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Etre libre, est-ce faire ce qui nous plait ?

Publié le 21/03/2010

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Comment dire libre l'être qui ne pourrait pas lui-même décider de ce qu'il peut faire et faire par là ce dont il a envie ? Aussi nous semble-t-il spontanément que la liberté consiste à faire ce qui nous plait, c'est-à-dire réside dans l'indépendance de l'individu à l'égard de toute autorité extérieure. La soumission à une autorité extérieure (l'autorité extérieure par exemple), dans la mesure où celle-ci décide pour nous de ce que nous pouvons faire, nous semble au contraire annuler notre liberté, et ce d'autant plus que cette autorité vient à faire obstacle à ce que nous avons envie de faire. Aussi n'y aurait-il de liberté véritable que là où rien ne déciderait pour nous, que là où nous pourrions vivre et agir comme bon nous semble et suivre nos envies.

  • I - Etre libre, c'est vivre selon ses désirs : la représentation infantile de la liberté et l'autorité parentale.

Intro 1/ L'indépendance à l'égard de l'autorité parentale 2/ Pouvoir faire ses désirs.. 3/ L'absence de contrainte. Transition : conclusion de cette partie et rapprochement avec Calliclès.

  • II - Etre libre, c'est vivre selon ses désirs : Définition de la liberté selon Calliclès face à la morale et au droit.

Intro 1/ L'indépendance à l'égard de la morale, du droit, et d'autrui : droit et morale comme esclavage - Calliclès. 2/ Vivre selon ses désirs - la fable de l'anneau de Gygès - Platon. 3/ L'absence de contrainte - l'incompréhension de calliclès. Transition : conclusion. Mise en question : la vie de désirs n'est-elle pas un esclavage ?

  • III - La vie de désirs comme dépendance, esclavage, et non sens.

Intro 1/ L'hétéronomie de la volonté - Kant. 2/ La servitude du désir : Platon.

« réponse semble évidente : ce sera l'enfant lui-même.

Pourtant il faut reposer la question : qu'est-ce qui décide enlui lorsqu'il décide ? Il est clair en effet, que la volonté doit être motivée par quelque chose : puisque ce ne sontplus ses parents qui décident sa volonté, qu'est-ce qui la décidera ?2/ La liberté comme vie de désir : Kant dit de la volonté qu'elle est comme à la croisée de deux routes, et c'estaussi ce qu'exprime Platon en disant, dans le mythe de l'attelage ailé, que le bon cheval est entre le mauvais et lecocher.

Il faut si l'on suit cette idée, distinguer en l'homme deux parties : d'une part la nature en lui, sa partiedésirante et affective, et d'autre part sa raison.

L'expérience la plus courante témoigne de cette distinction et duconflit entre les deux (par exemple, le dentiste).

La volonté sera donc motivée soit par la partie désirante chezl'enfant, soit par le commandement de ses parents - et puisque l'enfant se représente sa liberté comme uneindépendance, ce sera le désir qui en lui décidera de ce qu'il fera, conduira sa vie, et prendra le contrôle de savolonté.

N'était-ce pas déjà ce qui le contrariait : ne pouvoir faire ses désirs ?Aussi avons-nous trouvé du même coup la matière de sa volonté (ce qu'il fera).

Car la liberté, l'enfant y aspire -mais pour quoi faire ? Cette liberté auquel il aspire pourrait bien être, sans le désir, une liberté du vide.

Il estfrappant de remarquer que nous même vivons le travail comme une contrainte, et attendons d'être en vacance pourfaire ce qui nous plait, mais ne savons pourtant plus quoi faire de nous même lorsque nous nous trouvons ne plusêtre soumis à la moindre contrainte.

Aussi est-ce le désir qui remplira l'existence de l'enfant, et est-ce ici qu'iltrouvera motivation à faire quelque chose, tandis qu'il trouvait souvent peu de motivation, et même souvent de lacontrariété dans les décisions de ses parents.Etre libre, pour l'enfant, c'est donc deuxièmement faire ce qui lui plait, c'est-à-dire pouvoir faire ses désirs : agirselon ce qui lui fait plaisir, et fuir ce qui lui est pénible.

Libre il le sera lorsqu'il pourra réaliser ses envies : jouer à laconsole jusqu'à cinq heures du matin, se goinfrer de confiture… C'est ici qu'il pourra vraiment faire ce qui luiplait, et au lieu de faire ce que ses parents veulent et d'agir à l'encontre de ses propres désirs, se mettre à sonpropre service en agissant conformément à ses envies .3/ La liberté comme absence de contraintes : Mais il est clair, troisièmement, que l'enfant se représente une telleliberté comme une totale absence de contrainte.

L'idée qu'il doive alors se commander lui-même et se soumettre lui-même à une discipline, l'idée qu'il doive lui-même se soumettre à sa propre législation et s'imposer à lui-même descontraintes lui est totalement étrangère.

Que je doive alors me forcer à faire certaines choses, ou me limiter et m'eninterdire d'autres, que je doive en somme alors me contrarier moi-même, si j'en venais à ne plus être soumis à uneautorité extérieure, c'est là quelque chose qui parait à première vue absurde.

La liberté, c'est l'idée même de lalicence : ne plus être forcé à rien, ne plus être contraint à rien.En conclusion, être libre, pour l'enfant, c'est être indépendant, vivre selon ses désirs, sans être soumis à la moindrecontrainte. II - Calliclès : Liberté, nature, morale, et droit. C'est une telle représentation - infantile - de la liberté, qui anime aussi le personnage fictif de Calliclès, dans leGorgias de Platon.1/ La liberté comme indépendance à l'égard du droit et de la morale : Calliclès y prône, contre la conception del'existence défendue par Socrate, une vie menée selon ses désirs et gouvernée par l'affectivité.

Libre, celui quidépend d'une autorité extérieure ne l'est pas.

L'ensemble des règles de conduite qui régissent la vie des hommes ensociété est au contraire considéré par Calliclès comme un esclavage.

Comment dire libre en effet, celui qui est «l'esclave d'un autre »? Le propre de la morale et du droit, en effet, c'est qu'ils me contraignent à certaines actions,l'une en me faisant craindre la réprobation du corps social, l'autre, en me menaçant en outre de me punir.

Or,puisque la volonté est à la croisée de deux routes, l'ensemble de ces commandements va nécessairement entrer encontradiction avec ma nature.

Mais en contraignant l'individu à agir à l'encontre de ses désirs, ils l'aliènent à lacommunauté et lui font adopter une conduite qui sert les intérêts de ses autres membres.

Ainsi, l'exigence dejustice me demande de réprimer mes pulsions et ma nature, mon penchant par exemple à m'approprier ce que l'autrepossède (l'enfant veut souvent s'approprier le cadeau qu'un autre a reçu…), et contrariant la nature en moi,elle me fait agir dans l'intérêt d'autrui au travers du respect que je dois avoir pour lui.

L'individu est donc réduit àl'état d'esclave dans la mesure où il sert les autres, sans agir pour lui.Libre serait celui qui au contraire se trouverait affranchi le la morale et du droit.

L'homme en société se trouveempêtré et limité par la morale et le droit, il doit par exemple réprimer ses désirs, et limiter toute affirmation de soiau respect d'autrui.

Etant dépendant d'une autorité extérieure qui décide pour lui de ce qu'il peut faire, il semble nelui rester qu'une liberté à la marge, celle qui n'est pas limitées par les commandements sociaux.

Etre vraiment libre,comme ose le dire Calliclès, ce serait au contraire ne plus dépendre de la morale et du droit : la liberté estsynonyme d'indépendance.2/ La liberté comme vie de désir : Du même coup, tout le raisonnement mené à propos de l'enfant peut être reprisici.

La liberté consistera à première vue à faire ce qui nous plait.

De façon tout à fait banale, cela équivautrelativement à la morale à ne plus se soucier de ses règles, à s'y soustraire, et à se dégager de la contraintequ'elles imposent à notre volonté (Rien à faire de la morale, rien à faire de mes engagements : je fais ce que je veux!).

Au travers elles, du même coup, cela revient à ne plus se soucier d'autrui.

Bref, être libre, c'est n'en faire qu'à satête ! Or, puisque l'on fait sauter tous les commandements moraux, c'est la partie désirante en nous qui prend lecontrôle de la volonté.

La liberté consiste alors de nouveau à faire ce qui nous plait : c'est-à-dire à suivre sesenvies - à poursuivre et faire ce qui nous fait plaisir, à fuir et ne pas faire ce que l'on n'a pas envie de faire et nousest représenté comme pénible.Qui sera vraiment libre alors ? De fait, les lois et la morale font obstacle à mes désirs.

Serait alors vraiment libre,celui qui n'en dépendrait plus et pourrait alors vivre selon ses passions en leur laissant libre cours.

Pour Calliclès,c'est là la chance du tyran, qui, n'étant plus soumis aux lois, et n'ayant rien à craindre de la réprobation, peut alorsremplir le vide de son existence au gré de ses désirs.

Platon nous illustre dans un autre texte le fantasme de cette. »

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