » + 3 expansions du nom : relatives + relativesenchâssées) = la syntaxe elle aussi est confuse, complexe et dit la révolte du poéte, mime sa fougue, sonagressivité. * Observation des adjectifs qualificatifs/ verbes : « infâme, imposée, étouffant, insensée, crétin, mauvais »/ « défait, tue, » Comment pouvez-vous qualifier ces adj.

: péjoratifs qui insistent sur l’enfermement mental de cesenfants + idée de non-sens , idée de destruction. * Observation de la métaphore filée : le monde inversé, monde à l’envers, renversement ( à trouver par les élèves) : références à éclairer Apollon et Voltaire ; outils de la métaphore ( structure comparative « feraitde …un »+ ainsi que = gérondif « en créant)// observation comparaison v.25 ; quel est l’argument principal de cette2ème partie : le travail des enfants est contraire à la nature car il est contraire à l’œuvre de Dieu. * Observation des déterminants v.1,2,3 et v.17,25 ( ces // le, un) : comment évolue le poème, quelle tournure prend-il ? Du particulier au général ; Même idée dans types de phrase : affirmative ( non interrogative, niidée de doute comme vb.

« sembler, « on ne sait quoi ») Le discours devient généralisant et catégorique : ladénonciation est en marche. * A qui s’adresse ce réquisitoire ? Pourquoi peut-on parler d’un texte à portée universelle ? 4.

Synthèse : « Emouvoir pour dénoncer » Travail personnel : en vous aidant du travail d’analyse fait en classe, expliquez le titre de la séance : « Emouvoir pour dénoncer » ( A qui s’adresse ce texte de V.Hugo ? Que veut-il dénoncer ? Comment s’y prend-il pourconvaincre son lecteur ? ( Travail noté = 15 lignes au moins) Synthèse commune : ( distribuée en correction) Dans le texte Mélancholia de V.Hugo, le poète dénonce le travail des enfants tout en cherchant à faire adhérer son lecteur à ses convictions.

Pour cela, il cherche à l’émouvoir, à susciter sa pitié : il s’adresse ainsi à ses sentiments. Dans la première partie du texte, il va donc tout d’abord utiliser des questions rhétoriques pour interroger indirectement le lecteur et l’amener à s’étonner devant cette situation.

C’est ensuite par une description trèspéjorative de ces enfants et de leur travail qu’il va toucher le lecteur.

Il utilise notamment la métaphore de la machine comme monstre effrayant et souligne le caractère horrible de cet univers grâce au champ lexical de l’enfer ( airain, fer, enfer, bagne etc…).

Dans un troisième temps, il cherche à apitoyer le lecteur en faisant entendre lavoix de ces enfants qui, dans un mouvement de désespoir s’en remettent à Dieu comme dans une prière. Dans la deuxième partie du texte, V.Hugo tente d’émouvoir son lecteur différemment : il ne cherche plus à suscitersa pitié mais sa colère.

Pour cela, il va employer une ponctuation beaucoup plus marquée, un rythme beaucoup plus soutenu ainsi que des adjectifs péjoratifs et subjectifs ( « infâme », « crétin ») qui peuvent traduire la révolteintérieure du poète.

D’autre part, il met en place la métaphore du monde à l’envers, du monde chaotique pour. »

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