Devoir de Philosophie

Est-il juste d'opposer l'abstrait et le concret ?

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

 

    L’abstrait et le concret sont deux notions communément opposées, pourquoi ? On comprend souvent le concret comme le réel, ce qui se donne aux sens : d’une certaine manière l’empirie. L’abstrait quant à lui serait un hors-du-monde, c’est-à-dire se situant à une niveau supérieur définissant un discours manquant d’exemples etc. L’abstrait serait l’apanage de l’esprit, du complexe face à la simplicité du donné du concret. Pourtant sur quoi repose cette opposition ? Est-elle légitime ? Deux questions auxquelles il conviendra de répondre. L’interrogation porte alors sur la légitimité de cette opposition c’est-à-dire sur l’origine et la cause de celle-ci. En effet, rien n’indique nécessairement que cette opposition soit fondée a priori. Bien plus, on pourrait se demander si cette opposition n’est pas justement une mécompréhension sur le réel lui-même et sa détermination.

            S’il est possible d’opposer le concret et l’abstrait (1ère partie) faut-il remarquer aussi le lien nécessaire qui les unit (2nd partie) et pourquoi renverser même la critique (3ème partie).

 

 

I – Différenciation et légitimité

 

II – Communauté et rapport intime du concret et de l’abstrait

 

III – Renversement de la critique

 

 

 

« corps humain est affecté par elles ; et il en est ainsi, parce que ce dont le corps humain a été le plus affecté, c'estprécisément ce qui est commun à toutes les images ; et c'est cela qu'on exprime par le mot homme, et qu'on affirme de tous les individus humains en nombre infini, le nombre déterminé des images échappant à l'imagination,comme nous l'avons déjà expliqué.— Maintenant, il faut remarquer que ces notions ne sont pas formées de la mêmefaçon par tout le monde ; elles varient pour chacun, suivant ce qui dans les images a le plus souvent affecté soncorps, et suivant ce que l'âme imagine ou rappelle avec plus de facilité.

Par exemple, ceux qui ont souventcontemplé avec admiration la stature de l'homme entendent sous le nom d'homme un animal à stature droite ; ceuxqui ont été frappés d'un autre caractère se forment de l'homme en général une autre image ; c'est un animalcapable de rire, un animal bipède sans plumes, un animal raisonnable, et chacun se forme ainsi, suivant la dispositionde son corps, des images générales des choses.

Il n'y a donc rien de surprenant à ce que tant de controverses sesoient élevées entre les philosophes qui ont voulu expliquer les choses naturelles par les seules images que nousnous en formons.c) L'opposition entre l'abstrait et le contrait reprend le plus souvent l'opposition entre le théorique et le pratique telqu'on peut le voir avec Benjamin Constant comme le reprend Kant dans Un prétendu droit de mentir par l'humanité .

En effet, Constant critique la morale kantienne qui voudrait qu'il soit interdit de mentir en raison de l'impératif catégorique et pour cela opposer à l'abstraction de la loi morale des cas pratiques comme le fait de mentirà un assaillant poursuivant un homme dans le but de le tuer que nous aurions réfugié chez nous.

Constant faitremarquer que dans certains cas il peut être nécessaire de mentir un vue du bien ce à quoi Kant s'oppose.

Transition : Ainsi est-il juste effectivement d'opposer l'abstrait et le concret dans la mesure où il faut considérer ces deuxnotions comme deux moments ou deux niveaux de compréhension du monde.

Le problème réside bien dans le faitque l'abstrait peut apparaître comme un être de fiction produit par l'imagination opposant un « monde des idées » etun « monde réel ».

Pourtant y a-t-il une coupure si radicale entre les deux ? II – Communauté et rapport intime du concret et de l'abstrait a) En effet, comme le Kant le développe dans Sur l'expression courante : il se peut que ce soit juste en théorie mais en pratique cela ne vaut rien [1] : même un ensemble de règles pratiques est nommé théorie, dès lors que cesrègles sont pensées comme des principes ayant une certaine généralité etqu'on y fait abstraction d'un grand nombre de conditions qui ont pourtantnécessairement de l'influence sur leur application.

Inversement on appellepratique non pas toute opération, mais uniquement la mise en œuvre d'unefin, conçue comme observation de certains principes de conduite représentésdans leur généralité.

Or il faut un passage entre les deux : au conceptd'entendement qui contient la règle, doit s'ajouter un acte de la faculté dejuger permettant au praticien de décider si le cas tombe sous la règle ou non.Certaines fois, la théorie peut être juste mais sans application possible dansla pratique : pensées de façon parfaite mais idées vides.

Mais dans unethéorie fondée sur le devoir, on ne peut craindre l'idéalité vide de ce concept.b) Si l'on prend pour exemple le cas de la morale : « En soi le devoir n'est riend'autre que la limitation du vouloir à la condition d'une législation universellerendue possible par une maxime admise quelque soit l'objet ou la fin de cevouloir.

» La maxime qui prescrit d'observer sans condition, sans avoir égardpour aucune fin prise pour principe, une loi du libre arbitre qui ordonnecatégoriquement (c'est-à-dire le devoir) se distingue de façon essentielle, c'est à dire selon l'espèce, de la maxime qui nous prescrit de poursuivre la fin que la nature elle-même nous suggèrecomme motif d'une certaine manière d'agir.

La disposition du vouloir à trouver sous cette loi comme une contrainteinconditionnelle se nomme le sentiment moral.

C'est un effet et non une cause de la détermination du vouloir.

Lavolonté qui se règle sur la maxime du bonheur hésite entre ses mobiles sur ce qu'elle soit décider : c'est qu'elleregarde au succès et qu'il est fort incertain.

Au contraire si la volonté se demande quel est en ce cas le devoir, ellen'est nullement embarrassée sur la réponse à donner, elle est sur-le-champ certaine de ce qu'elle a à faire.

Quel'homme ait conscience qu'il le peut parce qu'il le doit, cela découvre en lui un fond de dispositions divine qui fontéprouver une sorte de frisson sacré devant la grandeur et la sublimité de sa véritable destination.

En ce sens :« Tout ce qui est juste pour la théorie doit valoir pour la pratique.

En sa qualité d'homme, comme être soumis par sapropre raison à certains devoirs, chacun est donc un homme pratique.

» ( Kant , Sur l'expression courante : il se peut que ce soit juste en théorie mais en pratique cela ne vaut rien ). c) S'il n'y a pas de rupture entre l'abstrait et le concret c'est bien de par le fonctionnement même de notre espritnotamment si l'on s'attache au problème de la connaissance.

En effet, on peut comprendre le concret comme ledivers de l'intuition c'est-à-dire ce qui est donné dans les sens, et l'abstrait ce que sont nos catégories de notre. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles