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Etat et tolérance des opinions

Publié le 23/03/2015

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a)  S'il en est ainsi, il ne peut y avoir de limite à la tolérance, quand bien même certaines opinions élèveraient la prétention de la menacer. Dans l'esprit de l'art. I de la Déclaration des Droits des États-Unis, il est stipulé que le Congrès ne pourra faire aucune loi qui limiterait la liberté de parole ; ce qui signifie que la liberté est absolue puisque la loi qui la permet n'a pas le pouvoir de la restreindre.

« Dissertations 49 opinions contraires aux principes démocratiques n'est-ce pas le faire complice de leur destruction ? I - L'idée de tolérance a) On entend par tolérance l'attitude qui consiste à laisser aux autres la liberté d'exprimer des opinions qu'on ne partage pas.

En ce sens la tolérance serait une sorte de reconnaissance du droit à la différence.

b) Pourtant il s'en faut de beaucoup que la tolérance se soit originellement confondue avec un droit.

Jadis en effet, les pouvoirs n'imaginaient pas que l'ordre public pût être compatible avec la prolifération des opinions.

Revendiquer une différence, c'était manifester une opposition, la reconnaître était faire preuve de faiblesse.

Bien sûr Sénèque avait pu représenter à Néron que l'intolérance était tout autant une marque de faiblesse, puisqu'en réprimant les opposants, on montrait par là qu'on les craignait (De la Clémence).

Mais bien peu de princes étaient prêts à le suivre sur ce point.

S'il y avait tolérance, c'est qu'elle résultait d'un rapport de force qui les obligeaient à des concessions.

C'est dans cette optique que Catherine de Médicis fut amenée à formuler de nombreux édits de tolérance en faveur des protestants ; ce qui dans son esprit ne signifiait pas que les opinions des protestants valaient celles des catholiques.

c) La tolérance dépendait du bon vouloir du Prince ; ce qu'il donnait, il pouvait toujours le reprendre ; il ne se reconnaît aucun devoir puisqu'il ne conférait aucun droit.

II -Tolérance et État de droit Sans doute parce qu'on pensait que la force finirait par avoir raison de la liberté de pensée.

a) Mais pour Spinoza la liberté de penser est un fait si naturel et si universel qu'il serait absurde de contraindre les consciences à croire ce qu'ils se refùsent de croire.

Absurde, mais également dangereux, car l'expérience montre que la persécution alimente toujours les opinions qu'elle a pour but d'éradiquer.

b) Aussi la paix civile exige-t-elle qu'on transforme en droit ce qu'aucune violence ne peut faire disparaître; sans excepter les opinions les plus absurdes, puisque la liberté de penser étant un fait universel, la tolérance doit pouvoir s'étendre à tout le champ du possible (Traité théologico-politique, chap.

XX).. »

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