Est-il facile d'etre soi-même ?

Analyse du sujet   -          S'il faut être soi-même, ou si du moins cette coïncidence de soi à soi-même pose une question, il faut entendre par là que cet accord n'est pas donné mais qu'il demande à être réalisé, ou bien qu'il peut être perdu et qu'il faut alors se le réapproprier. -          Mais qu'est-ce que cette coïncidence de soi à soi-même ? Nous pourrions le penser dans les termes musicaux d'harmonie.  Comment réaliser cette harmonie, cet accord juste de soi à soi-même ? Dépend-il de nous ? Et dans ce cas où il dépendrait de nous, devons-nous le viser comme un idéal ? Car il ne va pas de soi qu'être en accord avec soi-même soit un idéal après lequel nous devions nous épuiser dans une course incessante. -          Tout, dans cette notion, se joue à travers la problématique de l'écart. S'il est présent en soi et soi, mais de quel soi s'agit-il ?, devons-nous le considérer comme une malédiction et tout faire pour le réduire, ou bien pouvons-nous en tirer parti ? car la formule reste elliptique : est-elle une exigence que nous nous devons à nous-mêmes ? -          A partir du moment où nous posons comme but à atteindre, et donc non d'emblée réalisé, l'être soi-même - entendu comme accord harmonieux de soi à soi-même - la question du degré de facilité ou de difficulté que requiert une telle quête, voire conquête, apparaît comme légitime. -          En effet, ce qu'il faut chercher ici à comprendre et à mettre au jour ce sont les obstacles qui peuvent venir empêcher cet accord parfait de soi à soi-même, cette coïncidence qui accorderait à l'être sa plénitude. -          C'est donc la nature des obstacles qui doivent être ici découverts. On peut même se demander jusqu'à quel point une telle conquête de soi par soi n'est-elle pas empêchée. Car, en effet, il semble que nombre de critères extérieurs, en tant que l'homme doit jouer une rôle social, en ce sens qu'il semble être constamment en représentation, empêche la réalisation pleinement satisfaisante de son être soi-même. Pourtant, il faudrait, pour que l'analyse soit complète, prendre en compte les obstacles internes au sujet lui-même : car s'il apparaît que le monde extérieur peuvent être des obstacles plus ou moins flagrant qui joue contre l'être soi-même, le combat, la quête de l'être soi-même ne se joue-t-elle pas à l'intérieur même du sujet comme étant aliéné par un certains nombres d'obstacles qui lui se joue en lui-même ? C'est dans cette perspective qu'il faudra donc se poser la question, plus radicale encore, de la possibilité même d'être soi-même.   Problématique               Peut-on légitimement affirmer que l'être soi-même, en tant justement qu'il ne semble pas donné  d'emblée comme coïncidence parfaite et harmonieuse de soi à soi-même mais comme conquête, est une tâche aisée pour tout homme qui si emploierait ? L'être soi-même n'apparaît-il pas plutôt comme un idéal à atteindre et qui, pour ce faire, doit surmonter nombres d'obstacles, tant internes qu'externes ? D'ailleurs, et plus radicalement encore, l'on pourrait même aller jusqu'à se demande si un tel être soi-même est seulement possible, de fait mais aussi de droit.