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en quel sens la philosophie a-t-elle pour but de nous inquiéter ?

Publié le 27/08/2005

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philosophie

Analyse du sujet : L'intitulé du sujet (« en quel sens ? «) suppose que la philosophie a effectivement pour but de nous inquiéter. Cela étant acquis, on nous demande d'expliquer le sens que peut avoir une telle affirmation. Que signifie ici « nous inquiéter «. Il faudra donc chercher quels sont les différents sens possibles de « inquiéter « (donner du souci, faire peur, mettre dans l'incertitude, mettre mal à l'aise,  etc.), et se demander lequel est approprié à la philosophie. Il faut bien noter qu'il s'agit de s'interroger non sur ce que fait effectivement la philosophie (le sujet serait alors : « En quel sens la philosophie nous inquiète-t-elle ? «), mais sur ce qu'elle tend à faire, sur ce qu'elle recherche, sur son but : la philosophie aura atteint son objectif si elle parvient à nous inquiéter. Problématisation : Étymologiquement, « philo-sophie « signifie « amour de la sagesse «. Le philosophe est donc celui qui recherche la sagesse. Or on considère généralement que le sage vit dans la sérénité, l'absence de trouble. Comment comprendre, dès lors, que le but de la philosophie puisse être d'inquiéter, et non pas de rassurer ? La philosophie a-t-elle pour but de donner des réponses ou de poser des questions ? A-t-elle pour but de nous rassurer ou de nous mettre dans une position inconfortable, de nous faire douter de nos certitudes ?

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« qu'on a admis ceci : une espèce animale doit être douée de raison, et, comme classe d'êtresraisonnables, tous mortels mais dont l'espèce est immortelle, elle doit tout de même parvenir audéveloppement complet de ses dispositions.

» c) ...

et comment nous devons nous comporter. Texte : Cicéron, De finibus , III, 8,29, dans Les Stoïciens, textes choisis par Jean Brun. « Il est impossible qu'existe jamais un homme d'une âme résolue, grande et ferme, ce que nous appelonsun homme fort, s'il n'est pas bien établi que la douleur n'est pas un mal.

En effet tout comme celui quirange la douleur parmi les maux ne peut pas ne pas la craindre, de même personne ne pourra ignorer oumépriser ce qui aura été mis au nombre de maux...

Celui qui possède une âme grande et forte méprise etcompte pour rien tout ce qui peut s'abattre sur l'homme.

Il résulte de cela qu'il n'y a d'autre mal que cequi est honteux.

Et cet homme d'une grande et insigne élévation, d'une grande âme, vraiment fort,considérant comme en dessous de lui toutes les contingences humaines, cet homme, dis-je, que nousvoulons former, que nous cherchons, doit avoir confiance en lui, en sa vie passée et à venir, doit porterun bon jugement sur lui-même en se persuadant qu'aucun mal ne peut arriver au sage.

De cela il suitencore que le seul bien c'est ce qui est moral et avoir une vie heureuse c'est vivre moralement c'est-à-dire avec vertu.

» Transition : Pourtant, force est de constater que la philosophie ne donne pas réponse à tout, mais, au contraire, nous pose de nouvelles questions. 2.

Mais elle pose plus de questions qu'elle ne donne de réponses. a) Le philosophe est celui qui vient nous déranger dans nos certitudes, nous poser les questionsque nous ne voulons pas nous poser. Texte : Platon, République , chapitre 10, l'allégorie de la caverne, traduction Robert Baccou. REMARQUE : Il serait souhaitable de lire ce passage incontournable dans son intégralité.

Voici cependant des extraits particulièrement importants pour notre propos. « Figure-toi des hommes dans une demeure souterraine, en forme de caverne, ayant sur toute sa largeurune entrée ouverte à la lumière ; ces hommes sont là depuis leur enfance, les jambes et le couenchaînés, de sorte qu'ils ne peuvent bouger ni voir ailleurs que devant eux, la chaîne les empêchant detourner la tête ; la lumière leur vient d'un feu allumé sur une hauteur, au loin derrière eux ; entre le feu etles prisonniers passe une route élevée : imagine que le long de cette route est construit un petit mur,pareil aux cloisons que les montreurs de marionnettes dressent devant eux, et au-dessus desquelles ilsfont voir leurs merveilles.

(...) Figure-toi maintenant le long de ce petit mur des hommes portant desobjets de toute sorte, qui dépassent le mur, et des statuettes d'hommes et d'animaux, en pierre, en bois,et en toute espèce de matière ; naturellement, parmi ces porteurs, les uns parlent et les autres setaisent.

(...) Ils nous ressemblent, répondis-je ; et d'abord, penses-tu que dans une telle situation ilsaient jamais vu autre chose d'eux-mêmes et de leurs voisins que les ombres projetées par le feu sur laparoi de la caverne qui leur fait face ? (...) Si donc ils pouvaient s'entretenir ensemble ne penses-tu pasqu'ils prendraient pour des objets réels les ombres qu'ils verraient ? » b) Ce qui nous éloigne, en effet, le plus de la sagesse est de croire que nous savons alors que nous ne savons pas.

Or nous n'aimons pas qu'on nous montre que nous ne savons pas ce quenous croyons savoir. Texte : Platon, Apologie de Socrate , traduction de Jean Guillon. « Considérez la raison pour laquelle je vous donne ces indications, car j'ai à vous expliquer l'origine descalomnies dirigées contre moi.

Une fois connue la réponse de l'oracle, je réfléchis en moi-même :« Voyons, que veut dire le dieu ? Qu'entend-il à mots couverts ? Car, j'ai, quant à moi, l'intime convictionde n'être savant ni peu ni prou ; que veut-il donc dire en déclarant que je suis le plus savant ? Il ensaurait pourtant mentir, puisque la loi divine le lui interdit.

» J'étais depuis longtemps perplexe sur le sensde ces paroles, quend non sans peine je pris le parti de faire l'enquête que voici. J'allais chez un de ces hommes qui passaient pour savants, me disant que là mieux qu'ailleurs jeconvaincrais de fausseté la parole du dieu et que je déclarerais à l'oracle : « Voilà un homme plus savantque moi, et toi tu m'as prétendu plus savant.

» J'observai donc mon personnage --- je ‘nai pas à vousdire son nom, c'était un de nos hommes d'État --- et tout en l'examinant et causant avec lui, voici,Athéniens, l'impression que j'eus : je trouvais qu'il passait pour savant auprès de beaucoup de gens etsurtout auprès de lui-même, mais qu'il ne l'était point.

Je tentais alors de lui montrer qu'il croyait êtresavant, mais qu'il ne l'était aucunement.

Résultat : j'en devins odieux à cet homme et à nombre depersonnes présentes.

Je m'en allais raisonnant ainsi en moi-même : « Je suis plus savant que cet homme. »

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