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En quel sens les sciences de l’homme sont-elles des sciences ?

Publié le 11/02/2019

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Bacon considère déjà qu’il faut « savoir pour pouvoir ». Descartes précise que, grâce à la science et à la technique, l’homme deviendrait « comme maître et possesseur de la nature », et Auguste Comte confirme à son tour que la connaissance de la nature grâce aux sciences augmente le pouvoir que l’homme a sur elle. Or, cette alliance entre savoir et pouvoir se retrouve dans les sciences humaines.

 

Sans doute fait-on souvent valoir qu’il y a dans l’homme une liberté qui interdit qu’on le considère comme soumis à un déterminisme aussi rigoureux que les phénomènes physiques ou chimiques. Et l’on peut de ce point de vue mettre en cause la capacité de pans entiers des sciences humaines à prévoir quoi que ce soit : c’est ainsi parce que les comportements humains restent non massivement déterminés que l’économie, meme se voulant la plus scientifique possible, ne parvient pas à véritablement prévoir les « crises ». C’est qu’il y dans de tels domaines un facteur « affectif » ou « sensible » qui ne peut être mis en équation. Il n’en reste pas moins que

« CORRIGÉ P""troduction] Les philosophes ne se privent généralement pas de cnuquer les sciences humaines : leurs méthodes ne seraient pas assez rigoureuses, et elles se trouveraient trop proches de discours simplement idéologiques.

Si toutefois on les nommes « sciences humaines » avec quelque raison, c'est qu'elles doivent être, au moins en partie, des sciences : il peut être pru­ dent, avant même de prétendre en opérer une critique méthodologique, d'examiner ce qui justifie d'abord leur appellation.

(1.

Un savoir] Lorsque les sciences humaines se constituent au XIX' siècle, c'est, au moins en partie, en prenant exemple sur les sciences antérieures, de la physique à la biologie.

Ces dernières ont su construire un véritable savoir (et il n'a pas cessé de progresser depuis), et la connaissance du monde naturel, ou extérieur, semble devoir désormais être complétée par celle du monde humain, dans les dimensions qui lui sont spécifiques.

La psychologie entreprend donc de comprendre et de trouver éventuel­ lement les lois qui régissent la vie mentale, tant normale que pathologique - puisque c'est aussi au xtx • siècle que la psychiatrie affirme son indépen­ dance (en se séparant n ota mm ent du domaine judiciaire, et en se rappro­ chant d'un modèle médical).

L'histoire, qui était antérieurement un récit proche de préoccupations littéraires ou moralisatrices (on en espérait des « leçons>> et des enseignements) affine la façon dont elle cherche et ras­ semble ses documents, en précise la critique, et met au point diverses hypothèses explicatives.

Quant à la sociologie, elle ambitionne dès Dur­ kheim de découvrir les lois qui organisent les groupes sociaux et les divers phénomènes qui s'y manifestent- qu'il s'agisse de la famille ou de l'État.

Les disciplines annexes qui se forment progressivement (ethnolo­ gie, spécialisations de l'histoire, etc.) partagent la même ambition : il s'agit toujours de repérer des lois, ou des régularités, auxquelles peuvent obéir les comportements humains, quel que soit le niveau auquel on les étudie -ce qui suppose que ces comportements sont soumis à quelque(s) déterminisme(s), même si ce dernier apparaît rapidement plus complexe que celui qui organise la nature.

Bien que leur histoire soit encore brève, il est incontestable que les sciences humaines sont parvenues à constituer un «savoir » sur l'homme.

Psychologie, histoire et sociologie progressent en accumulant, non seule­ ment des observations anecdotiques, mais bien des connaissances : on comprend mieux aujourd'hui qu'en 1850 le fonctionnement psychique de. »

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