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Expliquer le texte suivant : Kant - Devoir morale et Bonheur

Publié le 11/02/2019

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kant
L’adversité, la douleur, la pauvreté sont de grandes tentations menant l’homme à violer son devoir. L’aisance, la force, la santé et la prospérité en général, qui s’opposent à cette influence, peuvent donc aussi, semble-t-il, être considérées comme des fins qui sont en même temps des devoirs, je veux dire le devoir de travailler à son propre bonheur et de ne pas s’appliquer seulement à celui d’autrui. - Mais alors ce n’est pas le bonheur qui est la fin, mais la moralité du sujet, et le bonheur n’est que le moyen légitime d’écarter les obstacles qui s’opposent à cette fin ; aussi personne n'a ainsi le droit d’exiger de moi le sacrifice de mes fins qui ne îo sont pas immorales. Ce n’est pas directement un devoir que de chercher pour elle-même l’aisance, mais indirectement ce peut bien en être un, à savoir écarter la misère comme étant une forte tentation de mal agir. Mais alors ce n’est pas de mon bonheur, mais de ma moralité que j’ai comme fin et aussi comme devoir de conserver l’intégrité.
 
Kant, Doctrine de la vertu.
Kant prévient une telle interprétation en soulignant que ce n’est pas le bonheur du sujet qui constitue sa propre fin, mais bien la moralité du sujet. Le bonheur n’apparaît plus alors que comme un moyen, et non comme une fin : il est le moyen d’écarter la tentation, provoquée par la situation contraire, de ne pas faire son devoir. Le devoir de bonheur est ainsi au service des autres devoirs : il garantit que rien ne viendra s’opposer à leur réalisation. C’est pourquoi il est qualifié de « légitime » : il n’est pas en lui-meme contraire à la loi morale, et c’est bien son existence qui facilite au contraire la manifestation de cette loi. Cette légitimité a pour conséquence que personne ne peut « exiger de moi le sacrifice de mes fins qui ne sont pas immorales ». La dernière précision est du plus grand prix, puisqu’elle sous-entend que je n’ai pas,

kant

« - Ne pas davamage prétendre opposer à Ka nt d'autres conceptions possibles de la pauvreté, du devoir, du bonheur.

etc.

La copie s'éparpille­ rait dans toutes les directions.

- Ne pas sous-estimer la dernière phrase : ce te x te n'est pas une apolo­ gie du bonheur égoïste ! CORRIGÉ [Introduction] «L'homme», affim1ait Aris tm e, « vit pour être heureux>> : le bonheur serait donc le but de l'existence, une fin auto su ffi sa n te.

La plénitude que l'on y ressent n'en constitue-t-elle pas la meilleure justification ? Il peut a in si paraître qu'il n'y a rien à att ein d re de plu s que le bonheur, ou au­ delà de ce qu'il nous offre.

Pour affaiblir sa séduction immédiate, Kant fait ici valoir que, lorsqu'il fait défaut, l'individu risq ue de violer son dev oir- ne serait-ce que pour obt en ir ce qui lui est nécessaire.

Le bon­ heur.

dès lors, n'a de valeur que dans la mesure où il permet d'év ite r les conséquences néfastes du malheur : c'est dire qu'il ne peut être une fin en soi, et qu'il n'impo11e que dans la mesure où il autorise l' in té g rité de la moralité.

[1.

Le devoir de ne pas être malheureux) Vers quoi peut nous entraîner une situation priv ée de tout ? Tell e est la question im pli cite qui just ifie la première phra se de Kant, co nstata nt que J'excès de privat io n ris que de mener l'homme à vi oler son devoir.

Il n'est pas ici question de priv a ti o ns volontaires ou recherchées, telles qu'o n en f a it la louange chez certains mystiques, et qui aideraient l'individu à en finir avec les te n ta ti ons « monda in es » pour se consacrer exclusivement à Die u.

Tout au contraire, «l'adversité, la douleur, la pauvreté>> sont subies, et celui qui les subit est un homme tout à fait ordinaire, qui peut dès lors être tenté de violer son devoir.

ne serait-ce que pour survivre.

Même s'il sait qu'il a le devoir de ne pas voler, il n'est pas inimagin ab le qu'il s'y tr o uve pour ainsi dire o blig é pour satisfaire sa faim.

Si donc le malheur ris que de nous détourner de la mora lité , on peut admettre que son con tr air e éloignera un tel dang er , et que sa quête doit être enco urag ée : l'aisance et la prospérité constituent dès lors des fins en même temps que des devoirs.

Je dois donc chercher à les atteindre, y a ppl iquer ma volonté.

Il existe ains i u ne ob liga tion à faire son propre bon­ heur, et pas seulement à se préocc upe r de celui d'autrui.

Alors même que. »

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